Prolongation d’exploitation du centre d’enfouissement d’Amailloux (Deux-Sèvres) : les écologistes déplorent l’absence d’avis de la commission de suivi de site  (CSS) et d’une politique ambitieuse pour réduire les déchets

Le 12 février, la Région Nouvelle-Aquitaine a adopté la demande de prolongation jusqu’au 31 janvier 2031 de la durée d’exploitation par Suez RV Sud-Ouest d’une décharge de détritus ménagers à Amailloux (Deux-Sèvres). 

Le groupe écologiste, solidaire et citoyen s’est abstenu : « En tant que conseiller régional écologiste des Deux-Sèvres, j’ai été informé par Nathalie Brescia, la maire de la commune, d’une recrudescence d’odeurs pestilentielles émanant de ce centre d’enfouissement. Elle a aussi prévenu le sous-préfet pour demander une réunion en urgence », explique Nicolas Gamache.

« Nous déplorons le manque de transparence, cette fuite en avant dans la gestion des déchets et le report des échéances d’exploitation des sites d’enfouissement. Nous devons plutôt tout mettre en œuvre pour réduire et valoriser nos déchets. »

Depuis janvier 2024, les habitants d’Amailloux (Deux-Sèvres) et au-delà sont sérieusement incommodés par ces nuisances olfactives émanant du centre d’enfouissement technique (CET) de la commune. Les gaz qui s’échappent en abondance de cette déchèterie provoquent aussi l’irritation de la gorge des riverains, faisant craindre un problème de santé publique. Ce CET stocke chaque année des milliers de tonnes de déchets ménagers depuis le début des années 2000. Sa construction dans les bois d’Amailloux avait engendré des coupes rases et dessouchage d’une trentaine d’hectares de forêt. L’association « Les Bois d’Amailloux, pour la protection de notre cadre de vie » avait alors été créée pour tenter de faire abandonner le projet, sans résultat. Elle a pour objet la surveillance de ce site en veillant sur la qualité de l’air, de l’eau et de l’environnement.

L’exploitant Suez RV Sud-Ouest a demandé la prolongation de la durée d’exploitation de ce CET jusqu’au 31 janvier 2031. Il souhaite aussi la suppression du quota extra-départemental au sein de la Région Nouvelle-Aquitaine (départements 16, 17 et 86) et le maintien du quota extrarégional de 30 000 tonnes par an pour les départements limitrophes de la Vendée (85) et du Maine-et-Loire (49), en continuant à prendre en priorité les déchets en provenance du département des Deux-Sèvres (79).

« Nous, les élu·es écologistes, nous étonnons de l’adoption de cette décision par la Région alors qu’une commission de suivi de site  (CSS) aurait dû se réunir en amont pour donner un avis (consultatif), souligne Nicolas Gamache. Nous déplorons le manque de transparence, cette fuite en avant dans la gestion des déchets et le report des échéances d’exploitation des sites d’enfouissement. Nous devons plutôt tout mettre en œuvre pour réduire et valoriser nos déchets. Nous espérons que la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) va fournir une enquête environnementale poussée. »