Néo Terra : arrêtons le néo blabla et transformons les intentions en actions !

En 2019, suite au Manifeste sur l’urgence écologique proposé à tous les élus régionaux par le groupe EELV, le Conseil régional présentait sa première feuille de route « Néo Terra ». Quatre ans plus tard, une nouvelle version de cette feuille de route pour la transition écologique, « Néo Terra 2 », sera présentée en assemblée plénière, ce lundi 13 novembre. Le groupe écologiste, solidaire et citoyen fait part de sa déception face au manque d’ambition du document proposé par l’exécutif, alors que le contexte écologique et social est de plus en plus alarmant.

Les écologistes ont toujours été les fers de lance de la transition écologique et sociale à l’échelle régionale. En 2013, l’actuelle sénatrice écologiste Monique de Marco avait initié le rapport scientifique AcclimaTerra pour anticiper les changements climatiques à l’échelle régionale. Rapport rédigé sous l’égide du climatologue français Hervé le Treut et qui a été réactualisé en 2018, sous la vice-présidence de Françoise Coutant, en charge du climat et de la transition énergétique. En 2017, l’actuel député écologiste Nicolas Thierry, alors vice-président en charge de l’environnement et de la biodiversité à la Région, avait quant à lui initié la mise en place d’un comité scientifique régional, baptisé Écobiose, chargé d’évaluer le rôle de la biodiversité dans les socio-écosystèmes de Nouvelle-Aquitaine. Le rapport de ce comité, paru en 2020, démontre l’interdépendance entre état de la biodiversité, fonctionnement des écosystèmes, et production de services économiques et socio-culturels.

 

En 2019, le Conseil régional présentait sa première feuille de route Néo Terra, dédiée aux transitions écologiques et énergétiques, sous l’impulsion du groupe écologiste, aiguilloné par Léonore Moncond’huy, actuelle maire de Poitiers, qui avait proposé à l’assemblée un Manifeste transpartisan sur l’urgence écologique.

« Nous sommes face à une situation sans précédent, qui s’accélère et nous oblige à agir fortement, à bifurquer, pour être à la hauteur en tant que décideurs politiques. Les plus pauvres sont les plus fragiles et les plus touchés par les catastrophes climatiques, tandis que l’effondrement de la biodiversité menace déjà notre agriculture et donc notre alimentation. Nous ne pouvons pas continuer sur la même trajectoire »

Aujourd’hui, la déception est grande face à un document qui n’est pas à la hauteur des urgences climatique et sociale. « Nous sommes face à une situation sans précédent, qui s’accélère et nous oblige à agir fortement, à bifurquer, pour être à la hauteur en tant que décideurs politiques. Les plus pauvres sont les plus fragiles et les plus touchés par les catastrophes climatiques, tandis que l’effondrement de la biodiversité menace déjà notre agriculture et donc notre alimentation. Nous ne pouvons pas continuer sur la même trajectoire, prévient la conseillère régionale de Gironde Christine Seguinau, co-présidente du groupe écologiste. Il faut opérer un vrai changement dans les choix politiques et budgétaires de la Région. Or la nouvelle feuille de route Néo Terra proposée par la majorité est pleine d’incohérences et d’insuffisances. On ne peut plus se contenter de bonnes intentions ! »

« Nous connaissons le constat scientifique rappelé en introduction du document et bien sûr nous le partageons. En revanche, les objectifs proposés par l’exécutif sont totalement en décalage avec ce constat. On passerait par exemple de 19% à 25% d’alimentation biologique et locale dans les cantines des lycées. À ce rythme-là, nos enfants mangeront 100 % bio en… 2050.»

« Nous connaissons le constat scientifique rappelé en introduction du document et bien sûr nous le partageons. En revanche, les objectifs proposés par l’exécutif sont totalement en décalage avec ce constat, poursuit le conseiller régional de Charente-Maritime Stéphane Trifiletti, également co-président du groupe écologiste. On passerait par exemple de 19% à 25% d’alimentation biologique et locale dans les cantines des lycées. À ce rythme-là, nos enfants mangeront 100 % bio en… 2050. Nous regrettons vivement que l’agriculture biologique ne soit pas indiquée clairement comme le mode de production à privilégier par rapport à la certification Haute valeur environnementale (HVE). Cette certification accapare les aides au détriment de l’agriculture biologique. Ce document manque aussi d’indicateurs précis pour évaluer les progrès en matière de transition écologique. Aucun bilan sérieux de Néo Terra 1 n’a été fait. Et aucune augmentation du budget de fonctionnement n’est prévue pour que les agents puissent aider les entreprises à faire leur transition. Comme le montre le projet Flying Whales, destructeur d’espaces naturels mais qui vient d’obtenir 3 millions d’euros de subventions. La Région accorde l’essentiel de l’argent public à une poignée d’entreprises, souvent peu vertueuses, au détriment d’autres initiatives qui vont dans le bon sens. Bref, il faut un changement majeur face à une crise majeure. »

Très insatisfaits par la trajectoire envisagée dans Néo Terra 2, les élu·es écologistes ont déposé 15 amendements et 2 motions (éolien off-shore et panier bio gratuit pour les femmes enceintes, notamment pour intégrer un volet social fort pour une vraie transition écologique, économique et sociale.

 

« Le greenwashing et le “néo blabla” ne sont plus de mise, on dirait du “en même temps” à la Macron, remarquent-ils.
Les élu·es écologistes regrettent également le déroulé annoncé de la séance plénière, dont le débat démocratique ne débutera que vers 18h. « Nous ne pouvons venir faire simplement de la figuration comme le prévoit le président de Région. Ainsi présentée, la plénière est une opération de communication sans tempo démocratique. L’urgence appelle autre chose que de la cosmétique », concluent-ils.