Le groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région Nouvelle-Aquitaine réagit avec fermeté aux récentes déclarations d’Alain Rousset dans la presse et lors d’une conférence de presse ce vendredi 6 septembre en faveur de l’implantation de réacteurs EPR2 à la centrale nucléaire du Blayais et à la création d’un comité – Théodule ! – de suivi.
« Cette prise de position, présentée comme un projet stratégique pour la région, ne répond ni aux enjeux climatiques ni aux défis énergétiques actuels et reste hors compétences régionales, souligne Christine Seguinau, élue écologiste en Gironde et coprésidente du groupe. En soutenant cette initiative, Alain Rousset s’enferme dans une vision passéiste et dangereuse pour l’avenir de notre territoire. »
L’urgence climatique est la, les actions doivent être immédiates.
Alors que la construction du premier EPR français de Flamanville a été marquée par un retard de 12 ans et un surcoût colossal, alors que le système de sécurité l’a arrêté dès le lendemain de son démarrage – autant d’éléments illustrant les limites de cette technologie -, certains proposent de mettre de l’argent dans un EPR.
Cette option ne répond pas aux enjeux de court terme alors que des politiques basées sur la sobriété et le déploiement d’un mix d’énergies renouvelables seraient efficaces rapidement et moins coûteuses.
Pourtant, Alain Rousset et d’autres élu·es continuent de promouvoir le nucléaire comme la solution miracle… très probablement pour 2040-2050 à Blaye, trop tard pour des besoins d’actions et de réalisations immédiates au regard des urgences actuelles de transition et du climat.
Nous, élu·es du groupe écologiste, solidaire et citoyen, dénonçons cette stratégie qui mise sur une technologie incertaine, coûteuse et risquée.
Nous voyons, chaque jour davantage, les conséquences du changement climatique : un été 2024 le plus chaud jamais enregistré dans le monde3, des vagues de chaleur et des périodes de sécheresse, alors que les centrales nucléaires ont besoin d’eau pour fonctionner et de nombreuses dérogations sont effectuées pour des rejets dans les eaux des fleuves. En juillet dernier, la centrale nucléaire de Golfech a dû passer « en situation climatique exceptionnelle » et arrêter un réacteur en raison d’une température de la Garonne prévue à 28°C.
« Le choix du site d’implantation dans cet estuaire fortement menacé par un risque de submersion et d’érosion des côtes à moyen terme, est une hérésie scientifique, technologique et environnementale, souligne quant à elle Anne-Laure Bedu, élue écologiste en Gironde et membre de la commission « développement économique ». La centrale de Blaye finira-t-elle comme l’immeuble Le Signal de Soulac, démolie avant d’être engloutie par les flots ? Nous pouvons le craindre. Et l’inondation de la centrale liée à la tempête de 1999, heureusement sans conséquence, préfigure les problèmes à venir. »
Les centrales ont également besoin d’uranium et celui-ci constitue une ressource limitée (d’autant plus que le parc mondial, sous la pression de la Chine, s’accroît), disponible presque uniquement dans des pays sous influence russe ou en proie à des tensions géopolitiques.
S’y ajoute la problématique des déchets radioactifs pour lesquels aucune solution scientifique ou technique pour leur traitement n’existe à ce jour.
Des alternatives au nucléaire existent, plus sûres, moins coûteuses et réalisables dans des délais bien plus courts.
Il est encore temps de faire le choix de la sécurité, de l’emploi local et de l’avenir durable. Nous demandons à Alain Rousset de renoncer à son positionnement hasardeux et de proposer de renforcer les aides dans les solutions d’avenir qui garantiront à la Nouvelle-Aquitaine une énergie propre, sûre et accessible à tous.