
À l’occasion de la séance plénière du 17 mars 2024 le groupe écologiste, solidaire et citoyen a déposé une motion pour :
La vitalité associative sur les territoires
Le secteur associatif traverse une violente crise sociale : fragilisation donc et intensification de ses missions d’intérêt général, crise du Covid 19, réduction de ses ressources, explosion des coûts, et enfin projet de loi de finances 2025.
Cette loi de finances 2025 fragilise directement l’ensemble des budgets des collectivités mais aussi, indirectement et par rebond, via les coupes budgétaires sur leurs subventions, l’ensemble du secteur de l’ESS, dont le secteur associatif.
En Nouvelle-Aquitaine, le secteur associatif représente plus de 160 000 emplois, et 1,2 million de bénévoles.
Le secteur associatif est essentiel dans de nombreux secteurs, son action est déterminante dans les champs de l’action sociale, de l’inclusion des populations les plus défavorisées, des enjeux environnementaux, des pratiques culturelles, sportives; Il accompagne aussi les projets émergents et de solutions innovantes sur les territoires.
Présent dans tous les domaines d’activités, au plus fin du territoire, dans les quartiers populaires des villes comme dans les plus petits villages, le secteur associatif apporte un lien social incomparable et joue un rôle significatif sur le plan démocratique.
Les associations permettent d’offrir des débouchés aux revendications des citoyens et citoyennes (les libertés, les emplois, les moyens) et de renforcer la démocratisation de notre société.
Le CESER Nouvelle-Aquitaine, dans son avis sur le BP 2024, constatait déjà que « les crédits de paiement en faveur de la vie associative et de la solidarité accusent une baisse globale de 9,1 % ». Cette baisse continue de s’accentuer. Cette évolution est inquiétante car les associations participent à la réduction des inégalités, à la lutte contre la pauvreté et contre les discriminations, mais aussi à la vitalité sociale, sportive et culturelle.
Les restrictions budgétaires affectent directement la capacité des associations à répondre aux besoins des populations, notamment les plus vulnérables, tout en limitant leur rôle dans l’animation des territoires.
Au-delà des enjeux financiers, c’est tout un modèle de société qui est remis en question, alors que la transition écologique, la fracture sociale ou encore la revitalisation des territoires les plus fragiles nécessitent des efforts concertés.
Affaiblir le monde associatif, ou ne pas le soutenir plus aujourd’hui, revient à hypothéquer des solutions souvent innovantes et adaptées aux besoins locaux.
La crise du Covid 19 a affaibli un peu plus le potentiel mobilisateur et transformateur, les équilibres financiers, les personnes et les collectifs à l’œuvre, mais aussi les capacités de financement et de trésorerie des associations, entre autres employeurs.
Pour agir vite et soutenir ce secteur en grande crise dans notre région, le Conseil régional réuni en assemblée plénière le 17 mars 2025, décide de :
- Donner la possibilité de prêts de trésorerie ou d’avances remboursables (comme pour les entreprises à but lucratif) ;
- Favoriser le passage des demandes de subvention des associations aux commissions permanentes de début d’année ;
- Multiplier les conventions pluriannuelles d’objectifs (CPO), dans tous les secteurs, pour des associations de toutes tailles ;
- Réunir en urgence la Conférence Territoriale de l’Action Publique sur la question du financement et de la pérennisation du tissu associatif régional.