Retour sur la table ronde des droits du fleuve Charente (Rochefort, 28 janvier)

Les élu·es écologistes de Charente-Maritime au Conseil régional, Stéphane Trifiletti et Katia Bourdin, ont organisé, le 28 janvier à Rochefort, une table ronde sur l’opportunité et la faisabilité d’une reconnaissance des droits du fleuve Charente.
Les eurodéputé·es Marie Toussaint et Benoît Biteau étaient également présents. Le conseiller départemental de Charente-Maritime Jean-Marc Soubeste fut le grand témoin de cette réunion publique, qui s’est conclue par l’inauguration d’une plaque symbolique.

Nouvelle-Zélande, Colombie, Inde, Espagne, Corse, Loire… À travers le monde, plusieurs fleuves et écosystèmes ont déjà bénéficié d’une reconnaissance de droits et ont été dotés d’une personnalité juridique propre : à ce titre, ils doivent être respectés et préservés pour leur valeur au service des générations présentes et futures, mais aussi des autres espèces.

Lors de la table ronde de Rochefort, les élu·es écologistes ont proposé des pistes pour faire reconnaître les droits du fleuve Charente, ceux de la Nature et donc les droits de chacun·e à vivre dans un environnement sain. Une cinquantaine de personnes étaient présentes.

« Si le fleuve est corrompu, pollué, abîmé, c’est aussi le cas de toutes celles et ceux dont la vie est entrelacée au fleuve. »

Bruno Latour, sociologue, anthropologue, théologien et philosophe des sciences (1947-2022).

« En février 2022, nous avions déposé une motion pour défendre les droits du fleuve Charente. Elle n’a pas été votée, a rappelé le conseiller régional Stéphane Trifiletti. Or, il y a urgence : ce fleuve est victime d’un déficit structurel avec des étiages sévères, des pollutions diffuses, et menace d’inondation. Nous souhaitons contribuer à sa reconnaissance et à celle des écosystèmes. »

« Le destin des hommes et des fleuves a toujours été lié. Il nous appartient de considérer la dimension nourricière, elle nous inspire le respect et l’humilité », a quant à elle souligné la conseillère régionale Katia Bourdin.

« Comme le dit le chef indien Raoni : « je suis la rivière et la rivière est moi » », a cité l’eurodéputée Marie Toussaint, avocate. Nous devons reconnaître et non « donner » des droits à la nature. Nous devons passer de la réflexion du bien commun vers celle d’un commun naturel. Les arbres, les poissons ne sont pas des biens communs mais des communs naturels. Nous avons obtenu des victoires avec la COP (Conférence des parties) de la biodiversité sur la reconnaissance des droits du vivant », se réjouit-elle.

« Le destin des hommes et des fleuves a toujours été lié. Il nous appartient de considérer la dimension nourricière, elle nous inspire le respect et l’humilité », a quant à elle souligné la conseillère régionale Katia Bourdin.

 

« Comme le dit le chef indien Raoni : « je suis la rivière et la rivière est moi » », a cité l’eurodéputée Marie Toussaint, avocate. Nous devons reconnaître et non « donner » des droits à la nature. Nous devons passer de la réflexion du bien commun vers celle d’un commun naturel. Les arbres, les poissons ne sont pas des biens communs mais des communs naturels. Nous avons obtenu des victoires avec la COP (Conférence des parties) de la biodiversité sur la reconnaissance des droits du vivant », se réjouit-elle.

« L’océan, la mer et le fleuve sont des puits de carbone, des espaces remarquables, il faut les préserver, souligne l’eurodéputé Benoît Biteau. Par ailleurs, 80% des pollutions en mer sont d’origine agricole et 100% sont d’origine terrestre. Et une prairie élimine davantage les pollutions des eaux qu’une station d’épuration. Il est important de revenir sur des zones de stockage naturel de l’eau  – des zones humides, des prairies –  pour préserver la ressource en eau ».

 

La table ronde s’est clôturée à 17h par l’inauguration d’une plaque symbolique de « Déclaration des droits du fleuve Charente » pour impulser l’obtention d’une personnalité juridique au fleuve Charente.

 

« Nous allons continuer à être actifs en tant qu’élu·es pour faire changer la gouvernance de l’eau, indique Jean-Marc Soubeste, conseiller départemental de Charente-Maritime. À partir de cette plaque et de cette réunion publique, organisons-nous pour faire des droits du fleuve Charente une réalité, tout ceci avec l’appui des citoyen·nes. »

 

La suite reste à écrire ensemble : droitsfleuvecharente@gmail.com