Les écologistes disent non à une nouvelle augmentation des tarifs des transports régionaux !

L‌‌‍‍ors de la commission permanente du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine du lundi 13 mai à Limoges, la majorité fera voter, pour la quatrième année consécutive, une hausse des tarifs des trains et des cars régionaux. Le groupe écologiste s’y oppose : à l’heure de l’inflation et du dérèglement climatique, il faut plus que jamais des tarifs attractifs pour donner une alternative à la voiture et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Une question de choix politique.

Après deux augmentations des tarifs des TER de 2 % fin 2021 et fin 2022, une troisième de 4 % en juillet 2023, la majorité s’apprête à en faire voter une quatrième, encore de 4 %, à compter du 1er juillet 2024 pour tous les voyageurs occasionnels qui empruntent le réseau régional.

 

Ces voyageurs occasionnels représentent 70 % des recettes, parmi les 60 000 usagers quotidiens des TER de Nouvelle-Aquitaine. Non abonnés, ils n’avaient déjà pas été indemnisés à la suite des nombreux retards et suppressions de trains en fin d’année dernière : c’est une double-peine !

« En moins de quatre ans, cela fait 12 % d’augmentation et cela amplifie les effets de l’inflation sur le budget des foyers néoaquitains »

« En moins de quatre ans, cela fait 12 % d’augmentation et cela amplifie les effets de l’inflation sur le budget des foyers néoaquitains », déplore Didier Damestoy, conseiller régional des Pyrénées-Atlantiques et membre de la commission Transports du Conseil régional. Cette hausse est contre-productive. On fait peser sur les ménages le manque de soutien de l’État aux collectivités pour compenser la hausse des prix de l’énergie, poursuit l’élu. Il faut des tarifs attractifs pour encourager l’usage des transports en commun, réduire nos émissions de gaz à effet de serre, décongestionner les routes et offrir une alternative à la voiture. »

« On voit bien là que la promesse selon laquelle il serait possible de financer la construction de nouvelles LGV et « en même temps » les trains du quotidien et ce, sans impact pour le porte-monnaie des Néo-Aquitain·es, n’est pas tenable »

« On voit bien là que la promesse selon laquelle il serait possible de financer la construction de nouvelles LGV et « en même temps » les trains du quotidien et ce, sans impact pour le porte-monnaie des Néo-Aquitain·es, n’est pas tenable, souligne Christine Seguinau, conseillère régionale de Gironde, coprésidente du groupe et membre de la commission Transports. Non seulement de nouveaux impôts pour financer les LGV pèsent sur de nombreux Néo-Aquitain·es mais, en plus, les tarifs prohibitifs des trains du quotidien risquent de les détourner d’un changement de mode de transport. »

 

Pour les autocars régionaux, le prix du billet a augmenté de 25 % en deux ans, dont environ 9 % proposé au vote ce lundi. « Le titre unitaire va passer de 2,30 à 2,50 euros, décrit Christine Seguinau. La majorité fait des choix qui se rapprochent de ceux qu’on observe actuellement au niveau du gouvernement : grappiller dans le porte-monnaie des moins fortunés plutôt que d’arrêter des subventions très généreuses à certains acteurs économiques qui n’en n’ont pas besoin ».

 

Les exemples ne manquent pas : la Région a récemment donné 395 000 € pour Tarmaq, futur parc d’attraction à la gloire de l’aéronautique, qui bénéficiera de financements réguliers pour son fonctionnement ; tous les ans, elle octroie 500 000 € à Aerospace Valley, une association d’entreprises de l’aéronautique ; quant aux subventions aux aéroports, elles s’élèvent à 5,6 millions d’euros par an.

« La Région d’Alain Rousset fait bien des choix, mais pas forcément les bons pour la transition écologique et sociale »

Près de 80 % des scientifiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) pensent que la température va augmenter d’au moins 2,5° C au cours de siècle par rapport à la fin du XIXe, selon un sondage publié dans The Guardian* le 8 mai dernier. Cela génèrera des « ravages climatiques dans les décennies à venir », avec des « points de non retour » atteints tels que l’effondrement des calottes polaires.


« Ne pas tenir compte de ces données scientifiques tout comme des budgets contraints des ménages est irresponsable », conclut Christine Seguinau.

 

*World’s top climate scientists expect global heating to blast past 1.5C target | Climate crisis | The Guardian