Eaux usées sur le bassin d’Arcachon : les élu·es écologistes dénoncent les projets d’arrêtés préfectoraux

Les conseillers régionaux écologistes Anne-Laure Bedu et Vital Baude étaient présents ce lundi 27 janvier à la manifestation de protestation organisée devant le siège du Syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon (Siba) à Arcachon par des ostréiculteurs et associations de protection de l’environnement. Ils dénoncent l’autorisation que la Préfecture de Nouvelle-Aquitaine s’apprête à accorder, sous réserve de l’avis du Parc naturel marin, de déverser des eaux usées dans la nature, via les bassins de sécurité, en cas de pluviométrie exceptionnelle.

Petit rappel des faits : en décembre 2023, suite à de fortes pluies, les réseaux d’eaux usées avaient débordé dans le Bassin d’Arcachon, provoquant une contamination des huîtres par un norovirus, leur retrait (tardif) de la vente et de très nombreux cas de gastroentérites chez les consommateurs.

Aujourd’hui, suite à la demande du Syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon (Siba), la Préfecture de Nouvelle-Aquitaine projette de modifier des arrêtés pour rendre légal le rejet des eaux pluviales et d’assainissement dans le milieu naturel. Le motif invoqué : il faut pallier la saturation du réseau d’eaux usées en cas de fortes pluies.

« Ce projet d’autorisation ne vise qu’à protéger celles et ceux qui auraient pris des décisions potentiellement néfastes à la santé et à l’environnement »

« Ce projet d’autorisation ne vise qu’à protéger celles et ceux qui auraient pris des décisions potentiellement néfastes à la santé et à l’environnement » indique Anne-Laure Bedu. C’est une hérésie. À certains endroits, comme dans la commune de Lège-Cap-Ferret, ce déversement se ferait dans une Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 1 et dans un espace naturel sensible, le marais des Agaçats. Comment une telle aberration peut-elle être envisagée ? » déplore Anne-Laure Bedu, conseillère régionale en Gironde.

« Le Siba a sous-investi dans le service d’eau et d’assainissement : 4 millions d'euros annuels au lieu des 8 millions annoncés. À cela s’ajoutent la folie bâtisseuse des élus de ce territoire et un développement touristique en plein essor. »

« Le Siba a sous-investi dans le service d’eau et d’assainissement, poursuit l’élue : 4 millions d’euros annuels au lieu des 8 millions annoncés par le président du Siba au moment du transfert de compétences en 2018. À cela s’ajoutent la folie bâtisseuse des élus de ce territoire et un développement touristique en plein essor. Au regard de tous ces éléments, il apparaît clairement que cette solution envisagée serait catastrophique, non seulement pour les populations locales, y compris les ostréiculteurs et les activités maritimes dans leur ensemble, mais également pour la faune et la flore locales.»

« Il en va de la santé de la population, de celle de l’ostréiculture et de la faune et la flore locales. D’autres solutions existent : le pompage, le refoulement et le traitement. Il est plus qu’urgent de les étudier et de les mettre en oeuvre, avec les moyens associés. Si le Parc naturel marin rend un avis favorable vendredi, ça signifiera sa mort cérébrale. »

« Par notre présence à la manifestation devant le Siba, nous comptons faire pression sur les membres du conseil du Parc naturel marin pour qu’ils rendent un avis défavorable vendredi prochain, souligne Vital Baude, également conseiller municipal à Arcachon. Il en va de la santé de la population, de celle de l’ostréiculture et de la faune et la flore locales. D’autres solutions existent, notamment le pompage, le refoulement et le traitement. Il est plus qu’urgent de les étudier et de les mettre en oeuvre, avec les moyens associés. Si le Parc naturel marin rend un avis favorable vendredi, ça signifiera sa mort cérébrale. »

Le groupe écologique, solidaire et citoyen apporte tout son soutien aux acteurs associatifs et économiques qui luttent pour faire respecter l’intérêt général dans ce territoire plus que fragile et défendent des solutions courageuses à la hauteur des enjeux climatiques et environnementaux indéniables.

« Le SCOT reflète malheureusement cette très mauvaise direction, en envisageant une bétonisation à outrance et l’accueil de plusieurs milliers de personnes, et en sacrifiant l’environnement et les habitants. Face au réchauffement climatique, nous regrettons que l’État ne joue pas son rôle de garant. »

« Le SCOT reflète malheureusement cette très mauvaise direction, en envisageant une bétonisation à outrance et l’accueil de plusieurs milliers de personnes, et en sacrifiant l’environnement et les habitants. Face au réchauffement climatique, nous regrettons que l’État ne joue pas son rôle de garant. », conclut Vital Baude.