Nom de l’auteur/autrice :Rémi Lung

À l’initiative des écologistes, la Région Nouvelle-Aquitaine adopte la gratuité des protections périodiques pour les jeunes filles

À l’occasion de la séance plénière du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine ce mardi 28 mars 2023, les élu·es du groupe écologiste, solidaire et citoyen présentaient une motion sur la gratuité des protections périodiques durables issues de filières locales et l’éducation à la santé menstruelle pour les jeunes. Cette motion, véritable enjeu de santé publique, a été adoptée à la quasi-unanimité des groupes politiques. 

La précarité menstruelle est une réalité pour près de 2 millions de femmes en France. Elle peut avoir de lourdes conséquences sanitaires, psychologiques, économiques et sociales.

 

« Pour les lycéennes, la précarité menstruelle et le tabou des règles peuvent entraîner des incidents voire des ruptures scolaires, rappelle Katia Bourdin, élue régionale de Charente-Maritime. C’est donc une question de dignité et d’égalité que nous soulevions au sein de l’assemblée régionale. »

 

Suite à cette motion, la Région Nouvelle-Aquitaine s’engage donc à installer des distributeurs de protections périodiques durables et gratuites dans les lycées et les centres de formations, à promouvoir l’éducation menstruelle dans les lycées et à soutenir les filières locales de fabrication de protections périodiques durables.

 

« De nombreuses Régions ont déjà mis en œuvre la gratuité des protections périodiques dans les lycées, rappelle Christine Seguinau, élue régionale de Gironde et co-présidente du groupe. Nous nous réjouissons que l’assemblée régionale de Nouvelle-Aquitaine ait soutenu notre proposition et comptons sur une mise en œuvre rapide de ces mesures par la majorité. »

Plénière des 27 & 28 mars 2023 – Propos introductif de Stéphane Trifiletti

Propos liminaires de Stéphane Trifiletti, co-président, pour le groupe écologiste, solidaire & citoyen.

« Monsieur le président, mes chèrEs collègues,

 

Permettez-nous tout d’abord de remercier notre assemblée qui en responsabilité a voté un vœu, à notre initiative, demandant le retrait de la réforme des retraites à Mme Borne lors de la plénière de février, reflétant ainsi démocratiquement la position de l’immense majorité des néo-aquitains.

 

Sur le fond, l’allongement de la durée du travail n’est pas une simple mesure technique. C’est une régression majeure, une bombe à fragmentation sociale dont la journée de demain risque de donner encore toute la mesure. Faire passer une telle loi sans vote de l’Assemblée nationale, c’est une attaque impardonnable contre notre démocratie. Et nous le disons calmement mais fermement : Quand on gouverne contre le peuple, quand on gouverne contre les corps sociaux et les territoires, quand on confond pseudo-légalité et démocratie, alors on est disqualifié pour incarner la République.

C’est dans ce contexte délétère que les experts climat de l’ONU ont livré le dernier consensus scientifique sur le réchauffement climatique. Le lendemain, de cette publication Claude Lorius nous quittait. Il était celui qui avait découvert le lien entre gaz à effet de serre et réchauffement climatique. Nous tenons à lui rendre un hommage appuyé : Par ses recherches durant près de quarante ans, Claude Lorius fut l’un des artisans majeurs de cette prise de conscience planétaire que l’activité humaine est en train de modifier profondément le climat, appelant à la mise en place urgente de politiques ambitieuses.

 

Ce dernier rapport du GIEC établi que le réchauffement climatique causé par l’activité humaine se produit plus vite et plus fort que prévu. En outre, ce dernier rapport a mis en évidence le risque d’atteindre des « points de bascule », synonyme d’impacts irréversibles, voire d’emballement.

Nous savons et nous voyons : des sécheresses, des ouragans, la fonte des glaciers, les canicules, les incendies… alors que l’État a été condamné plusieurs fois pour inaction climatique. Alors que la Région n’a toujours pas publié son bilan GES comme nous le proposons depuis de nombreuses années : Notre Région n’est pas en conformité avec la loi comme le rapporte un article du journal Le Monde du 24 mars dernier …

Les écologistes préviennent depuis 50 ans sur ce qui est en train de se passer… L’exemple de la gestion de l’eau est frappant.

 

Dans le contexte de raréfaction de l’eau, quelques acteurs économiques cherchent à l’accaparer, notamment en construisant des méga-bassines entourés maintenant de barbelés !

Sur ce dossier sachez-le, nous désapprouvons et condamnons clairement toute violence. Toute personne qui attaque les forces de police et veut en découdre avec elles, n’est ni écologiste, ni républicaine. Et nous la condamnons sans réserve. Nous répétons encore et encore avec beaucoup de gravité :  Ces groupuscules violents ne sont ni écologistes, ni républicains. Ils salissent le combat écologiste et tout amalgame avec les militants associatifs est une insulte à 50 ans d’écologie non violente.

Ces groupuscules sont les idiots utiles des promoteurs des bassines, car le spectacle inqualifiable qu’ils ont donné à voir, brouille le message impératif porté par les collectifs citoyens autour de l’accaparement de l’eau.

Nous condamnons aussi l’usage de la violence étatique disproportionnée pour défendre un cratère creusé dans le calcaire. Un trou. Nous sommes bien loin de l’intérêt collectif. Nous condamnons les dérives du gouvernement qui a mis illégalement sur écoute des élus écologistes selon le Canard enchaîné.

Que dire quand les quads de la gendarmerie prennent la foule à revers au lance-grenade comme à la vieille époque Pasqua-Pandreau et tirent au milieu de la foule ? Les observateurs de la Ligue des droits de l’homme ont confirmé aussi avoir “constaté l’entrave par les forces de l’ordre à l’intervention des secours pour une situation d’urgence absolue ». Ils détaillent : « Le Samu a indiqué, […] lors d’une conversation à laquelle les avocats de la LDH ont assisté, que le commandement sur place leur avait donné l’ordre de ne pas intervenir. » D’ailleurs les communiqués officiels l’avaient caché.

 

Nous pensons très fort à toutes les victimes de ces violences, dont au moins trois très grièvement blessés. Tristesse absolue, un jeune homme de 30 ans est bien entre la vie et la mort en ce moment.

La réalité, et je peux en témoigner car j’étais présent, c’est que ce sont les élus écologistes qui ont protégé les blessés sous un déluge de projectiles en organisant un cordon sanitaire et c’est tout à leur honneur.

Cette maladaptation  par les bassines ne peut continuer : c’est une impasse collective. Depuis 20 ans, ces projets sortent de terre, avec une opposition toujours plus forte des scientifiques et des autres usagers de l’eau, confortée par les décisions des tribunaux administratifs qui à plusieurs reprises ont déclaré la construction ou l’utilisation de ces méga-bassines illégales. Dernière en date : le rendu de la cour d’appel du tribunal administratif de Bordeaux le 7 mars dernier.

L’Etat n’a pas pour autant suspendu ses financements et mobilise plusieurs milliers de policiers à chaque manifestation. Autoriser, financer et protéger des ouvrages illégaux qui endommagent les écosystèmes, voilà la réalité du profond mépris étatique…de l’Etat de droit ! Nous le répétons sans cesse : la Région ne peut cautionner ni s’inscrire dans ce schéma de la prévarication de la ressource par une infime minorité au détriment de l’intérêt général. Le gouvernement ne connaît que l’outrance et la répression brutale contre tout le mouvement social pour l’eau !

Ce ne sont pas l’immense majorité des manifestants anti-bassines – non violents – qui font courir un danger à la démocratie : c’est l’entêtement du pouvoir à protéger les activités qui détruisent le vivant. Rien de constructif ne peut sortir des méga-bassines : elles ne peuvent que perpétuer une agriculture que notre écosystème ne peut plus supporter.

La confédération paysanne, la LDH ou encore la Fondation Danielle Mitterrand appelaient d’ailleurs à venir dans le marais poitevin afficher leur solidarité avec les collectifs et habitant·es mobilisé·es contre ces projets de méga-bassines.

Un moratoire immédiat pour retravailler ces questions est indispensable, nous le disons depuis si longtemps. Nous avons passé tout le précédent mandat à vous l’expliquer et vous le demander. La désescalade et le dialogue sont nécessaires. La brutalisation et les mensonges sur le dossier de l’eau ça suffit ! Aujourd’hui encore moins que dans le mandat précédent, les aides de la Région au financement des bassines dans ce contexte ça suffit aussi ! Nous demandons que les 4M d’€ dédiés aux ouvrages d’irrigation soient discutés démocratiquement directement dans notre assemblée plénière, et pas en catimini.

Nous souhaitons et proposons de vous rencontrer au plus vite Monsieur le président, afin d’entamer un échange constructif, permettant de formuler des propositions et ainsi renouer le dialogue entre toutes les parties dans nos territoires.

 

Dans cette période de crises, notre assemblée régionale ouvre aussi aujourd’hui le chantier fondamental de révision des aides régionales en, réinterrogeant les Eco Socio Conditionnalités, au moment même ou des pans entiers de notre économie s’avèrent obsolètes au regard de l’anthropocène.

Notre responsabilité est grande pour rediriger notre économie régionale vers des modèles vertueux permettant de répondre aux enjeux du temps.

Pour résumer nous dirions que le travail est inabouti :  La réflexion menée sur les ESC et le RI des aides régionales semble pour partie obsolète dès sa mise au vote. Les anciennes recettes du développement durable ne sont que des façons de colmater un modèle de fait à bout de souffle.

 

Nous vous proposerons une approche alternative via la voix d’Anne Laure Bedu tout à l’heure qui vous expliquera comment les limites planétaires doivent être prises en considération. Ce sera aussi le sens de nos amendements.

Transports maintenant : concernant le retour du Conseil d’orientation des Infrastructures, Elisabeth Borne a certes annoncé 100 milliards, mais avec une part de l’État réduite à 25 milliards. En clair, le gouvernement fait des promesses avec l’argent des autres et ce sont nos collectivités qui casqueront via des taxes injustes.

 

Nous rappelons que nous sommes pour la modernisation des lignes ferroviaires existantes plutôt que les LGV aux coûts astronomiques, aux conséquences désastreuses pour la biodiversité. Nécessité des trains du quotidien / Grands projets inutiles et imposés. Nos craintes sont particulièrement grandes concernant l’axe Angoulême-Limoges par exemple.

Nécessaire de rappeler encore et encore : Actuellement la Région Nouvelle-Aquitaine a pris des engagements fermes pour financer les LGV mais n’a toujours pas programmé un euro, pas un euro sur les 900 millions promis dans le protocole des petites lignes de 2020…

Nous vous suggérons en fin de plénière 2 motions : une motion pour lutter contre la précarité menstruelle notamment chez les jeunes femmes lycéennes et en formation.

Une autre motion pour mieux soutenir les acteurs du monde viticole du Bordelais via un accompagnement l’emploi et des terres agricoles.

 

Merci de les accompagner favorablement.

Éco-socio-conditionnalités, fin des aides régionales aux yachts, crise viticole, protections périodiques gratuites… Nos propositions pour la plénière de mars

À l’occasion de la séance plénière du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine ces lundi 27 et mardi 28 mars 2023, les élu·es du groupe écologiste, solidaire et citoyen portent plusieurs propositions pour améliorer la mise en place d’éco-socio-conditionnalités sur les aides régionales, une mesure défendue depuis longtemps par les écologistes. 

 Ils proposent également de faire de la Région Nouvelle-Aquitaine une destination touristique zéro carbone dès 2040 et de mettre un terme aux subventions à l’industrie des yachts privés à moteur thermique. Enfin, les écologistes présenteront deux motions : l’une sur la gratuité de protections périodiques durables et l’éducation à la santé menstruelle dans les lycées ; l’autre sur la crise viticole et la sauvegarde de l’emploi et des terres arables.

Des amendements pour répondre à l’urgence climatique

Le 20 mars, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié la synthèse de huit ans de travaux. Il rappelle qu’il reste une chance de limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C par rapport à la période préindustrielle, à condition d’un sursaut international. « Nous demandons un sursaut régional, souligne Stéphane Trifiletti, conseiller régional de Charente-Maritime et coprésident du groupe. Nous devons renforcer les mesures d’adaptation au dérèglement climatique, aussi pour limiter son impact sur les sociétés humaines, en particulier les personnes vulnérables. Il faut aller plus vite : c’est pourquoi nous proposons que la Région affiche une vraie ambition dans sa feuille de route pour un Tourisme durable : faire de la Nouvelle-Aquitaine une destination zéro carbone à l’horizon 2040. »

 

Mais la principale politique débattue lundi dans l’hémicycle régional sera la mise en place d’éco-socio-conditionnalités, c’est-à-dire de la mise en œuvre systématique de critères économiques, sociaux et environnementaux pour bénéficier  des aides régionales.

« Le seuil d’application est prévu à 150 000 euros mais il est trop élevé, souligne Anne-Laure Bedu, élue régionale de Gironde. Cela signifierait que la majorité des entreprises échappe à toute exigence de critères en matière de transition écologique et sociale. C’est pourquoi nous proposons de l’abaisser à 50 000 euros. » 

 

Les écologistes souhaitent également que les aides soient conditionnées à des critères bien précis : engagement des entreprises en faveur de la transition écologique, en faveur de la justice sociale et de la redynamisation de certains territoires délaissés. Globalement, il faut instaurer le respect des limites planétaires (et notamment les consommations d’eau, d’énergie et d’espace ainsi que la protection de la biodiversité).

 

« L’enjeu est également de renforcer la démocratie et le dialogue social, indique la conseillère régionale de Gironde Christine Seguinau, coprésidente du groupe. Nous proposons que les CSE des entreprises sollicitant des aides régionales soient non seulement informés sur ces démarches mais également invités à donner un avis. Enfin, nous souhaitons la création d’un comité de suivi pour contrôler l’attribution et l’utilisation de ces subventions publiques avant, pendant et après attribution, poursuit l’élue. Il réunirait élu·es, organisations syndicales et patronales, associations et acteurs régionaux. »

Accélérer et orienter l’argent public vers la transition : pour les écologistes, les ambitions affichées par Néo Terra rendent le soutien public à certaines filières illégitimes. C’est pourquoi, le groupe écologiste propose un amendement à la feuille de route des industries nautiques et navales en Nouvelle-Aquitaine 2023-2028 afin d’exclure des aides régionales les filières des yachts privés (bateaux de plus de 7 mètres) à moteur thermique.

 

« Ces embarcations privées de luxe à moteur thermique sont des bateaux extrêmement producteurs de gaz à effet de serre en décalage avec la nécessaire transition énergétique, rappelle le conseiller régional girondin Vital Baude. Nos politiques publiques doivent se concentrer sur les filières d’avenir telles que la voile ou les propulsions alternatives. »

Une opposition inflexible au projet GPSO

Lors de cette plénière, la majorité présente un avenant au plan de financement du Grand Projet du Sud Ouest (GPSO) pour, notamment, y intégrer les taxes spéciales instaurées par l’État.


« Ce plan de financement ne tient pas la route, c’est pourquoi nous nous sommes associés au recours déposé auprès du tribunal administratif de Toulouse pour obtenir son annulation, rappelle Christine Seguinau. L’Europe ne mettra pas un euro sur ce projet. Cette baudruche se dégonfle et ce n’est pas avec les quelques rustines proposées par cet avenant que la Région règlera le problème. Alain Rousset et sa majorité doivent cesser de poursuivre des chimères. Il est temps d’abandonner ce projet ruineux pour la Région et les collectivités locales et destructeur de l’environnement. Il est de plus inefficace pour régler les défis d’une mobilité décarbonée et accessible à tous dans les délais imposés par le réchauffement climatique. Nous devons accélérer la transition écologique de notre mobilité, comme le recommande le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (COI). C’est possible en mettant l’argent sur les lignes du quotidien et en rénovant la ligne existante. »

Notre groupe présentera également deux motions à l’occasion de cette plénière :

MOTION · Pour la gratuité des protections périodiques durables et l’éducation à la santé menstruelle pour les jeunes

Le groupe écologiste présente lors de cette séance plénière une motion pour la gratuité des protections périodiques durables et l’éducation à la santé menstruelle dans les lycées.

« La précarité menstruelle et le tabou des règles constituent un enjeu majeur de santé publique et de solidarité, a fortiori dans les établissements scolaires, indique Katia Bourdin, élue régionale de Charente-Maritime. La difficulté d’accès aux protections périodiques lors des règles – qui concerne près de 2 millions de femmes – peut engendrer des absences et mettre en péril la scolarité mais aussi exposer à des problèmes de santé, tel le choc toxique. De nombreuses régions ont mis en œuvre la gratuité dans les lycées. Nous devons en faire autant et soutenir les filières locales de protections périodiques vertueuses et durables. »

MOTION · Crise viticole du Bordelais : un plan d’accompagnement social d’ampleur et de sauvegarde des terres agricoles

Face à la crise viticole dans le Bordelais, le groupe porte également une motion en faveur de mesures plus ambitieuses que celles annoncées afin de soutenir l’ensemble des acteurs via un plan de sauvegarde de l’emploi et des terres agricoles.


« Nous demandons la création d’une structure chargée de la réorganisation et de la sauvegarde du foncier pour une vocation nourricière et d’autonomie alimentaire; un plan d’action pour développer la diversification des exploitations en agriculture biologique et viser l’autonomie alimentaire du territoire ; un accompagnement social d’ampleur pour éviter les drames humains », indique Vital Baude.

Enfin, les élu·es écologistes poseront une question orale à la majorité régionale lors de la séance au sujet de la création d’un réseau de vétérinaires dédié aux soins d’urgence pour la faune sauvage dans notre région.

Pour Anne-Laure Bedu : « il faut pouvoir envisager la prise en charge, sur tout notre territoire, des animaux victimes des activités humaines, a fortiori des incendies. »

MOTION · Crise viticole du Bordelais : un plan d’accompagnement social d’ampleur et de sauvegarde des terres agricoles

À l’occasion de la séance plénière du 27 & 28 mars 2023 le groupe écologiste, solidaire et citoyen a déposé la motion suivante :

Crise viticole du Bordelais : un plan d’accompagnement social d’ampleur et de sauvegarde des terres agricoles

Depuis plusieurs années, les viticulteurs du Bordelais ont été poussés à s’endetter pour produire à perte ou pour distiller. Cette fuite en avant, encouragée par l’interprofession et l’État, est responsable de la situation de ruine annoncée pour un grand nombre de viticulteurs : en février 2023, une enquête de la Chambre d’agriculture de la Gironde révélait qu’un quart des viticulteurs souhaitent arracher totalement leurs vignes.

 

Selon cette même enquête, 1 320 s’estiment « en difficulté », soit près du tiers d’entre eux. À cette crise sociale s’ajoute une menace grave sur le devenir des terres arables suite aux arrachages. Jusqu’à présent, les annonces officielles ne répondent ni à l’ampleur du drame de la crise sociale à venir, ni aux transitions nécessaires. L’arrachage de 9 500 hectares de vignes avec une prime de 6 000 € par hectare, la distillation et les crédits pour la diversification ou la réorientation vers de nouvelles productions ne sont pas suffisants. Les 6000 € par hectare couvriront à peine plus que les frais d’un arrachage correct (recyclage des piquets, fils, ceps compris) sans solutionner l’endettement structurel accumulé depuis plusieurs années. De plus, l’enveloppe de 9.500 hectares n’est pas à la hauteur des 30 000 à 40 000 hectares de vignes concernés par la crise.

 

Cette situation, révélatrice des dérives toujours plus flagrantes d’un modèle dépassé, est l’occasion de mettre en œuvre concrètement la transition écologique voulue dans Néo Terra, et notamment les ambitions 2 (transition agroécologique), 3 (transition écologique des entreprises), 8 (préservation de la biodiversité) et 10 (préservation des terres agricoles).


Face à l’ampleur de la crise viticole du Bordelais, la Région Nouvelle-Aquitaine s’engage à élaborer, avec l’ensemble des acteurs, un ambitieux plan de sauvegarde de l’emploi et du foncier agricole. Ce plan intègre :

 

  • un état des lieux complet : surfaces abandonnées ou en passe de l’être, profils de viticulteurs, valeur agronomique des terres concernées, Coopératives d’utilisation de matériel agricole existantes (CUMA)… ;
  • un outil de réorganisation et de sauvegarde du foncier, avec un gouvernance publique, pour préserver la vocation nourricière, avec des solutions de défaisance et de transmission ;
  • une réévaluation du plan d’actions pour être à la hauteur du désastre économique annoncé et des conséquences sociales associées ;
  • un plan de diversification des productions et d’autonomie alimentaire sans pesticide ni engrais chimique de synthèse.

MOTION · Pour la gratuité des protections périodiques durables et l’éducation à la santé menstruelle pour les jeunes

À l’occasion de la séance plénière des 27 & 28 mars 2023 le groupe écologiste, solidaire et citoyen a déposé la motion suivante :

Pour la gratuité des protections périodiques durables et l’éducation à la santé menstruelle pour les jeunes

Présentation de la motion par Katia Bourdin, élue régionale de Charente-Maritime, pour le groupe écologiste, solidaire & citoyen.

Le 28 mai est la journée internationale de la santé menstruelle, qui a pour ambition de mettre en lumière les règles et leurs conséquences pour la vie des filles et femmes autour de la planète. 

 

12,5 ans c’est l’âge moyen des premières règles pour les jeunes filles en France. Elles durent en moyenne 5 jours par semaine jusqu’à 51 ans, l’âge moyen de la ménopause. C’est 2250 jours de règles dans la vie d’une femme, 45 millions de déchets produits chaque année. 

 

La difficulté d’accès aux protections périodiques lors des règles est une réalité pour près de 2 millions de femmes en France. Pour les lycéennes, cela peut générer des absences en classe et mettre en péril leur scolarité. De nombreuses Régions ont mis en œuvre la gratuité des protections périodiques dans les lycées.

 

La lutte contre la précarité menstruelle est également un enjeu de santé publique. Certaines sont contraintes de fabriquer elles-mêmes leurs protections, s’exposant à des complications comme le syndrome du choc toxique, ou utilisent des matières qui peuvent provoquer irritations ou allergies. Depuis plusieurs années, de nombreuses enquêtes ont révélé la toxicité de certains composants dans les protections menstruelles jetables conventionnelles. Dès lors, il est important d’articuler la lutte contre la précarité avec la santé dans une perspective durable. 

 

Pour permettre à toutes de disposer de protections de qualité, la Région s’engage à soutenir les filières locales de protections périodiques. Cette démarche créatrice d’emplois locaux a été développée par la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur pour proposer des tampons et serviettes fabriqués à partir de coton biologique, sans perturbateurs endocriniens.

 

Dans ce contexte et en cohérence avec la feuille de route santé et avec la démarche One health, la Région Nouvelle-Aquitaine s’engage à :

  • installer des distributeurs de protections périodiques durables et gratuites dans les lycées et les centres de formation ;
  • soutenir les filières locales de protections périodiques ;
  • promouvoir l’éducation menstruelle dans les lycées.

Où est la non-violence chez les promoteurs des méga-bassines ?

La propriété d’un militant de Nature Environnement 17 (Charente- Maritime) a été vandalisée en marge de la manifestation à l’appel de la FNSEA 17, de l’association d’irrigants Aquanide, et des Jeunes Agriculteurs Charente-Maritime hier à la Rochelle. Le groupe écologiste, solidaire & citoyen lui apporte son soutien ainsi qu’à sa famille, menacée et insultée et condamne cette tentative d’intimidation.

« Une telle attaque est inacceptable, condamne Stéphane Trifiletti, élu régional de Charente-Maritime et coprésident du groupe écologiste, solidaire & citoyen. Dégradations de la voie publique, entrave à la libre circulation, violation et dégradation de domicile, insultes et menaces : un tel comportement discrédite les revendications déjà contestables de certains agriculteurs venus manifester ce mercredi 22 mars à la Rochelle. Nous espérons que de tels actes feront l’objet des plus promptes poursuites. »

"Les écologistes réclament un débat d'idée sur la question des méga-bassines car ce sujet pose des questions démocratiques de partage de l'eau et de protection des milieux et des filières locales."

Nature Environnement 17 est une association agréée par l’État et reconnue d’intérêt général pour ses actions qu’elle mène depuis plus de 50 ans dans la connaissance, l’éducation, la conservation et la défense de l’environnement. C’est notamment l’une des principales structures qui portent depuis des années, et avec succès, les recours pour faire respecter le code de l’environnement et la loi sur l’eau face aux projets de méga-bassines dans le nord de la Nouvelle-Aquitaine.

 

« Ces actes d’intimidations, ces insultes sont des appels à la violence et à la vengeance particulièrement condamnables, souligne Katia Bourdin, élue régionale de Charente-Maritime. Les écologistes réclament un débat d’idée sur la question des méga-bassines car ce sujet pose des questions démocratiques de partage de l’eau et de protection des milieux et des filières locales : il est urgent que nous soyons entendus. »

 

« Nature Environnement 17 mène ces missions juridiques pour défendre et préserver nos communs, donc pour l’intérêt général. Nous condamnons fermement ces méthodes violentes pour tenter d’intimider ses membres » conclut Stéphane Trifiletti.

Attaques de l’extrême-droite : les écologistes appellent l’État à agir

Le groupe écologiste, citoyen & solidaire apporte à nouveau son soutien aux personnalités, lieux de culte ou organisations visés ces dernières semaines par les attaques de l’extrême-droite.

Conseiller régional écologiste, Karfa Diallo en a également été la cible. Les élu·es écologistes appellent l’État à prendre les mesures nécessaires pour enrayer ces actes racistes et anti-démocratiques. 

Conseiller régional écologiste, Karfa Diallo en a également été la cible. Les élu·es écologistes appellent l’État à prendre les mesures nécessaires pour enrayer ces actes racistes et anti-démocratiques. 

 

Ces dernières semaines, les attaques de l’extrême-droite se multiplient à Bordeaux et dans son agglomération : mosquées de Talence et de Pessac, locaux du planning familial, de l’union locale CGT et de plusieurs associations engagées contre le racisme et dans l’accompagnement de personnes migrantes, élus locaux…

 

Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, la mosquée de Pessac a été taguée. Ces tags ciblaient nommément Olivier Escots, adjoint au maire de Bordeaux en charge de la lutte contre les discriminations, et Karfa Diallo, militant antiraciste et conseiller régional membre de notre groupe.

 

Le groupe écologiste, solidaire & citoyen leur réaffirme sa solidarité, ainsi qu’à toutes les organisations visées par ces groupuscules néofascistes, qui nient les droits humains et s’attaquent aux principes mêmes de notre démocratie.

« Ces attaques visent à intimider celles et ceux que l’extrême-droite désigne comme ses ennemis. nous appelons l'État dissoudre les groupuscules les revendiquant. »

« Ces attaques visent à intimider celles et ceux que l’extrême-droite désigne comme ses ennemis. Pour ma part, elles ne font que renforcer mes convictions sur l’importance et l’urgence du combat antiraciste. Le Préfet doit prendre d’urgence des mesures pour mettre un terme au sentiment d’impunité des organisations d’extrême-droite, demande Karfa Diallo, élu régional de Gironde. Les auteurs de ces actes doivent être retrouvés et jugés et nous appelons à la dissolution des groupuscules les revendiquant. »

 

« Les écologistes continueront de combattre l’extrême-droite et la banalisation de ses idées xénophobes et sexistes, rappelle Christine Seguinau, conseillère régionale de Gironde et coprésidente du groupe.  Nous serons toujours aux côtés de celles et ceux qui luttent contre toute forme de discrimination en défendant les droits des minorités. »

À notre initiative, la Région Nouvelle-Aquitaine demande à la Première ministre le retrait de la réforme des retraites 

Le vœu demandant le retrait de la réforme des retraites, à l’initiative du groupe écologiste et co-signé par le groupe communiste, a été adopté à la majorité lors de la séance plénière du 27 février 2023. Le président de la Région vient de le transmettre officiellement à la Première ministre Élisabeth Borne.

Les élu·es écologistes de la Région Nouvelle-Aquitaine appellent à nouveau à la mobilisation ce mercredi 15 mars, pour que le gouvernement retire son projet inutile et injuste et considère enfin les propositions portées par les syndicats et de nombreux acteurs de la société civile.

Les élu·es écologistes de la Région Nouvelle-Aquitaine appellent à nouveau à la mobilisation ce mercredi 15 mars, pour que le gouvernement retire son projet inutile et injuste et considère enfin les propositions portées par les syndicats et de nombreux acteurs de la société civile.

« Le report de l’âge légal de départ à 64 ans va accroître les inégalités, paupériser les femmes, précariser les séniors et fragiliser la cohésion sociale. Face à l’obstination du gouvernement, la colère gronde et doit être entendue, souligne Stéphane Trifiletti, conseiller régional de Charente-Maritime et coprésident du groupe. Il était essentiel que le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine prenne position et demande au gouvernement le retrait de la réforme des retraites. » 

« Face à l'obstination du gouvernement, il était essentiel que la Région prenne position et demande au gouvernement de retirer sa réforme des retraites. »

Le vœu adopté par la Région et transmis à la Première ministre rappelle que : « Avec un âge légal de départ à 64 ans, 1/3 des plus pauvres seront déjà morts. […] Pour les femmes, c’est l’augmentation de la paupérisation. Aujourd’hui, les pensions de droit direct des femmes – qui ont des salaires inférieurs à ceux des hommes, sont davantage en contrats à temps partiel et ont des carrières hachées (garde des enfants, soins aux personnes âgées…) – sont inférieures de 40 % à celles des hommes. […] Pour les séniors sans emploi, c’est l’allongement de la précarité. »

Retrouvez le texte intégral du voeu voté par la Région Nouvelle-Aquitaine sur le site du groupe :

Les océans et le bassin suffoquent, Arcachon ne voit que le business du nautisme

Lors de la commission permanente de la Région Nouvelle-Aquitaine, ce lundi 13 mars, le groupe écologiste, solidaire et citoyen ne soutiendra pas la subvention régionale au salon nautique d’Arcachon.

Alors que l’ONU vient à nouveau d’alerter sur le déclin de la santé des océans, les eaux du bassin d’Arcachon continuent de subir la pollution des hydrocarbures du motonautisme, les nuisances sonores des jet-skis, la contamination des peintures antifouling des coques de bateaux ou encore la surfréquentation marine liée au tourisme de masse.

 

Et pourtant, comme l’indique son directeur lors de l’assemblée générale de l’UPNBA (Union des professionnels du nautisme du bassin d’Arcachon), le port et le salon nautique d’Arcachon sont là pour alimenter le business de la plaisance, largement dominé sur le bassin d’Arcachon par le motonautisme. 

 

« Au lieu d’avoir comme seule boussole le chiffre d’affaires du nautisme, les équipements ou événements publics devraient être au service de la transformation de la plaisance, de la régulation du plan d’eau et de l’émergence de filières économiques vertueuses, réclame Vital Baude, conseiller régional de Gironde et élu municipal d’opposition à Arcachon. Il est urgent de mettre en œuvre des solutions pour répondre aux alertes des scientifiques et au mieux-vivre ensemble. La priorité doit être donnée à la voile et à la plaisance douce ainsi qu’au nettoyage mécanique des coques de bateaux. La puissance des moteurs doit être abaissée drastiquement. La filière voile, kayak, paddle et toutes les pratiques douces sont autant d’activités et d’emplois à privilégier pour préserver la santé des écosystèmes du bassin d’Arcachon et le bien-être de ses habitants. »

« Au lieu d’avoir comme seule boussole le chiffre d'affaires du nautisme, les équipements ou événements publics devraient être au service de la transformation de la plaisance, de la régulation du plan d’eau et de l'émergence de filières économiques vertueuses. »

Pour les élus régionaux écologistes, la venue, lors du prochain salon nautique d’Arcachon, du El Galeón, réplique d’un galion espagnol du XVIIe siècle, d’Isabelle Autissier, défenseuse de l’environnement et la mise à l’honneur des innovations d’Yves Parlier ne doivent pas masquer le réel objectif de ce rendez-vous : « une hausse sans discernement des carnets de commandes et une augmentation sans limite de la fréquentation touristique » conclut Vital Baude. 

Les élu·es écologistes de la Région se mobilisent contre la coupe rase de feuillus au Bois du Chat à Tarnac

Depuis novembre 2022, une coupe rase de parcelles forestières privées dont 6 hectares de feuillus centenaires a débuté au lieu-dit Le Bois du Chat, sur la commune de Tarnac (19, Corrèze).

Interrompue par un collectif d’habitant·es constitué face à la menace, accompagné·es d’élu·es et militants écologistes du Limousin, cette coupe rase cristallise une forte opposition et suscite des crispations entre environnementalistes et forestiers.

Interrompue par un collectif d’habitant·es constitué face à la menace, accompagné·es d’élu·es et militants écologistes du Limousin, cette coupe rase cristallise une forte opposition et suscite des crispations entre environnementalistes et forestiers.

À l’occasion de la séance plénière du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine du lundi 27 février 2023, les élu·es du groupe écologiste, solidaire et citoyen ont posé une question orale sur ces coupes rases. La conseillère régionale de Corrèze Amandine Dewaele a également envoyé un courrier au préfet de Corrèze, Étienne Desplanques, et a sollicité un entretien auprès du président de Région Alain Rousset pour demander à la majorité de prendre des mesures afin de protéger ce bois.

À La Chapelle, lieu-dit Le Bois du Chat, sur la commune de Tarnac (19), situé en tête de bassin versant de la Vienne, une coupe rase a débuté fin 2022 en bord de Vienne, détruisant un ruisseau, sur des parcelles forestières privées.

Parmi ces parcelles, on trouve 6 hectares de feuillus centenaires, hébergeant des espèces classées liste rouge (chiroptères). Ceci afin d’y planter des résineux. Un comité spontané de défense s’y étant opposé, le travail des forestiers est suspendu.

 

« La forêt constitue un écosystème précieux pour atténuer les effets du changement climatique et pour l’équilibre de la biodiversité, a souligné Amandine Dewaele, lors de la question orale en séance plénière du 27 février. En outre, les coupes rases dans ce bois sont situées dans une zone Natura 2000. Elles sont en contradiction avec la charte forestière du parc naturel régional (PNR) de Millevaches. »

 

Comme l’indiquait le texte de la question orale, « en tant que membre du syndicat de gestion du PNR, le Conseil régional ne peut rester silencieux face à ces coupes incompréhensibles en 2023, particulièrement dans une région fortement impactée par les incendies de forêts. Si le Limousin est une zone importante de sylviculture, celle-ci doit adopter des méthodes réellement durables et ne pas en rester au stade des discours de bonne intention. »

« Quelles sont les ambitions de la Région pour renforcer la charte du PNR de Millevaches dans le sens d’une plus forte protection des forêts ?”, »​

« Quelles sont les ambitions de la Région pour renforcer la charte du PNR de Millevaches dans le sens d’une plus forte protection des forêts ? », a demandé Amandine Dewaele au président de la Région Alain Rousset en séance plénière fin février, lors d’une question orale qu’elle posait pour le groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région Nouvelle-Aquitaine – à visionner ci-dessous.

 

« Les événements récents qui ont fait monter la tension sur le site du Bois du Chat ont mis en lumière l’antagonisme profond entre le droit absolu de propriété et les changements nécessaires de gestion forestière face à une biodiversité gravement menacée et au dérèglement climatique », a souligné la conseillère régionale écologiste de Corrèze.

 

Amandine Dewaele a fait partir un courrier le 7 mars au préfet de Corrèze, Étienne Desplanques, à Nicolas Surugne, directeur régional de l’Office français de la biodiversité en Nouvelle-Aquitaine, à Alain Dutarte, président de l’Agence régionale de la biodiversité de Nouvelle-Aquitaine, à Philippe Brugere, président du parc naturel régional Millevaches en Limousin, à Annie-Claude Raynaud, présidente du Conservatoire d’espaces naturels Limousin, à Philippe Sauvage, président du Conservatoire d’espaces naturels Nouvelle-Aquitaine et aux Centres régionaux de la propriété forestière de Bordeaux et Tulle. Amandine Dewaele a également obtenu un entretien téléphonique avec Alain Rousset, président de la Région, le 15 mars prochain. Les élu·es du groupe souhaitent un engagement de la Région dans la préservation des écosystèmes et demandent à l’OFB de les tenir informé·es en cas d’infractions constatées sur les parcelles concernées.

La question orale d'Amandine Dewaele posée lors de la plénière de février 2023

Les invités de Mediapart

Retrouvez également la tribune du 4 mars sur le Club de Mediapart « Pour des forêts vivantes, il est temps de changer nos pratiques sylvicoles », cosignée par nos élu·es.