Usine à pellets de Guéret : les écologistes (re)demandent une réelle étude d’impact environnemental avant toute décision de subvention 

Ce lundi 13 mai, lors de la commission permanente, la Région pourrait accorder une subvention de 650 000 euros à l’entreprise Biosyl pour l’aider à ouvrir une gigantesque unité de production de pellets à Guéret (Creuse). Et cela alors que les deux permis de construire sont contestés et que l’un a été retiré. Même s’ils sont partisans de la production locale de pellets gérée durablement pour alimenter les chaudières, les 19 élu·es écologistes estiment que cette usine mettrait en danger la forêt, la faune et la flore. Ils s’opposent à ce projet potentiel destructeur d’arbres et de biodiversité et demandent à la Région de ne pas le financer.

Conseiller régional écologiste, Karfa Diallo en a également été la cible. Les élu·es écologistes appellent l’État à prendre les mesures nécessaires pour enrayer ces actes racistes et anti-démocratiques. 

 

Ils se joignent aux associations de protection de l’environnement pour exiger la réalisation d’une étude d’impact environnemental.

Coupes rases, trafic routier, destruction d’une zone humide où vit, entre autres, le sonneur à ventre jaune, une espèce de crapaud menacée et protégée1 : le projet d’implantation de l’usine à pellets Biosyl à Guéret (Creuse) réunit plusieurs ingrédients d’un écocide. Pourtant, l’exécutif persiste à vouloir lui octroyer une énorme subvention. Ajournée lors de la précédente commission permanente, cette aide régionale de 650 000 euros est de retour pour celle du lundi 13 mai.

 

Selon un document confidentiel de Biosyl, dévoilé par l’association de défense de l’environnement Canopée – Forêts vivantes, cette usine compte s’approvisionner à 80 % dans les forêts de feuillus dans un rayon de 100 à 150 km autour de Guéret2, générant le passage de 40 camions par jour2 et un besoin de 140 000 tonnes de bois vert par an.

« Ce projet est une hérésie environnementale par ses méthodes d'exploitation : non seulement il induit des coupes rases à court terme – déjà trop nombreuses en Limousin - et un important trafic routier, mais en plus il détruit des zones humides et une espèce menacée protégée ! »

« Ce projet est une hérésie environnementale par ses méthodes d’exploitation : non seulement il induit des coupes rases à court terme – déjà trop nombreuses en Limousin – et un important trafic routier, mais en plus il détruit des zones humides et une espèce menacée protégée !, souligne Amandine Dewaele, conseillère régionale écologiste de Corrèze. Nous déplorons que la préfète de la Creuse ait refusé d’ouvrir une enquête publique pour un projet d’une telle ampleur, ajoute Amandine Dewaele. Nous souhaitons qu’une véritable étude d’impact environnemental soit réalisée, à l’instar des associations France Nature Environnement Creuse, Canopée-Forêts vivantes et le collectif Forêt debout 23, qui n’ont pas été associées à la concertation sur la forêt limousine du 5 avril à Limoges, réunissant les trois préfets du Limousin, les services de l’État et les coopératives forestières. »

« Pourquoi la majorité s’empresse-t-elle de faire voter cette subvention alors que le permis de construire n’a pas été accordé ? »

« Pourquoi Alain Rousset soutient-il des entreprises qui peuvent causer une pression insoutenable sur la forêt limousine, qui subit plus de coupes rases que son accroissement naturel ?, s’interroge Amandine Dewaele. Les feuillus coupés qui partent en plaquettes sont remplacés par des résineux en monoculture ! »


« Pourquoi la majorité s’empresse-t-elle de faire voter cette subvention alors que le permis de construire n’a pas été accordé ?, s’interroge Jean-Louis Pagès. Nous avions obtenu le report de cette délibération lors de la dernière commission permanente en demandant qu’une réelle étude d’impact soit menée. La récente découverte d’une espèce protégée prouve bien que nous avions raison. Nous souhaitons que la Région retire cette délibération. Si elle est maintenue, le groupe écologiste votera contre la subvention », annonce Jean-Louis Pagès qui va porter cette position des écologistes lors de la commission permanente du 13 mai à Limoges.