Subvention à la piste de ski artificielle à Artouste : les écologistes souhaitent qu’une étude d’impact environnemental soit réalisée

Lors de la prochaine commission permanente de la Région Nouvelle-Aquitaine, qui se déroulera le 13 mai à Limoges, les élu·es devront se prononcer sur une subvention de près de 76 000 € à un projet de piste de ski artificielle à Artouste-Laruns (Pyrénées-Atlantiques) dans une zone Natura 2000. Les élu·es écologistes n’adhèrent pas à ce projet qui risque de nuire à la faune et la flore exceptionnelles environnantes ; on ne sait d’ailleurs pas quels matériaux seront utilisés. Les écologistes souhaitent donc qu’une étude d’impact environnemental soit réalisée avant toute attribution de subvention.

Le changement climatique a un impact sur le tourisme de montagne et l’avenir des stations de sports d’hiver est incertain. Nous le déplorons. Si les stations de ski veulent survivre au réchauffement climatique, elles doivent impérativement se diversifier vers un tourisme “quatre saisons”, pointe un rapport1 publié en février par la Cour des comptes s’appuyant sur l’observation de quarante-deux stations dans les Alpes, les Pyrénées, le Massif central et le Jura. Se diversifier oui, mais pas à n’importe quel prix ! Or, la commune de Laruns (Pyrénées-Atlantiques) a le projet d’aménager une piste de ski artificielle, dite « quatre saisons », à Artouste, financée en partie par des fonds publics régionaux.

 

La piste artificielle mesurerait 200 mètres de long sur 15 de large et serait implantée à proximité d’un site classé et à l’intérieur d’une zone Natura 2000. La Région Nouvelle-Aquitaine prévoit une aide de 75 950 € sur un coût total de 372 000 €.

« Les promoteurs du projet mettent en avant l’utilisation de matériaux recyclés et recyclables sans en préciser la nature : s’agit-il de plastique ? Si oui, lequel ? Sans transparence à ce sujet, nous ne pouvons garantir la durabilité environnementale de cette infrastructure. »

« L’installation d’une piste de ski artificielle dans une zone Natura 2000 soulève des inquiétudes quant à son impact sur la biodiversité, souligne Stéphane Trifiletti, conseiller régional de Charente-Maritime, coprésident du groupe écologiste et membre de la commission « tourisme et économie territoriale ». Les promoteurs du projet mettent en avant l’utilisation de matériaux recyclés et recyclables sans en préciser la nature : s’agit-il de plastique ? Si oui, lequel ? Sans transparence à ce sujet, nous ne pouvons garantir la durabilité environnementale de cette infrastructure. En outre, le dossier manque d’informations claires et précises sur les retombées touristiques attendues. »

« Cette piste risque de perturber fortement les écosystèmes fragiles environnants. Dans le dossier, il est précisé qu’aucune étude d’impact environnemental n’est nécessaire. Nous nous en étonnons et préférerions qu’avant d’engager une telle somme, la Région demande qu’une telle étude soit réalisée. »

Après Néo Terra 2, la nouvelle mouture de la feuille de route Néo Terra en faveur de la transition écologique en Nouvelle-Aquitaine, comment ce financement est-il possible dans une politique dite de tourisme durable, s’interrogent les élu·es écologistes de la Région.

« À l’heure du changement climatique, il est impératif que les autorités régionales reconsidèrent leur soutien à ce type d’infrastructures dont l’innocuité environnementale et les retombées financières pour la station restent à prouver. Nous appelons aussi la Région à la plus grande prudence sur ce type de projets : son acceptation pourrait créer un précédent et s’avérer très coûteux ensuite pour la Région, sollicitée par d’autres stations. Nous déplorons l’absence de vision de la Région pour mettre en œuvre une vraie politique de transition touristique des stations de montagne. Nous appelons le Conseil régional à accompagner les communes qui gèrent des stations de ski vers un tourisme “quatre saisons” qui garantisse l’emploi et le respect de l’environnement à long terme dans ces territoires », conclut Stéphane Trifiletti.