Les élu·es écologistes de Nouvelle-Aquitaine renouvellent leur demande d’orienter les financements vers les trains du quotidien – et donc vers les besoins des habitants -, plutôt que vers le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest, inutile, écocide et au coût pharaonique.
Retards quotidiens, rames bondées, trains annulés ou « fantômes », hausse des tarifs des billets et abonnements… C’est compliqué tous les jours pour les usagers des TER en Nouvelle-Aquitaine Les perturbations ferroviaires poussent à bout les utilisateurs des trains express régionaux. Excédés, les usagers de plusieurs lignes, comme la ligne 44 qui relie Bordeaux à Langon, la 42 du Médoc ou la 41.2U vers Arcachon, s’organisent en collectifs (Train d’Enfer, DéTER…), montent des groupes sur les réseaux sociaux, manifestent et lancent des pétitions. Certains ne présentent plus leurs titres de transport aux contrôleurs. « Ce n’est plus tenable, les usagers n’ont plus confiance en leurs trains, souligne Christine Seguinau, coprésidente du groupe écologiste, solidaire et citoyen à la Région Nouvelle-Aquitaine et membre de la commission transports.
« On programme 14,3 milliards d’euros pour les lignes à grande vitesse du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). Non seulement elles vont détruire près de 5 000 hectares de terres agricoles et naturelles, fragmenter et brutaliser les territoires, mais en plus elles ne vont rendre service qu’à 5 % à 10 % des usagers. Nous, élu·es écologistes, demandons que les financements de la Région soient dédiés aux trains du quotidien, notamment en achetant plus de nouvelles rames. »»
« Il faut une vision d’ensemble pour le transport ferroviaire dans tous les territoires, ajoute Thierry Perreau, conseiller régional dans la Vienne. Dans le nord de la Région, la réhabilitation de lignes de fret pourrait engager la reconquête d’offres voyageurs à moyen terme. Les lignes Thouars-Niort et Loudun-Thouars en sont des exemples réalistes et attendus par la population. »
« Dans le Sud Aquitaine, la situation est aussi très difficile en raison de nombreuses annulations de TER sur Hendaye-Bayonne et Pau-Bayonne, décrit Didier Damestoy, conseiller régional au Pays basque. Le nombre de trains est insuffisant. Les usagers nous écrivent régulièrement pour nous signaler leurs galères. Faute de service fiable, certains, à contrecoeur, retournent à la voiture. Il faut éviter cela à tout prix. Quant au TER Bayonne-Bordeaux du lundi matin, il est systématiquement bondé. De nombreux usagers font une bonne partie du trajet debout. C’est inadmissible. »
« Les galères de train, je les vis au quotidien en Corrèze, où je réside, raconte la conseillère régionale Amandine Dewaele. Les habitant·es de zones rurales ou de communes mal desservies sont quotidiennement confronté·es à des difficultés de transport. Ici aussi, des collectifs d’usagers comme BOPSYL (Brive, Objat, Pompadour, Saint-Yrieix, Limoges) commencent à se constituer pour la défense des mobilités. Le réseau français en milieu rural est beaucoup moins performant que chez nos voisins allemands et espagnols. Pour décarboner les transports, il y a nécessité de rénover des lignes ferroviaires structurantes, d’améliorer l’offre et les fréquences des trains et des cars, sans oublier la question des tarifs, souligne l’élue corrézienne. Il faut se poser la question des priorités de l’État et de la Région, alors que leurs choix s’orientent sur la construction de deux LGV, très coûteuses et inutiles, notamment pour le Limousin. »