Objectif 100% bio en restauration scolaire, plan vélo, soutien aux associations, protection des lanceurs d'alerte, allocation d'autonomie formation...
Lors de la séance plénière du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine de ces lundi 11 et 12 décembre, les 183 élu·es seront amenés à se positionner sur le budget primitif 2024, présenté par la majorité d’Alain Rousset. Alors que la feuille de route Néo Terra 2 pour accélérer la transition écologique en Nouvelle-Aquitaine vient d’être adoptée, la traduction budgétaire en faveur de cette transition n’est pas au rendez-vous. Face aux inégalités qui explosent, aucune mesure d’urgence n’est proposée et les lignes budgétaires Jeunesse et Vie associative sont en berne.
Souhaitant une bifurcation écologique et sociale rapide, les élu·es du groupe écologiste, solidaire et citoyen proposeront sept amendements pour infléchir ce budget. Et deux motions : l’une pour expérimenter une allocation d’autonomie pour les jeunes en formation, l’autre pour la fin à l’extractions pétrolière en Nouvelle-Aquitaine.
Le 13 novembre dernier, la feuille de route Néo Terra 2 pour accélérer la transition écologique en Nouvelle-Aquitaine, proposée par l’exécutif, a été adoptée, en dépit de son manque d’ambition et d’indicateurs précis. Aujourd’hui, le budget 2024 qui sera présenté en séance plénière ces 11 et 12 décembre, déçoit également : « Il y a un gouffre entre l’affichage vert de Néo Terra 2 et le budget présenté, souligne Christine Seguinau, conseillère régionale écologiste de Gironde et coprésidente du groupe. Néo Terra 2 n’a pas de « traduction » budgétaire : aucun effort n’est fait en faveur de l’agriculture biologique ; côté mobilités, le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO, LGV vers Toulouse et Dax) aspire toutes les finances en dépit des objections de l’Autorité environnementale sur les études d’impact, de parlementaires girondins sur les AFSB (aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux) et des opposants sur l’inflation des charges pour les collectivités. »
« La part de budget consacré à la transition écologique et énergétique (énergie-climat, biodiversité, parcs naturels régionaux, sites Natura 2000, eau-littoral, économie circulaire et déchets) ne représente que 2,2 % du budget total : c’est infime ! », déplore Stéphane Trifiletti, conseiller régional de Charente-Maritime et coprésident du groupe.
Par ailleurs, en septembre dernier, le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) révélait dans un rapport que deux millions de personnes vivent au-dessous d’un niveau de vie décent dans la région Nouvelle-Aquitaine. « Le contexte social est de plus en plus alarmant, il faut des changements majeurs face à une crise majeure ! Pourtant, on constate que les crédits dédiés à la vie associative et à la solidarité sont en baisse de 9% et ceux en direction des territoires, via la politique contractuelle, reculent de 12% », détaille Christine Seguinau.
Pour infléchir ces choix budgétaires, les élu·es du groupe écologiste, solidaire et citoyen proposeront sept amendements sur le budget pour : la rénovation des lignes ferroviaires pour améliorer les TER du quotidien, un objectif de 100 % bio et local en restauration scolaire dans nos lycées, la sécurité sociale de l’alimentation, un grand plan vélo régional, des aides renforcées aux emplois associatifs, la création d’un fonds de protection des lanceurs d’alerte ainsi qu’une distinction claire entre les financements dédiés à l’agriculture biologique et ceux qui soutiennent un autre modèle agricole, ce qui n’est pas le cas actuellement. « Ces amendements n’entraînent pas de dépenses supplémentaires mais constituent des exemples d’arbitrages politiques souhaitables », précise Stéphane Trifiletti.
Les élu·es écologistes présenteront également deux motions, l’une pour la fin de l’extraction pétrolière en Nouvelle-Aquitaine, l’autre pour demander l’expérimentation d’une allocation d’autonomie contre la précarité des jeunes en formation, qu’ils soient étudiants ou en apprentissage.