SAS Paloma Resort : 1,2 million d’argent public au profit du tourisme de luxe

À Léon, en pleine forêt landaise, un projet de lodges de luxe baptisé Paloma Resort va bénéficier d’un important financement public grâce à la Région Nouvelle-Aquitaine.  Le groupe écologiste, solidaire et citoyen du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, dénonce la captation d’argent public pour un projet d’artificialisation avec des hébergements touristiques réservés aux plus riches. 40% des Françaises et Français ne partent pas en vacances, les élus écologistes appellent donc l’exécutif régional à donner la priorité au financement du tourisme social.

Alors que la Région est confrontée à d’importantes baisses budgétaires, et doit faire face aux urgences sociales, environnementales et climatiques, l’exécutif régional a accordé, à l’occasion de la commission permanente du 29 septembre à Bordeaux, 400 000 € de subvention FEDER (Fonds européen de développement régional) à un projet touristique élitiste, en plein cœur de la forêt landaise. Cette subvention s’ajoute aux 800 000 € octroyés lors de la commission permanente du 7 juillet dernier, en dépit de l’opposition du groupe écologiste. Outre le niveau record de ces aides, le groupe écologiste a souligné que ce projet fait toujours l’objet d’un recours de l’association environnementale Sepanso, qui conteste la mise en péril d’un réservoir de biodiversité.

 

«Notre littoral souffre de sur-tourisme et de surfréquentation. Ses espaces naturels sont parmi les plus attaqués de la région et ses habitants parmi celles et ceux qui ont le plus de difficultés à se loger. »

« Notre littoral souffre de sur-tourisme et de surfréquentation. Ses espaces naturels sont parmi les plus attaqués de la région et ses habitants parmi celles et ceux qui ont le plus de difficultés à se loger. Plutôt que d’amplifier cette dérive avec un tel dossier, les subventions régionales doivent venir en soutien de l’amélioration écologique d’équipements touristiques existants, de la protection des espaces naturels littoraux, du logement à l’année et pour les saisonniers », propose Vital Baude, conseiller régional en Gironde et ancien délégué au littoral.

« Ce type de projet illustre tout ce que nous combattons : l’artificialisation de milieux naturels fragiles, la pression accrue sur les zones humides et espèces protégées, l’accroissement des risques d’incendie et des mobilités carbonées supplémentaires. La priorité devrait être donnée à l’adaptation au changement climatique et à la protection du littoral ! »

« Au total, ce projet porté par une SAS bénéficie d’1,2 million d’euros de subventions publiques, souligne Stéphane Trifiletti, conseiller régional écologiste en Charente-Maritime et membre de la commission économie territoriale et tourisme. Ce type de projet illustre tout ce que nous combattons : l’artificialisation de milieux naturels fragiles, la pression accrue sur les zones humides et espèces protégées, l’accroissement des risques d’incendie et des mobilités carbonées supplémentaires. La priorité devrait être donnée à l’adaptation au changement climatique et à la protection du littoral ! » 

« On veut transformer un commun inestimable en produit de luxe. Il est temps de défendre une autre logique politique de préservation des équilibres naturels et du vivant. D’ailleurs, l’association locale “Non à l’urbanisation du lac de Léon” a également interpellé le président de Région par courrier, sans réponse à ce jour »

« Nous refusons cette logique d’aides aux entreprises qui accentuent la dégradation du littoral, reprend Laurence Motoman, conseillère régionale écologiste dans les Landes. C’est la marchandisation pure et simple de la nature. On veut transformer un commun inestimable en produit de luxe. Il est temps de défendre une autre logique politique de préservation des équilibres naturels et du vivant. 

D’ailleurs, l’association locale “Non à l’urbanisation du lac de Léon” a également interpellé le président de Région par courrier, sans réponse à ce jour », note-t-elle.