Les actes de violence d’agriculteurs envers les politiques écologistes et associations environnementales se multiplient en France et en Nouvelle-Aquitaine : attaques visant des agents et locaux de l’Office français de la biodiversité en novembre ; emmurement de la ferme du Rocher de la Ligue de protection des oiseaux dans la réserve naturelle nationale du marais d’Yves en Charente-Maritime ; et maintenant emmurement des permanences des députés écologistes Delphine Batho (Deux-Sèvres) et Benoît Biteau (Charente-Maritime), amoncellement de déchets, ce vendredi matin, devant
Conseiller régional écologiste, Karfa Diallo en a également été la cible. Les élu·es écologistes appellent l’État à prendre les mesures nécessaires pour enrayer ces actes racistes et anti-démocratiques.
la permanence de la députée écologiste Lisa Belluco (Vienne) et annonce d’actions devant les permanences d’autres député·es, sous prétexte qu’ils ont voté la motion de censure contre le gouvernement Barnier ; à tout cela s’ajoutent, partout en France, des violences contre des associations de protection de l’environnement… Cela ne peut plus durer ! Ces agriculteurs se trompent de cible.
Les revendications portées par certains syndicats agricoles, comme la FNSEA, les Jeunes agriculteurs et la Coordination rurale, s’accompagnent trop souvent de violences à l’encontre de celles et ceux qui défendent une agriculture soutenable, respectueuse de l’environnement, du climat et de la biodiversité. En outre, ils exigent de détricoter les normes environnementales. Le Groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région Nouvelle-Aquitaine dénonce fermement cette escalade de la violence inadmissible et ces orientations contre-productives. Ces actes, sous prétexte de défendre la profession agricole, nuisent aux efforts de transition agroécologique pourtant indispensables à l’avenir.
Syndicats agricoles respectueux de l’environnement et syndicats agricoles productivistes : un deux poids, deux mesures qui doit cesser !
En outre, nous déplorons une gestion discriminatoire de l’État de maintien de l’ordre : hier, le rassemblement pacifiste organisé par la Confédération paysanne à Paris devant le Grand Palais, où s’est tenue une Bourse du commerce européenne concernant les grands acteurs du commerce des céréales, s’est soldé par une nasse, une charge de la police et le placement en garde à vue de cinq manifestants. Nous apportons notre soutien à ces paysannes et ces paysans qui luttent contre la spéculation sur les denrées alimentaires et pour une agriculture paysanne. Par ailleurs, alors que les manifestations écologistes sont souvent interdites et réprimées avec sévérité, les violences perpétrées par certains syndicats agricoles bénéficient d’une tolérance inacceptable.
Les revendications anti-environnementales, une impasse !
Supprimer ou affaiblir les normes environnementales, défendre les produits phytosanitaires classés cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) n’est pas la solution à la crise structurelle agricole.
Ces revendications ignorent les besoins à long terme de la profession agricole : une agriculture rémunératrice de façon équitable, résiliente, respectueuse des écosystèmes, et capable de faire face aux crises climatiques et économiques.
Nos propositions pour un avenir agricole soutenable
Nous rappelons nos propositions pour soutenir une agriculture à la fois juste et durable :
- Interdiction au plus vite des pesticides CMR et néonicotinoïdes : protégeons la santé des agriculteurs·trices et des citoyen·nes, ainsi que la qualité de l’eau, des sols et la biodiversité.
- Soutien économique juste : mettre en place des prix rémunérateurs garantis pour assurer un revenu décent à tous les paysan·nes.
- Défense du foncier nourricier : créer un conservatoire des terres agricoles pour préserver les terres face à l’urbanisation, et faciliter les transmissions.
- Transition agroécologique : investir massivement dans des solutions alternatives pour réduire la dépendance aux intrants chimiques.
- Souveraineté alimentaire : refuser les accords de libre-échange comme le Mercosur, qui fragilisent l’agriculture locale au profit d’une compétitivité destructrice déloyale.
Nous appelons l’ensemble des acteurs à un dialogue constructif pour protéger l’avenir de l’agriculture française
Le groupe écologiste enjoint l’État à garantir une gestion équitable et impartiale des manifestations et revendications. Les élu·es apportent tout leur soutien à Delphine Batho, Lisa Belluco et Benoît Biteau, ainsi qu’à l’ensemble des député·es ciblé·es, et souhaitent que ces actes ne demeurent pas sans poursuites pénales.