Plénière des 17 mars 2025 – Propos introductif de Christine Graval

Propos liminaires de Christine Graval, co-présidente, pour le groupe écologiste, solidaire & citoyen.

 » Monsieur le président, cher·es collègues, cher·es Néo-Aquitain·es,

 

Je souhaite tout d’abord, au nom du groupe, exprimer notre profonde tristesse et renouveler tout notre soutien aux proches de notre collègue Nicolas Florian, président de la commission des Finances, avec qui nous avons eu le plaisir de travailler. Sa sympathie, son ouverture d’esprit et son humour vont nous manquer.


Nous devons apporter tout notre soutien aux victimes de Bétharram : les violences aggravées, les agressions sexuelles et viols commis pendant des décennies sur des enfants sont intolérables. Cette affaire montre la nécessité de renforcer le cadre législatif pour en finir avec les failles du contrôle de l’État sur les établissements privés sous contrat. Nous encourageons à nouveau la région à renforcer son soutien aux structures de prévention, d’accompagnement, et à l’observatoire des Violences Sexistes et Sexuelles de Nouvelle-Aquitaine.


Nous apportons également notre soutien aux anciens élèves des collèges Saint François Xavier d’Ustaritz et Notre Dame du Sacré Cœur à Dax, victimes également de violences et de violences sexuelles.

Après ce difficile préambule, les effets du passage en force du gouvernement sur le vote du budget 2025, continuent d’impacter toutes les échelles de collectivités, la nôtre n’y échappant pas, comme longuement débattu en décembre.
Nous y sommes donc, nous mesurons les premiers impacts de ces choix : de nombreuses structures d’intérêt général, œuvrant dans les secteurs du social, des solidarités, de l’environnement, de la culture, du sport nous alertent sur les conséquences des coupes budgétaires régionales.


Ce pour quoi nous vous avons sollicité un rendez-vous, M. le président, le 4 février dernier, et qui est toujours sans réponse.
Par addition avec les coupes budgétaires de l’État et des autres collectivités, les difficultés et la crise latente en cours vont s’amplifier. D’autant que les retards de paiement dus à notre changement de logiciel interne à la Région ont aggravé un certain nombre de situations.


Nous avons la nécessité d’y répondre par des actes forts et des mesures urgentes : les propositions portées par notre groupe lors de cette plénière vont dans ce sens.


Situation aggravante, les tensions géopolitiques et sociétales s’intensifient, elles ont elles aussi des impacts sur nos politiques économiques et sociales.


Nous sommes donc pour, oui, approfondir l’ancrage de l’Economie Sociale et Solidaire dans tous nos territoires. La stratégie ESS 2025_2028 proposée lors de cette plénière va dans ce sens, mais sera effective à la condition que des moyens financiers adaptés à ces ambitions lui soient affectés. Oui, elle favorise les transitions sociale, solidaire et écologique de l’économie régionale, elle est déjà une réponse aux crises agricole, environnementale et sociale. Elle est déjà un pilier de la politique économique régionale sur tous les territoires, elle devrait donc bénéficier d’un soutien financier beaucoup plus conséquent, par exemple :
● en stoppant la baisse du budget de l’Economie Sociale et Solidaire à l’oeuvre depuis 3 ans, et en l’augmentant ;
● par un rééquilibrage des 3 budgets dédiés à l’industrie et aux grandes entreprises (110 millions), l’économie territoriale (60 millions) et l’Economie Sociale et Solidaire (8 millions) ;
● En intégrant les acteurs associatifs créateurs d’emploi au développement économique : ils sont aujourd’hui sur des compétences sectorielles/thématiques et exclus des soutiens au développement économique. Ils sont pourtant des acteurs à la fois économiques, et d’intérêt général, de proximité, de premier plan, sur tous les territoires.

 

Autre sujet essentiel pour notre assemblée, celui de la crise agricole : nous sommes toujours dans l’attente, depuis la MIE agriculture, des mesures concrètes pour répondre aux problèmes des agriculteurs, autres que la suppression du Règlement d’Intervention sur l’Hydraulique Agricole : comment gagner sa vie, comment accompagner aux nécessaires changements du modèle agricole et s’adapter au changement climatique, ou encore supprimer les pesticides pour rétablir la qualité de l’eau pour tous. La version actuelle du projet de loi d’orientation agricole ne répond pas à ces enjeux.
L’eau, élément essentiel à la vie, et sujet à enjeux majeurs en Nouvelle-Aquitaine : nous soutenons et saluons le “réel scénario de rupture” proposé par le CESER dans son récent avis sur l’évolution des SDAGE, Schémas Directeurs et d’Aménagement et de Gestion des Eaux ET des Plan de Gestion des Risques d’Inondations des bassins Adour-Garonne et Loire-Bretagne.

 
Les tensions vécues autour de l’état, de la gestion et des usages de la ressource, comme dans le Poitou, sont le reflet de ces enjeux vitaux. Nous exigeons depuis des années une gestion plus démocratique, représentative des réelles priorités d’usages, et de l’état de la ressource.

 
Enfin, une journée “expresse” au conseil régional pour les élu·es et personnels. Une Commission permanente, et 21 délibérations à suivre en séance plénière sur une seule et même journée… Ce rythme nous prive du temps d’échange délibératif et démocratique dont nous avons tous besoin. Pourquoi, alors que nous sommes tous présents jusqu’à demain ?
La collectivité ne nous présente pas non plus de budget supplémentaire, comme envisagé en décembre, pourquoi ? Cela aurait permis de réajuster quelques urgences.


A l’écoute des citoyens dans nos territoires, nous défendrons pendant cette plénière nos solutions pour maintenir et développer la vitalité démocratique, économique, sociale et culturelle de tous nos territoires. Elles sont compatibles avec l’endettement et la nécessité de sobriété vécus.


Nous vous présenterons :
● une motion pour un soutien renforcé des associations en difficulté ;
● une motion pour le maintien des lignes ferroviaires de desserte fine ;
● un amendement sur la stratégie Tiers Lieux 2025-2028 ;
● une question orale concernant l’affaire du lycée Merleau-Ponty : lutter contre la xénophobie, l’incitation à la haine et à la violence ;
● une question orale portant sur la réouverture de la ligne Angoulême-Limoges.

 

Les marges de manœuvre financières existent dans le budget régional pour garantir ces propositions prioritaires et l’Intérêt général, notamment via un moratoire sur les Grands Projets Inutiles et Imposés que nous dénonçons constamment depuis des années, la LGV-GPSO (17 milliards estimés), Flying Whales pour ne donner que ces 2 exemples.
Il est possible de sanctuariser, de renforcer les budgets de la solidarité, de la lutte contre les VSS, de l’environnement, de la culture, de la vie associative, du sport, de l’économie sociale et solidaire, de rééquilibrer les 3 budgets du développement économique, et de faire le choix du train du quotidien et des dessertes fines, c’est effectivement une question de choix politique.


Cher·es collègues, cher·es collègues de la majorité régionale, M. le président, nous vous demandons à mi-mandat, d’impulser, prioriser et mettre en oeuvre des actes politiques forts, attendus, et leurs moyens dédiés, à la hauteur de la crise sociale, économique et environnementale vécue en Nouvelle-Aquitaine.
Pour les mettre en oeuvre, vous aurez tout notre soutien.


Je vous remercie. »