Intervention de Nicolas Gamache en séance plénière du 19 juillet 2021 sur le compte administratif 2020 et le rapport d’activités

 Monsieur le président, cher.e.s collègues,

Je serai assez bref puisqu’il s’agit pour nous de nous prononcer, concernant le compte administratif, sur un document essentiellement technique, qui certifie la bonne application du budget, que nous avions voté et il n’y a pas d’élément mettant en cause la bonne sincérité ou un dysfonctionnement quelconque.

Pour faire d’une pierre deux coups, mon intervention valant pour le rapport d’activités, je dirai juste et simplement que nous validons ces documents qui nous renvoient au mandat précédent, époque où nous étions dans la majorité et nous avons donc un bilan en partage.

Aussi et pour revenir au compte administratif, nous nous félicitons, comme nous l’avions fait lors du précédent compte administratif du 3 juillet 2020, des éléments retracés dans ce CA :

  • Un haut niveau d’investissement
  • Un budget de fonctionnement, sans rentrer dans les détails, bien maitrisé malgré le contexte
  • Un taux de réalisation qui s’améliore encore et qui atteint un niveau très acceptable
  • Des ratios globalement bons ou qui, pour l’endettement notamment, trouvent dans leur dégradation (désendettement passant de 4.3 ans à plus de 7 ans, ce qui reste correct) dans des explications liées à la crise sanitaire.

Toutefois et c’est un grand toutefois que nous exprimons, ou plutôt ré-exprimons devrais-je dire :

Léonore Moncond’huy l’évoquait pour notre groupe le 16 décembre 2019 lors de ce budget 2020 : « de manière générale, un budget qui ne représente par le sursaut attendu pour répondre à l’urgence. Si nous avions vingt ans devant nous, ce serait parfait ; or, l’année 2020 va être cruciale pour faire face aux enjeux » : preuve s’il en était besoin que Léonore Moncond’huy est une visionnaire et qu’avant la crise, les écologistes mesuraient déjà les perspectives qui nous attendent dans le nouveau monde qui s’avance devant nous.

Ces perspectives, nous les énoncions à nouveau lors du DOB 2021 et du vote du budget, avec une réponse que vous apportiez à des incertitudes très optimiste par un rééquilibrage financier (notamment la réduction de la dette dès 2021) qui se base des éléments contestables :

  • des projections de croissance très optimiste (+7% en 2021, +3 à 4% en 2022, 2023, 2024) qui ne prennent pas suffisamment en compte la durée réelle de la crise sanitaire et la force de la crise économique, sociale et environnementale systémique
  • des projections TICPE qui prévoient un retour à la normal dès 2021 (puis une baisse de 0,5% par an pour anticiper le changement des comportements : à ce rythme on aura divisé notre consommation de pétrole par 2 en 2155 !

Vous noterez au-delà des points relevés par Nicolas Thierry sur les catastrophes dites « naturelles » qui s’enchainent à cause du dérèglement climatique, de la crise économique qui pointera le bout de son nez en 2022, que 2021 voit sa croissance freinée par des problèmes d’approvisionnement, dommage collatéral de la crise sanitaire et de la mondialisation qui en porte les fruits.

L’année 2020 était exceptionnelle, l’année 2021 lui ressemble grandement si ce n’est en pire, pouvons-nous croire que les suivantes seront d’un autre ordre ?

Gageons que le budget 2021 qui présentait le covid comme facteur de dégradation(s) conjoncturelle(s) des recettes et de certains indicateurs (désendettement), avec des scénarios de sortie de crise optimistes ne soit meilleure référence dans le domaine et que le prochain budget que vous nous proposerez ne soit pas assis sur une mauvaise approche du risque, mais emprunt d’une vision de gestion de l’incertitude en même temps qu’il nous projettera sur un format encore plus néo-terrien.

Je vous remercie.

[Seul le prononcé fait foi]