Flying Whales : faux projet écologique et vrai désastre environnemental

L’Autorité environnementale vient de rendre un avis très critique sur l’aménagement de la zone d’activité économique de Laruscade (Gironde) qui doit accueillir l’entreprise Flying Whales. Le groupe écologiste s’est toujours vivement opposé à ce projet de construction de hangars gigantesques pour produire des ballons dirigeables et il a pointé les énormes failles du dossier à chaque fois qu’il en était question au Conseil régional. Selon le rapport de l’Autorité consultée, « l’intérêt majeur reste à démontrer ». Malgré cela, le Conseil 

Conseiller régional écologiste, Karfa Diallo en a également été la cible. Les élu·es écologistes appellent l’État à prendre les mesures nécessaires pour enrayer ces actes racistes et anti-démocratiques. 

 

régional a voté cette après-midi en commission permanente une subvention de trois millions d’euros pour « accélérer la préparation du permis de construire ». Le groupe écologiste solidaire et citoyen rappelle son opposition à ce projet inutile et destructeur.

Le groupe écologiste, solidaire et citoyen déplore que l’avis négatif de l’Autorité environnementale sur le volet environnemental du projet de Laruscade n’ait pas été pris en compte par la majorité qui vient de voter, cette après-midi, une subvention de trois millions d’euros en faveur de Flying Whales. Nous attendions des pouvoirs publics et du Conseil régional qu’ils suivent cet avis, rendu encore plus prégnant depuis que la loi Zéro artificialisation nette (ZAN) de juillet 2023 incite à proscrire ce type de projet, destructeur d’espaces naturels.

« Quelle que soit la réussite très hypothétique de ce projet industriel, le rapport de l'Autorité environnementale confirme bien qu'il entraînerait d'entrée de jeu la destruction irrémédiable d'une soixantaine d'hectares d'habitats naturels et de zones humides à proximité de deux sites Natura 2000 » »

La zone d’activités économiques (ZAE) voulue par la communauté de communes Latitude Nord Gironde pour accueillir l’usine de dirigeables de l’entreprise Flying Whales accaparerait 75 hectares dans le massif forestier et à proximité de deux sites Natura 2000. « La surface sera imperméabilisée à 22 % (soit 16 hectares) ; l’implantation nécessitera la destruction temporaire ou permanente de 58 hectares d’habitats naturels », dont 48 hectares de zones humides, indique l’Autorité environnementale dans un avis très critique, rendu le 19 octobre. 

 

En outre, la faisabilité opérationnelle de ce type de dirigeables est incertaine, aucune certification réglementaire n’ayant été obtenue. Comme le constate Jean-Louis Pagès, élu régional membre de la Commission développement économique, « ces baleines volantes ont tout de vieux serpents de mer, dont aucun prototype crédible n’a jamais été présenté, sauf peut-être celui du dirigeable mort-né Airlifter qui s’est crashé lors de sa première sortie d’essai en 2017. »

 

Par ailleurs, « le lancement d’une gigantesque opération immobilière pour anticiper le site de production d’une solution qui n’existe que sur le papier relève d’un pur aventurisme économique de la Région qui s’improvise promoteur immobilier, souligne la conseillère régionale écologiste de Gironde Anne-Laure Bedu, qui siège également à la Commission du développement économique régional. D’autre part, la Région engage ici des dizaines de millions d’euros (le Conseil régional évalue un risque de perte de 20 M€) tout en déplorant son manque de moyens pour aider des entreprises existantes qui en auraient cruellement besoin. »


« Quelle que soit la réussite très hypothétique de ce projet industriel, le rapport de l’Autorité environnementale confirme bien qu’il entraînerait d’entrée de jeu la destruction irrémédiable d’une soixantaine d’hectares d’habitats naturels et de zones humides à proximité de deux sites Natura 2000 » se désole Jean-Louis Pagès. Et de conclure : « ce projet déraisonnable cumule toutes les atteintes imaginables à la biodiversité : bruits, pollutions lumineuses et émissions de gaz à effet de serre (GES), imperméabilisation et bétonisation d’un quart de la surface totale, rupture des continuités écologiques, etc. »