Les élu·es écologistes régionaux se félicitent de la saisine de la Commission nationale du débat public (CNDP) sur le projet EMME d’usine de raffinage de nickel et de cobalt sur le port de Grattequina, en Gironde, et dénoncent les attaques de la droite et l’extrême droite que subit la CNDP.
Les dirigeants de la société EMME (Electro Mobility Materials Europe) ont enfin saisi la Commission Nationale du Débat Public pour organiser une concertation sur le projet d’usine de raffinage de nickel et de cobalt dans une zone naturelle et inondable.
Un débat objectif sur un projet aberrant
« C’est une victoire collective pour les élu·es et associations qui avaient réclamé une saisine de la CNDP depuis le printemps, souligne Émilie Sarrazin, conseillère régionale en Gironde et membre de la conférence régionale Zéro Artificialisation Nette. Les réunions publiques ont laissé de nombreuses questions jusqu’à présent : sa localisation en zone très inondable et son classement « Seveso seuil haut », les risques de nuisances pour les voisins, et ceux, majeurs, de pollution de la Garonne ou des terres, le modèle économique, l’extension possible pour l’activité de recyclage qui remettrait en cause les modélisations qu’on nous a présentées… »
« Nous contribuerons à ce débat public, notamment sur les risques environnementaux et économiques, indique Anne-Laure Bedu, conseillère régionale en Gironde et membre de la commission développement économique. En nommant deux garants, la CNDP garantit un processus de concertation de haut niveau et donc un débat public plus serein. Nous nous interrogeons toujours sur le lien avec le « Pacte nickel » du gouvernement précédent, qui a contribué à la crise actuelle en Nouvelle-Calédonie. »
La droite et l’extrême droite souhaitent faire disparaître la CNDP
Au niveau national, les écologistes déplorent que la CNDP fasse l’objet d’attaques de la part de la droite et de l’extrême droite. En effet, un projet de décret(1) de l’ex-gouvernement Barnier visant à accélérer l’implantation des projets industriels en supprimant l’obligation de saisir la CNDP est en cours de consultation. Et une proposition de loi(2) a été déposée par les députés du Rassemblement National le 29 octobre pour supprimer la CNDP.
« Nous nous opposons à cette proposition de loi et à ce décret, indique Christine Seguinau, conseillère régionale en Gironde et coprésidente du groupe. En effet, la CNDP est un levier démocratique essentiel qui permet aux citoyens de s’informer et de donner leur avis sur les projets impactant leur quotidien, comme on peut le constater avec le projet EMME. Nous appelons à contribuer massivement à la consultation du public sur ce projet de décret(1) ainsi qu’à la consultation sur le projet EMME. »