EPR en Haute-Gironde : non à TchernoBlaye !

Des solutions alternatives plus sûres, moins coûteuses et plus rapides existent face aux urgences climatique et énergétique.

L’implantation future de réacteurs nucléaires de nouvelle génération (EPR2) sur le site de la centrale du Blayais ne répondrait ni à la crise énergétique ni à l’urgence climatique. Les élus du groupe Écologiste, solidaire et citoyen de la Région soulignent à quel point le soutien du président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, à ce projet, n’est pas tenable. D’autres réponses existent, plus sûres, moins coûteuses et bien plus rapides à mettre en œuvre.

Le premier EPR français, à Flamanville, n’a toujours pas été mis en service malgré quinze années de chantier et des surcoûts faramineux*. La moitié du parc nucléaire actuel est hors de service. Des « délestages » sont annoncés. Pourtant, des élus continuent à croire que le nucléaire va tout régler… à un horizon bien lointain : 2040 !

*selon la Cour des comptes, le coût final sera au minimum de 19,1 milliards d’euros contre 3,3 milliards annoncés en 2006.

 

Le Président de la République a décrété le lancement d’un programme nucléaire. Des élus locaux de Haute-Gironde lui ont emboité le pas en souhaitant que La Région se porte candidate auprès d’EDF pour l’implantation future d’EPR2 sur le site nucléaire – vieillissant – de Braud-et-Saint-Louis. Alain Rousset les soutient, tout comme la députée d’extrême-droite de cette circonscription.

 

Pour les conseillers régionaux du groupe Écologiste, solidaire et citoyens de la Région, l’urgence est surtout au démantèlement de la centrale du Blayais : « Les quatre réacteurs de cette centrale nucléaire ont quarante ans, c’est beaucoup, il y a des risques mais personne ne veut en parler, rappelle Stéphane Trifiletti, conseiller régional de Charente-Maritime et co-président du groupe. Il faut anticiper le coût du démontage des réacteurs, estimé à plusieurs milliards d’euros, ainsi que les travaux de remise en état du site, avec à la clé des emplois sur plusieurs dizaines d’années… »

« Prétendre que le nucléaire garantit à la France son indépendance énergétique est mensonger : relancer la construction de réacteurs nucléaires, c’est aller à rebours de l’Histoire et de la démocratie. »

Les élus du groupe Ecologiste, solidaire et citoyen suggèrent de lancer en parallèle des alternatives moins dangereuses, moins polluantes, moins coûteuses et beaucoup plus rapides à mettre en place : « Nous devons accélérer la sobriété énergétique et le développement des énergies renouvelables : éolien, photovoltaïque… La France est très en retard par rapport à d’autres pays d’Europe. En ex-Aquitaine, l’éolien est inexistant. Les choix industriels et technologiques d’avenir doivent être guidés par la raison et non par une sorte de pensée magique qui veut faire passer le nucléaire pour ce qu’il n’est pas », souligne Stéphane Trifiletti.

 

La France importe la totalité de l’uranium qu’elle consomme de pays sous influence russe – Ouzbékistan, Kazakhstan – ou chinoise – Niger. « Prétendre que le nucléaire garantit à la France son indépendance énergétique est mensonger, souligne le conseiller régional. Relancer la construction de réacteurs nucléaires aujourd’hui, au prétexte de transition écologique, c’est aller à rebours de l’Histoire et de la démocratie. C’est oublier le risque de catastrophes d’ampleur mondiale : préservons-nous d’un TchernoBlaye… et ne multiplions pas les centrales nucléaires cibles militaires potentielles telle Zaporijia. C’est aussi oublier la production de déchets radioactifs ingérables, les difficultés croissantes de refroidissement des réacteurs avec les canicules, voire le risque de submersion qui est déjà une réalité. »

Rappelons que lors de la tempête Martin de décembre 1999, la centrale du Blayais avait été submergée par les flots. La catastrophe avait été évitée de justesse.