MOTION · Faire de la santé mentale des jeunes une cause régionale

À l’occasion de la séance plénière du  16 & 17 octobre 2023 le groupe écologiste, solidaire et citoyen a déposé la motion :

Faire de la santé mentale des jeunes une cause régionale

A l’heure où l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine s’apprête à clôturer son Plan Régional de Santé et définit les orientations prioritaires pour améliorer la santé des néo aquitains pour la période 2023-2028, il apparaît indispensable d’attirer l’attention et d’engager une véritable prise en charge d’une problématique majeure : la santé mentale de la jeunesse.

 

Après les nombreuses alertes du corps médical, après l’interpellation de la Défenseure des droits en juin 2022 réclamant à la Première ministre, la mise en place d’un plan d’urgence pour la santé mentale des jeunes, c’est au tour de la Cour des comptes d’alerter sur ce sujet. Elle estime qu’environ 1,6 millions d’enfants et adolescents souffrent d’un trouble psychiatrique en France.


Bien que les chiffres de prises en charge explosent, la pédopsychiatrie demeure le parent pauvre de la médecine. A cette triste réalité s’ajoute celui des situations de détresse psychologique non prises en charge. En effet les statistiques officielles restent aveugles à l’envergure du phénomène qui explique l’augmentation des passages aux urgences pour gestes suicidaires, des idées suicidaires, des troubles de l’humeur et troubles psychotiques conduisant à des troubles de la scolarité, des addictologies ou à la consommation massive de médicaments psycho actifs.


Les écarts entre l’offre et les besoins se creusent jour après jour, conduisant à des inégalités sociales et territoriales dans les parcours de santé mentale, rendant souvent inaccessible l’accès aux soins mais surtout l’accès au diagnostic.


Ce constat sonne comme un manquement aux droits fondamentaux comme les droits à la santé, à l’éducation et ou à la protection des enfants.


Si le recrutement massif d’infirmiers et médecins scolaires serait le levier le plus évident, l‘inertie de l’État sur cette question nous oblige à prendre nos responsabilités.


Des dispositifs efficaces existent, c’est le cas des Permanences d’Évaluation Clinique (PEC) qui existent depuis plus de 20 ans dans le département de la Vienne à travers des permanences hebdomadaires dans les collèges et les lycées. Fruit d’un partenariat étroit entre le Centre hospitalier spécialisé Laborit et l’Education nationale, ce dispositif facilite les diagnostics et permet l’orientation des jeunes vers les parcours de soin les plus appropriés, il est plébiscité dans la Vienne par les établissements scolaires et les professionnels.


Tous les ans, de nouvelles demandes d’établissements sont faites auxquelles il n’est pas possible de répondre faute de financement publics.


Alors que la Région travaille ses orientations budgétaires et priorise ses dossiers, c’est le moment d’engager pour 2024 un grand plan d’action pour la santé mentale des jeunes néo-aquitains en favorisant l’accès aux soins, en facilitant le diagnostic et surtout en prenant une part active à la prévention dans les lycées.

 

Dans ce contexte, la Région Nouvelle-Aquitaine s’engage à :

 

  • Inscrire la santé mentale des jeunes comme une priorité régionale et à décliner des mesures opérationnelles dans sa feuille de route santé ;
  • Mener des campagnes de prévention dans tous les lycées et proposer des formations aux premiers secours en santé mentale (PSSM) ;
  • Demander à l’Agence régionale de Santé de débloquer des moyens nécessaires pour la généralisation des Permanences d’Évaluation Clinique (PEC) dans les lycées, en articulation avec les contrats territoriaux de santé ;
  • Soutenir la création des unités médico-psychologiques des adolescents et des jeunes adultes comme le centre Abadie à Bordeaux ou le centre Laborit à Poitiers ;
  • Soutenir et initier des programmes de recherches, dans nos universités.