MOTION · Prendre en compte le niveau record de pesticides mesuré dans l’air en Nouvelle-Aquitaine

À l’occasion de la séance plénière des 17 et 18 octobre 2022 le groupe écologiste, solidaire et citoyen a déposé la motion suivante :

Prendre en compte le niveau record de pesticides mesuré dans l’air en Nouvelle-Aquitaine

En juillet 2022, le bilan annuel 2021 des pesticides dans l’air en Nouvelle-Aquitaine, réalisé par ATMO* Nouvelle-Aquitaine, a permis de mettre en évidence la présence récurrente de pesticides dans des sites de prélèvement aux profils diversifiés. Si l’ensemble des résultats sont inquiétants, trois substances (un fongicide de la vigne et deux herbicides) sont majoritaires. Parmi celles-ci, le prosulfocarbe a notamment atteint, à proximité d’une école du centre de la commune de Montroy dans la plaine d’Aunis, des niveaux encore jamais observés en France.

 

L’émotion a été importante, puisque ce territoire est touché par un cluster de cancers pédiatriques notamment dans la commune de Saint-Rogatien qui a connu une nouvelle jeune victime décédée en 2022. C’est d’ailleurs en raison de cette situation que les associations locales ont fait des demandes répétées pour que soient effectuées des mesures régulières de détection des pesticides, soupçonnés d’être à l’origine des cancers.

 

Les résultats d’ATMO* mettent en évidence que l’air est également pollué par les pesticides, en plus des sols et de l’eau. Cette étude est d’autant plus inquiétante qu’elle montre des contaminations importantes malgré l’hétérogénéité de l’environnement agricole des six communes étudiées et leur distance aux parcelles agricoles.

 

Pour prendre en compte cette alerte supplémentaire, la Région Nouvelle-Aquitaine s’engage à :

  • Évaluer la trajectoire permettant d’arrêter l’utilisation des substances CMR (Cancérigènes, Mutagènes, Reprotoxiques) dès 2025 (ambition 2 de Néo terra)
  • Financer l’élargissement du programme Atmo pour suivre davantage de sites en période de campagne de traitements phytosanitaires.
  • Mettre en place un fond assurantiel d’accompagnement pour compenser les risques de pertes économiques liées à la sortie des pesticides de synthèse.
  • Accompagner financièrement les associations lanceuses d’alertes.
  • Initier et financer des programmes de recherche sur la toxicité des nouvelles molécules phytosanitaires mises sur le marché, comme le prosulfocarbe.

*ATMO : Observatoire agréé pour surveiller la qualité de l’air en Nouvelle-Aquitaine.