VOEU · Pour la réouverture de la ligne Bordeaux-Lyon et son inscription dans les lignes de nuit plan 2030

Nul ne peut ignorer la détérioration continue de certains territoires français, souvent situés dans la diagonale des faibles densités, marqués par une perte constante d’habitants, d’emplois, de commerces et de services publics, les condamnant à un isolement croissant. C’est la situation que connaissent beaucoup de communes sur l’itinéraire entre Bordeaux-Lyon. Pour effectuer la liaison de métropole à métropole, certains prennent l’avion, moins cher et plus rapide que le trajet en train via Paris. Mais, entre les deux, les habitants, faute de moyens de transports collectifs pour leurs déplacements courants, sont contraints à y renoncer ou à une dépendance accrue à la voiture.

Cela illustre tout autant les inégalités face à la nécessaire transition écologique que les inégalités d’accès à la mobilité.

Reconnaissant le rôle crucial du train dans la préservation de la qualité de vie de ces territoires, dans l’accessibilité des bassins de vie, d’études et d’emploi, à un coût maîtrisé, et dans la réduction de l’empreinte carbone, contrairement à l’usage contraint de la voiture, voire de l’avion ;

Remarquant la dégradation significative des liaisons ferroviaires pour un grand nombre de communes le long de l’ex-ligne de Train d’équilibre du territoire (TET) Bordeaux-Lyon, entraînant la suppression des trains directs, l’augmentation des temps de parcours et d’autres facteurs nuisibles à la qualité de service ;

Considérant que l’État a annoncé que notre pays comptera une dizaine de lignes de trains de nuit d’ici 2030, et a lancé une commande pour du matériel à l’automne dernier ;

Considérant que SNCF Réseau, entreprise publique d’État, doit jouer un rôle central dans le renforcement de l’usage du train sur tous les territoires en développant ou en réhabilitant de nouvelles offres ;

Le Conseil régional, réuni en séance plénière les 13 et 14 juin 2024, demande à l’État :

• d’inscrire la transversale Bordeaux-Lyon dans le programme train de nuit 2030 ;
• de donner des moyens pour la régénération et modernisation de la voie directe Bordeaux-Lyon ;
• de permettre ainsi d’irriguer les territoires de Nouvelle-Aquitaine et d’Auvergne- Rhône-Alpes par des TER qualitatifs ;
• de démontrer que ces travaux d’aménagement du territoire ne sont pas réservés aux  zones denses et métropolitaines, mais concernent également les territoires moins peuplés qui sont actuellement en déclin ;
• de disposer ainsi d’un outil ayant toute sa place dans le cadre de la planification écologique en permettant une alternative à la voiture et l’avion.