Les élus régionaux écologistes apportent leur soutien à la compagnie poitevine Arlette Moreau

Ce mardi 16 septembre, la compagnie de théâtre Arlette Moreau, basée à Poitiers et engagée dans des projets artistiques à visée militante, notamment sur les violences sexistes et sexuelles, plaidera devant le Tribunal administratif de Bordeaux. Elle conteste la suppression des aides de l’État, au motif du non-respect du « contrat d’engagement républicain » (CER). Les conseillers régionaux écologistes s’inquiètent des dérives du CER et des entraves aux libertés associatives et à la création artistique.

La période est difficile pour les associations. Les financements publics s’amenuisent d’année en année, et ce malgré le rôle essentiel du monde associatif pour « faire tenir » la société du caritatif au sport, du social à la culture. Un autre écueil de la vie associative, depuis la loi dite « séparatisme » de juillet 2021, est le « contrat d’engagement républicain », invoqué à plusieurs reprises par des préfets pour priver de subventions certaines associations.


« La compagnie poitevine Arlette Moreau était soutenue par la direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité (DRDFE) et reconnue par la préfecture de Nouvelle-Aquitaine pour son engagement pour “l’égalité entre les femmes et les hommes, explique Christine Graval, conseillère régionale dans la Vienne et co-présidente du groupe écologiste. Ces aides lui ont été supprimées à la suite d’une performance artistique lors d’une manifestation contre les mégabassines. Coïncidence ? Je ne crois pas ! Nous estimons que le Contrat d’engagement républicain a été instrumentalisé pour entraver sa liberté d’expression, en la privant de subventions nécessaires à ses activités. »


« En restreignant les libertés associatives, en se servant du CER pour asphyxier l’indépendance des artistes ou pour créer un climat d’intimidation autour des luttes sociales et écologiques, on prépare le terrain à l’extrême-droite, dénonce Katia Bourdin, conseillère régionale en Charente-Maritime. Nous condamnons fermement ces dérives et appelons à préserver la loi de 1901, trésor républicain. Les libertés d’association, d’expression et de création sont non négociables en démocratie. »


Le groupe écologiste s’alarme de cette dérive globale, cette compagnie servant de triste symbole d’une évolution très inquiétante.


Les élues Anne-Laure Bedu et Émilie Sarrazin, conseillères régionales écologistes en Gironde, seront présentes au Tribunal administratif de Bordeaux ce mardi.