Maryse Combres

Non aux subventions régionales à la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne

Lors de la commission permanente du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, ce lundi 3 avril 2023, les élu·es du groupe écologiste, solidaire et citoyen ont voté contre les aides à la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne. Ils ont déploré les menaces explicites du président de cette Chambre d’agriculture à l’encontre de Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, ainsi que les manifestations d’hostilité organisées lors de sa visite et les encouragements à intimider les élu·es de ce département qui l’ont reçue. 

Conseiller régional écologiste, Karfa Diallo en a également été la cible. Les élu·es écologistes appellent l’État à prendre les mesures nécessaires pour enrayer ces actes racistes et anti-démocratiques. 

 

Ce même président de Chambre est à l’origine de la construction illégale du lac de Caussade, avec son syndicat, la Coordination rurale. Le groupe écologiste demande que la Région suspende ses aides financières à cette Chambre d’agriculture tant que son président est hors-la-loi.

La semaine dernière, Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), en visite dans le Lot-et-Garonne, s’est faite menacer par Serge Bousquet-Cassagne, le président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, et par la Coordination rurale 47. « Vous n’êtes pas la bienvenue. […] Ne venez pas chez nous, ça va mal se passer ! », ont-ils lancé à Marine Tondelier dans un communiqué publié lundi 27 mars. Par ailleurs, le président de cette Chambre d’agriculture a été condamné en appel en janvier 2022 pour la construction illégale d’une retenue d’eau, le lac de Caussade.


Pour ces raisons, les élu·es du groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région Nouvelle-Aquitaine s’opposent au soutien financier de la chambre
d’agriculture du Lot-et-Garonne par le conseil régional.

« Nous ne pouvons pas soutenir financièrement des gens qui ont ce genre de méthodes. Le président de la Chambre d’agriculture a clairement encouragé des agriculteurs et des chasseurs à des actes violents et des dégradations intolérables. »

« Nous dénonçons vivement les menaces et tentatives d’intimidation dont Marine Tondelier et des élus de la République ont été victimes, souligne Christine Seguinau, élue régionale de Gironde et coprésidente du groupe. Nous ne pouvons pas soutenir financièrement des gens qui ont ce genre de méthodes. Le président de la Chambre d’agriculture a clairement encouragé des agriculteurs et des chasseurs à des actes violents et des dégradations intolérables. Le maire de Nérac a subi cela encore hier ! »

 

En effet, ce lundi 3 avril, du purin a été déversé, sur le parvis de l’hôtel de ville de Nérac, dont le maire, Nicolas Lacombe, avait reçu Marine Tondelier mardi dernier.

Quant au lac de Caussade, « il combine tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de préservation de la ressource en eau : le vol d’un bien commun, la destruction des milieux naturels, la promesse d’un assèchement durable du territoire…», souligne le conseiller régional de Gironde Vital Baude. 

« Ce type d’actes d’intimidation se multiplie un peu partout, comme le montrent les vandalismes perpétrés le 22 mars à l’encontre de militants écologistes et les menaces à des élus de Charente-Maritime. Cela doit nous inquiéter », conclut Stéphane Trifiletti, coprésident du groupe écologiste.

« Acceptons-nous de soumettre notre mandat au diktat de quelques excités qui menacent et usent de méthodes d’intimidation ou réaffirmons-nous haut et fort que la République ne se négocie pas et que ses élus ne sont pas des paillassons ?  », interroge Maryse Combres, conseillère régionale du Lot-et-Garonne. 

Halte à la vénerie sous terre du blaireau en Lot-et-Garonne et en Corrèze

Le groupe écologiste du Conseil régional a apporté ses observations sur un projet d’arrêté de la Préfecture du Lot-et-Garonne visant à instaurer une période supplémentaire d’autorisation de la vénerie sous terre, une chasse particulièrement cruelle, alors que le blaireau est une espèce protégée.

 La vénerie sous terre du blaireau ne doit pas être autorisée au-delà du 15 mai, comme le propose un projet d’arrêté préfectoral. C’est ce qu’ont défendu les élu·e·s écologistes lors de la consultation en ligne sur ce projet.

« Le blaireau est un animal paisible et discret, protégé par la Convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, rappelle Amandine Dewaele, conseillère régionale de la Corrèze. Cette Convention précise que les dérogations à sa protection sont strictement conditionnées, en cas de dégâts avérés, si aucune alternative à la chasse n’existe. Or les dégâts ne sont que présumés, aucun état des lieux précis ne les quantifient et, quand bien même, des solutions alternatives simples existent : cordelettes enduites de répulsif autour des cultures, par exemple ».

Dans le texte envoyé à la Préfecture, les écologistes mettent aussi en évidence le danger d’autoriser une période de chasse supplémentaire, alors que « les jeunes blaireaux de l’année ne sont pas complètement sevrés au 15 mai et qu’ils restent dépendants de leur mère, pour survivre, au minimum jusqu’au mois d’août. D’autre part, la mortalité juvénile constatée sur cette espèce est très importante, de l’ordre de 50% la première année, due principalement au trafic routier », insistent-ils.

 A ces arguments s’ajoutent le fait que de plus en plus de Préfectures cessent d’autoriser des périodes complémentaires à cette technique de chasse particulièrement cruelle.

« Au terme de plusieurs heures à creuser à la pioche ou la barre à mine pour les atteindre, les blaireaux sont tirés hors de leur terrier à l’aide de pinces puis achevés à la hache ou à la dague, quand ils ne sont pas laissés en pâture aux chiens, décrit Maryse Combres, conseillère régionale du Lot-et-Garonne. C’est un véritable massacre. Arrêtons avec les euphémismes comme « prélever » ou « réguler » et laissons tranquille toute la biodiversité, la vie sauvage associée, qui s’abrite dans ces terriers ! »

 Le groupe écologiste, solidaire et citoyen au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine