QUESTION ORALE · La Région peut-elle envisager un plan d’action spécifique pour faire face à la recrudescence des féminicides ?

À l’occasion de la séance plénière du 13 & 14 octobre 2025 le groupe écologiste, solidaire et citoyen a déposé une question orale pour :

La Région peut-elle envisager un plan d’action spécifique pour faire face à la recrudescence des féminicides ?

Cette année, treize féminicides ont été recensés en Nouvelle-Aquitaine en seulement 9 mois ! Ce ne sont pas seulement des drames individuels mais le résultat de violences systémiques de notre société contre les femmes. Il est urgent de ne pas céder à la résignation et de mobiliser tous les leviers pour mettre fin à ce fléau.


Les féminicides en France suscitent indignation et colère. Pourtant, les moyens dévolus à la lutte effective contre les violences faites aux femmes restent insuffisants comme le confirme le rapport sénatorial sur le financement de cette lutte, publié le 3 juillet dernier. La culture du viol et la remise en question des droits des femmes qui s’expriment de façon banale sur certains réseaux sociaux et dans certains médias inquiète, tout comme le regain des féminicides qui en sont la conséquence directe.


Parmi les facteurs aggravants, les études révèlent un accroissement du nombre de féminicides de 28 % durant les vagues de chaleur, qui seront de plus en plus fréquentes. Autre facteur aggravant, la fermeture ou la baisse d’activités de plusieurs structures d’accueil des femmes en danger, à cause des restrictions budgétaires qui ne leur permettent plus de faire face aux besoins.

 
Il est temps d’en finir avec la banalisation de ces crimes odieux, de ces vies de femmes, d’enfants, de familles brisées, alors qu’un autre scénario est possible avec une politique de prévention et de sanctions ambitieuse, comme c’est le cas dans plusieurs États voisins.


Pour l’année 2025, ce sont déjà 117 victimes comptabilisées, une année particulièrement meurtrière.


Notre Région a déjà obtenu le label « égalité » pour récompenser sa politique volontariste dans le combat en faveur de l’égalité, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles demeure une exigence absolue.


Notre Région dispose également de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles qui a mis en exergue la situation difficile des femmes plus particulièrement en milieu rural.

 
De nombreuses actions sont possibles pour enrayer ce fléau. A titre d’exemple, pour la journée internationale contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, de nombreuses collectivités ont décidé de mettre leur drapeau en berne à la mémoire des victimes. Nous pourrions aussi envisager la création d’un fonds d’urgence pour les structures malmenées par les restrictions budgétaires afin de leur permettre de faire face aux défauts de trésorerie.

 
Agir c’est également prévenir, particulièrement auprès des jeunes et la Région pourrait envisager une campagne de sensibilisation dans les lycées qui pourrait prendre la forme d’un appel à projet spécifique à destination des jeunes pour initier des projets de sensibilisation et de lutte effective contre les violences sexistes et sexuelles à l’origine du continuum des violences.


Pourrions-nous envisager une réponse à l’urgence, en interpellant le futur gouvernement et en réfléchissant à un plan d’action spécifique ?