Protection de l’eau : réformer la gouvernance et aider les paysans

Le groupe écologiste au Conseil régional soutient les propositions de Greenpeace pour une réforme des instances censées préserver la ressource en eau, notamment : interdiction des conflits d’intérêts au sein des commissions locales de l’eau (CLE), publication en ligne obligatoire des comptes-rendus de réunions et accompagnement des agriculteurs dans leur transition vers des pratiques plus écologiques.

En effet, le 13 février, Greenpeace France a publié une enquête* inédite révélant comment les lobbies agricoles manipulent la gouvernance locale de l’eau, avec la complicité de l’Etat, au détriment de l’environnement et de l’intérêt général.

 

Bien que l’irrigation ne représente que 6,8 % de la surface agricole utile, elle consomme près de 46 % de l’eau utilisée dans le pays. Cette irrigation est en grande partie destinée à la culture du maïs – essentiellement pour l’alimentation animale et l’export – qui occupe une majorité des surfaces irriguées.

« À l'instar de l'ONG de protection de l'environnement, nous demandons depuis longtemps plus de transparence et une plus grande pluralité au sein des commissions locales de l'eau et autres instances de gouvernance. »

« À l’instar de l’ONG de protection de l’environnement, nous demandons depuis longtemps plus de transparence et une plus grande pluralité au sein des commissions locales de l’eau et autres instances de gouvernance. Une place plus proportionnelle aux priorités d’usage – eau potable et milieux naturels – doit être donnée aux représentantes et représentants des usagers, souligne Christine Graval, conseillère régionale dans la Vienne et impliquée dans l’initiative d’un Projet territorial de gestion de l’eau (PTGE) citoyen du bassin du Clain. Cette démarche citoyenne permet à la population locale de participer activement à la réflexion sur la gestion de la ressource en eau, en s’appuyant sur des études scientifiques. Tous les usagers doivent avoir un droit de regard sur la qualité de l’eau, sur les utilisations qui en sont faites en quantité et sur un juste partage respectant la loi sur l’eau », ajoute l’élue.

« Une meilleure gestion de l'eau doit s'accompagner d'un soutien bien plus fort à la transition agricole. Les agriculteurs en bio ou ceux pratiquant l'agroécologie doivent bénéficier d'un soutien renforcé pour services environnementaux, lorsqu'ils entretiennent les haies par exemple. »

« Une meilleure gestion de l’eau doit s’accompagner d’un soutien bien plus fort à la transition agricole, propose Nicolas Gamache, conseiller régional dans les Deux-Sèvres. Les éleveurs dont les bonnes pratiques préservent l’eau devraient retrouver un dispositif d’aide tel que l’ICHN**, que beaucoup ont injustement perdu. De même, les agriculteurs en bio ou ceux pratiquant l’agroécologie doivent bénéficier d’un soutien renforcé pour services environnementaux, lorsqu’ils entretiennent les haies par exemple. »


Alors que le Salon de l’agriculture bat son plein, le groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région Nouvelle-Aquitaine appelle à des actions fortes pour le revenu paysan, pour la transition écologique et sociale de l’agriculture et pour une gestion de l’eau à la fois juste et durable.

 

* »Démocratie à sec » : Greenpeace révèle comment les lobbies agricoles manipulent la gestion de l’eau avec la complicité de l’État – Espace Presse Greenpeace France https://www.greenpeace.fr/espace-presse/democratie-a-sec-greenpeace-revele-comment-les-lobbies-agricoles-manipulent-la-gestion-de-leau-avec-la-complicite-de-letat/ 
** ICHN : Indemnité compensatoire de handicaps naturels. C’est une aide aux agriculteurs des territoires où les conditions de production sont plus difficiles qu’ailleurs.