TER : non à l’ouverture à la concurrence et à l’entrave à l’information des élu·es

Lors de la séance plénière du 12 juin prochain, les conseillers régionaux de Nouvelle-Aquitaine seront appelés à se prononcer sur la nouvelle convention avec la SNCF, qui prévoit l’ouverture à la concurrence des TER et la reprise de la billettique par la Région en 2025. Les élu·es du groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région s’y opposent et déplorent les difficultés d’accès à l’information sur la nouvelle convention qui sera mise au vote.

Les 19 conseillers régionaux du groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région s’opposent à l’ouverture à la concurrence, prévue dès 2024 par l’exécutif régional sur l’intégralité du territoire. Le réseau ferroviaire de Nouvelle-Aquitaine sera découpé en quatre lots soumis à des appels d’offres de 2027 et 2030 pour permettre de mettre en concurrence le secteur privé avec le public : 

« La privatisation des lignes de train entraînera inévitablement une logique de rentabilité au détriment des usagers. Les lignes peu fréquentées risquent de disparaître, enclavant davantage les zones rurales. Les coûts risquent d’augmenter et la présence d’agents en gare et dans les trains de diminuer, dégradant le service »

« La privatisation des lignes de train entraînera inévitablement une logique de rentabilité au détriment des usagers, alerte Christine Seguinau, co-présidente du groupe et membre de la commission transports. Les lignes peu fréquentées risquent de disparaître, enclavant davantage les zones rurales. Les coûts risquent d’augmenter et la présence d’agents en gare et dans les trains de diminuer, dégradant le service ». Autant de désastres déjà visibles chez nos voisins européens qui ont libéralisé leur réseau.

 

« Pour lutter contre le dérèglement climatique, désenclaver les territoires et aider les ménages les moins aisés impactés par la hausse du coût de l’énergie, la Région, dont c’est la compétence, doit financer ce mode de transports propres. Nous déplorons vivement son désengagement. D’autres solutions sont possibles : la Région Occitanie, par exemple, a fait le choix d’un véritable service public ferroviaire en renouvelant la convention TER (Train express régional) avec la SNCF pour une durée de 10 ans. Choisissons d’en faire autant ! », propose-t-elle.

 

En outre, cette ouverture à la concurrence risque de dégrader les conditions de travail des cheminots, de les démotiver et, à terme, d’accentuer des problèmes de recrutement sur ces métiers. Quant à la reprise de la billettique, elle annonce un casse-tête infernal pour les usagers qui auront des trajets interrégionaux ou comprenant plusieurs types de trains (TER + TGV par exemple).

 

Les élu·es écologistes dénoncent également la difficulté d’accès aux informations sur le sujet pour décider de leur vote : protégées par la loi sur le secret des affaires, ces informations ne sont consultables qu’à l’Hôtel de Région de Bordeaux, aux horaires de bureau.

Aucun accès n’est possible sur les autres sites de la Région ni via un support électronique. « Il y a une vraie entrave à l’information des élu·es et un manque de transparence, souligne et déplore Christine Seguinau. Il est important que les élu·es puissent rendre compte de l’utilisation des deniers publics devant les citoyens. La majorité fait un pas de plus dans la logique de privatisation du secteur ferroviaire et s’éloigne de la notion d’un service public améliorant l’égalité des territoires. »