Les conseillers régionaux écologistes dénoncent l’implantation d’une centrale d’enrobage à Saintes-Diconche, en Charente-Maritime. Sa construction a débuté sans attendre la finalisation de la procédure de consultation et la centrale à bitume menace la source de Lucérat, qui alimente en eau potable 50 000 foyers. Associés aux élu·es écologistes du département de la Charente-Maritime, les élu·es régionaux ont participé à la consultation publique en cours pour alerter sur les risques de pollution des eaux, sols et de l’air liés à cette centrale, et les possibles conséquences graves pour la santé des habitants et la biodiversité locale.
Ce projet, porté de manière précipitée par l’entreprise Eurovia, déjà en cours de construction depuis janvier, se situe dans une zone de captage essentielle pour l’approvisionnement en eau de la région : à proximité de la source de Lucérat, qui alimente en eau potable 50 000 foyers. Une deuxième consultation publique a été mise en place après une première jugée irrégulière (document incomplet en mairie), elle s’achève le 31 mars.
Un risque inacceptable de pollution de l’eau, des sols et de l’air
« Nous avons contribué, avec les élu·es écologistes du département de la Charente-Maritime, à cette consultation pour alerter sur les risques majeurs de pollution des nappes phréatiques et sols liés à cette centrale, avec des conséquences sanitaires potentiellement graves », souligne Stéphane Trifiletti, conseiller régional en Charente-Maritime.
« L’évaluation du projet met en lumière plusieurs failles techniques : l’absence de prise en compte des effets cumulatifs liés à d’autres installations existantes à proximité ; le non-respect de certaines prescriptions réglementaires en matière de stockage et de traitement des hydrocarbures ; le manque de précisions dans la gestion des eaux de ruissellement et les risques en cas d’accident », énumère Stéphane Trifiletti.
Or cette zone fait partie du contrat Re-Sources Arnoult-Lucérat 2022-2026 pour améliorer la qualité de l’eau face aux pollutions agricoles (pesticides, nitrates, etc.).
Pour toutes ces raisons, les élu·es demandent :
- un moratoire immédiat sur les travaux ;
- une étude environnementale et sanitaire indépendante ;
- une concertation élargie impliquant les citoyens et toutes les parties prenantes ;
- l’exploration d’alternatives écologiques pour la rénovation des infrastructures routières.
Un processus de consultation déficient
Lors du conseil municipal de Saintes du 6 février, la majorité s’est abstenue et l’opposition a voté contre le projet. Le président du Conseil régional plaide quant à lui pour que « l’équipement ne soit pas installé dans une zone de captage d’eau potable » (Sud Ouest, le 28/02/25).
Malgré cela, Eurovia poursuit les travaux, interrogeant sur le bon déroulement du processus démocratique.
Les élu·es appellent également les citoyens à faire entendre leur voix, à participer activement à la consultation publique et à signer la pétition en cours : Pétition · Exiger l’annulation du projet de centrale d’enrobage de bitume Saintes – Saintes, France · Change.org.