Dans la Presse

Retour sur le café-débat sur les trains du quotidien et la mobilité en Corrèze

Amandine Dewaele, conseillère régionale de Corrèze, a organisé à Tulle samedi 28 janvier un premier café débat intitulé « Café de mandat » à La Dépaysante, un café/boutique de producteurs du territoire de Tulle Agglo.

Le principe du café-mandat : un endroit convivial, un thème, un.e invitée expert.e et un lieu différent à chaque fois pour aller à la rencontre des habitant.es sur tout le département.

L’objectif d’un café mandat est multiple mais il est d’abord de donner la parole aux habitant.es du territoire sur lequel Amandine Dewaele est élue. Il est aussi de faire connaitre les compétences de la région qui touchent au quotidien des corrézien.nes.

Thème : Trains du quotidien & mobilité en Corrèze & en Limousin

Invité : Hervé Pineaud

Cheminot, syndicaliste CGT, membre du Ceser (Conseil économique, social et environnemental régional)

Une vingtaine de personnes étaient présentes, citoyen·nes et militant·es de Tulle mais aussi de Brive, Egletons, Naves. Après un tour de table, où chacun a pu dire son intérêt pour la rencontre, l’élue et son invité  ont répondu aux questions. Les retours d’expérience ont été apportés par les participant.es sur les difficultés liés aux trains et à l’absence de transports réellement adaptés au quotidien en Corrèze mais aussi sur les lignes intercités (POLT).

 

Des remarques sur l’inefficacité des transports à la demande (TAD), une bonne initiative mais pas assez mise en avant et donc non fonctionnelle ont été évoqués. La solution passerait par l’accompagnement de la population pour réfléchir à ce qui est le plus cohérent et le recensement des personnes en situation d’isolement à l’échelle communal.

 

Actuellement le constat est sans appel : un mauvais état des lignes et l’absence de fiabilité des trains , la fermeture des gares et des buffets, des guichets et même des toilettes, pas d’accueil et d’adaptation pour les PMR. le tout numérique est catastrophique. Que font les gens sans smartphone ? Des horaires insuffisants, le retour du tarif au km, le problème des jeunes, lycéen·nes, apprenti·es, étudiant·es pour accéder à leur lieu d’études ont aussi fait débat. L’interruption de la ligne Brive/Tulle/Ussel vers Clermont Ferrand depuis 2014, créant un vrai déficit de circulation sur le territoire, a été évoqué plusieurs fois.

Les cars régionaux et le vélo, la multimodalité, la notion de carte multimodale de l’existant ont été abordés en fin de débat. Une proposition de faire une carte annuel à partir de la carte solidaire (aujourd’hui uniquement pour les voyages occasionnels). Un participant a parlé de son projet de tester une flotte de vélos couchés électriques sur l’agglo beaucoup plus sécurisant que les vélos classiques.

 

Amandine Dewaele a informé les participant.es qu’il leur était possible de remonter besoins et remarques des usagers sur le site de la région, et sur celui des élu·es écologistes régionaux. Hervé Pineaud a mis en avant le fait de participer aux comités de ligne de la Région. La réunion s’est terminé après 2 heures d’échanges intéressants avec l’idée de créer un collectif ou une association d’usagers des transports couvrant toute la Corrèze.

Retrouvez l'interview d'Amandine Dewaele sur Radio Totem en amont de l'événement (jeudi 26 janvier)

Vœux à la presse 2023

Ce lundi 16 janvier, les élu·es du groupe écologiste, solidaire & citoyen présentaient leurs vœux à la presse pour 2023. L’occasion de revenir sur les sujets chauds de l’actualité régionale et d’évoquer les rendez-vous à venir.

Taxe spéciale d’équipement (TSE) pour le financement de la LGV Bordeaux-Toulouse : non à la LGV, oui aux trains du quotidien !

Afin de financer le “Grand projet du Sud-Ouest” (GPSO), une taxe spéciale d’équipement (TSE) entrera en vigueur dès cette année. Cette taxe s’appliquera pendant quarante ans et concernera toutes les personnes physiques ou morales assujetties aux taxes foncières sur les propriétés bâties ou non bâties, à la taxe d’habitation sur les résidences secondaires et autres locaux meublés non affectés à l’habitation principale et à la cotisation foncière des entreprises dans les communes situés à moins de soixante minutes par véhicule automobile d’une gare desservie par la future ligne à grande vitesse. 

2340 communes du grand Sud-Ouest seront assujetties à cette taxe. En Nouvelle-Aquitaine, une large part de la Gironde, des communes des Landes et du Lot-et-Garonne,  de Charente-Maritime, de Charente, de Dordogne, ainsi que de la pointe du Pays basque seront concernées.

 

« Nous dénonçons l’injustice de ce nouvel impôt qui frappera les habitants et les entreprises de nombreuses communes pourtant éloignées d’une gare desservie, souligne Christine Seguinau, coprésidente du groupe écologiste, solidaire et citoyen. La LGV ne fait pas gagner de temps à ceux qui habitent à une heure de voiture de Bordeaux. Ce n’est pas pour eux une solution de mobilité de proximité. Nous sommes pour mettre les investissements sur le développement des trains du quotidien, ceux qui permettent d’aller travailler, étudier, se déplacer pour les loisirs… 

Une fois encore, on reporte sur les particuliers ce qu’on ne veut pas prendre aux entreprises et aux plus aisés. En effet, le gouvernement a abandonné le projet de taxe sur les entreprises installées aux abords immédiats des gares LGV. Elles vont bénéficier de cette infrastructure mais n’y contribueront pas ou très peu. Nous considérons qu’il y a une rupture de l’égalité devant l’impôt avec cette taxe.

Rappelons qu’une modernisation des lignes existantes se chiffrerait à près de 8 milliards, selon les études, en comparaison des 14,3 milliards d’euros du GPSO. On gagnerait donc 6 milliards en rénovant les lignes existantes. »

 

Nous soutenons bien sûr la grande mobilisation qui se prépare le 28 janvier à Bordeaux et qui doit rassembler un grand nombre d’élu·es, d’associations et de citoyen·nes pour une alternative à ce projet d’un autre âge.

« Ce nouvel impôt est injuste. On reporte sur les particuliers, parfois très éloignés des gares, ce qu’on ne veut pas prendre aux plus aisés et aux entreprises, même quand elles bénéficieront particulièrement de ces infrastructures. »

Projet Pure Salmon

Pure Salmon, société singapourienne, annonce vouloir s’implanter au Verdon-sur-Mer pour créer une ferme-usine aquacole avec pour objectif de produire près de 10 000 tonnes de saumons par an sur une zone classée Natura 2000.

 

Mais de nombreuses problématiques se posent concernant ce projet, notamment la construction du site prévue dans une zone Natura 2000, la gestion de l’eau et des risques sanitaires liés à une grande concentration d’animaux. Face à ces inquiétudes, le groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région Nouvelle-Aquitaine avait déposé une motion au conseil régional pour demander des études et des procédures renforcées sur le projet Pure Salmon. Un collectif s’est constitué afin de s’opposer à ce projet démesuré. Il réunit des citoyens, des élu·es des différentes collectivités territoriales, des eurodéputés, des associations et des personnes reconnues pour leur engagement en matière de protection de l’environnement.

 

Pour l’heure, les élu·es régionaux avaient également sollicité la Préfète Fabienne Buccio en juin 2022. Nous renouvelons, avec les élu·es des autres collectivités, dans un courrier posté cette semaine, une demande d’audience à son successeur, le Préfet Etienne Guyot. Sur le terrain, nous donnons rendez-vous au Verdon-sur-Mer le vendredi 27 janvier, où des annonces importantes seront faites.

 

« Nos inquiétudes sont multiples, d’ordre environnemental, d’abord, souligne Christine Seguinau : quels seront les impacts sur l’eau et sur l’écosystème local ? Pour reproduire les conditions de vie des poissons, la température de l’eau doit être refroidie en permanence pour être maintenue entre 10 et 12°C. Quelle sera la consommation énergétique d’une telle usine ? La densité des animaux ne risque-t-elle pas de provoquer des épidémies au sein de l’élevage ? 

Certes, il faut créer des emplois dans le Nord Médoc mais pas en accaparant des milliers de m3 d’eau et en mettant en danger la nappe phréatique avec le risque élevé de salinisation. Sans oublier les problèmes de rejets dans l’estuaire. Nous sommes pour des activités à taille humaine, locales et vertueuses. »

Énergies renouvelables

Le 10 janvier, l’Assemblée nationale a voté le projet de loi sur l’accélération de la production d’énergies renouvelables (EnR) dont l’ambition est de rattraper le retard de la France dans ce domaine. En 2021, les énergies renouvelables ne représentaient que 19,3 % de la consommation finale brute en France. Le mix énergétique de la Nouvelle-Aquitaine comprend 26 % d’EnR, selon l’Agence régionale énergie climat, ce qui est positif. Rappelons que la Vice-présidence à l’énergie et au climat était écologiste jusqu’en 2021… 

 

« Lors du vote du projet de loi, les écologistes se sont abstenus pour diffuser un message d’alerte, souligne Christine Seguinau : le texte incarne un manque flagrant d’ambition en termes d’investissements publics, de préservation de la nature et de la biodiversité. Le gouvernement a fait fi des propositions écologistes et de gauche en rétablissant le texte initial. Il y a nécessité à faire beaucoup plus pour faire croître la part d’EnR tout en respectant la biodiversité. En matière d’éolien et de photovoltaïque, nous souhaitons l’émergence de projets plus petits et participatifs. Cessons de penser que des projets démesurés comme Horizeo peuvent régler tous les problèmes. »

 

« Nous avons des objectifs à atteindre dans le cadre du scénario “négawatt”, souligne Stéphane Trifiletti, conseiller régional écologiste de Charente-Maritime. Réduction de la consommation, amélioration de l’efficacité énergétique, augmentation des énergies renouvelables. En matière de projets de parcs éoliens, le déséquilibre entre le Nord de la Région (Haute-Vienne, Poitou-Charentes…) et le Sud est criant. Il va falloir veiller à rééquilibrer la répartition des projets. Quant à l’implantation future de réacteurs nucléaires de nouvelle génération (EPR2) sur le site de la centrale du Blayais, approuvée par Alain Rousset, nous rappelons qu’il existe des réponses plus sûres, moins coûteuses et bien plus rapides à mettre en œuvre. Prétendre que le nucléaire garantit à la France son indépendance énergétique est mensonger, souligne l’élu. Relancer la construction de réacteurs nucléaires aujourd’hui, au prétexte de transition écologique, c’est aller à rebours de l’Histoire et de la démocratie. C’est oublier le risque de catastrophes d’ampleur mondiale : préservons-nous d’un TchernoBlaye… 

Rappelons que lors de la tempête Martin de décembre 1999, la centrale du Blayais avait été submergée par les flots. Avec le dérèglement climatique, ce risque s’amplifie. Nous devons accélérer la sobriété énergétique et le développement des énergies renouvelables. »

Réforme des retraites : les élu·es mobilisé·es

La première ministre a dévoilé le 10 janvier le projet du gouvernement sur les retraites. La réforme est centrée sur une mesure phare : le relèvement de l’âge de départ à 64 ans à l’horizon 2035. 

« Cette réforme des retraites est antisociale : elle va faire payer les plus précaires en leur imposant de travailler plus longtemps. »

« Les écologistes s’y opposent fermement, rappelle Stéphane Trifiletti. Cette réforme est antisociale : elle va faire payer les plus précaires en leur imposant de travailler plus longtemps. Par ailleurs, cette réforme risque d’augmenter la précarité des seniors aux métiers difficiles, déjà pénalisés par le chômage. 

Aujourd’hui, les contraintes familiales jouent encore en défaveur des femmes : 40 % des femmes partent avec une carrière incomplète ; de plus, elles partent plus tardivement à la retraite que les hommes : 19 % des femmes et 10 % des hommes attendent 67 ans pour échapper à la décote. En outre, les retraités tiennent un rôle essentiel pour la cohésion sociale dans les associations ou auprès de leurs familles : un tiers des retraités est bénévole dans une association ; 23 millions d’heures de garde d’enfants sont assurées chaque année par des retraité·es.

L’urgence n’était pas à faire une réforme des retraites ! Le gouvernement ferait mieux de s’occuper des urgences climatique et écologiques. Nous appelons à une mobilisation générale les 19 et 21 janvier prochains. »

Bassines : les élu·es saluent le projet citoyen de territoire pour la gestion de l’eau (Vienne)

En novembre, le Préfet de la Vienne a organisé une signature d’un protocole pour la création de 30 bassines. Le groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région Nouvelle-Aquitaine le regrette vivement : « C’est une mal-adaptation dans le contexte climatique actuel. Les sécheresses affectent désormais les nappes phréatiques y compris en hiver, souligne Stéphane Trifiletti. Les hydrogéologues signalent que les mégabassines aggravent les sécheresses et entraînent une perte de la qualité de l’eau et des milieux naturels. Elles consistent à privatiser l’eau au profit d’une poignée d’agriculteurs (6 %). Que fait-on des 94 % de paysans restants ?”

 

Dans le cadre du Projet territorial de gestion de l’eau (PTGE) citoyen du bassin du Clain, des citoyen·nes, associations locales et élu·es se réuniront le 22 janvier à La Villedieu-du-Clain (Vienne). 

« Cette journée d’information et de réflexion sur le partage et la gestion durable de l’eau dans le bassin du Clain est destinée à restaurer la confiance entre les différents acteurs et choisir le modèle agricole que l’on veut pour l’avenir » indique Anne-Laure Bedu, conseillère régionale écologiste de Gironde.

PROCHAINS RENDEZ-VOUS

  • Manifestation contre la réforme des retraites dans toute la Région : les 19 (syndicats) et 21 janvier (Nupes, sympathisants EELV…)
  • Une journée d’information et de réflexion sur le partage et la gestion durable de l’eau dans le bassin du Clain est organisée le 22 janvier par et pour des citoyennes et citoyens, des associations locales, et des élu·es à La Villedieu-du-Clain (Vienne) Dans le cadre du Projet territorial de gestion de l’eau (PTGE) citoyen
  • Pure Salmon : actions sur le terrain le vendredi 27 janvier au Verdon et à Royan
  • Le prix Tournesol, festival de la BD à Angoulême, le 27 janvier au soir. Créé par les Verts en 1997, il distingue une bande dessinée engagée en faveur de l’écologie
  • Pour une reconnaissance des droits du fleuve Charente (personne morale) : table ronde le 28 janvier à Rochefort avec les eurodéputé·es Marie Toussaint et Benoît Biteau
  • Participation au meeting Alternative LGV le 28 janvier à Bordeaux
  • Mobilisation contre les bassines le 25 mars dans les Deux-Sèvres

Plus d’infos très prochainement sur notre site et nos réseaux sociaux !

Contribution : NOVAEM & le nitrate d’ammonium

Avis du groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région Nouvelle-Aquitaine déposé le 11 juillet 2022

L’entreprise NOVAEM, installée à Aigrefeuille-d’Aunis (17), est spécialisée dans le mélange, le stockage et le commerce d’engrais. NOVAEM souhaite augmenter ses capacités de stockage et de production, en prévoyant notamment de manipuler et de stocker des engrais au nitrate d’ammonium. Le groupe écologiste, solidaire et citoyen du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine souhaite s’exprimer sur ce projet dans le cadre de l’enquête publique à laquelle est soumis le projet de NOVAEM.

Notre groupe d’élu·e·s s’étonne d’abord du manque de communication autour du projet de NOVAEM et des risques qu’il implique pour l’environnement et les populations. Le nitrate d’ammonium est un comburant dont les dangers sont connus. L’explosion d’un important stock de nitrate d’ammonium dans le port de Beyrouth en août 2020 a mis à nouveau en lumière les risques liés à cette matière et aux engrais qui en contiennent. Alors que des explosions accidentelles impliquant du nitrate d’ammonium se sont produites ces dernières années en France et à l’étranger, les habitant·e·s de la Plaine d’Aunis doivent disposer de toutes les informations sur les impacts du projet et les risques du dépassement du seuil d’autorisation de la rubrique n°4702-III de la nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).

Nous souhaitons également souligner le manque de transparence des éléments techniques produits par l’entreprise dans le cadre de l’enquête publique. La Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) a souligné les lacunes des éléments transmis, pointant des faiblesses importantes, notamment sur l’état des lieux des installations existantes et des travaux prévus, sur la question du transport des matériaux – alors que les deux tiers des explosions impliquant du nitrate d’ammonium se produisent lors des phases de transport –, sur la maîtrise des risques industriels par le porteur de projet ainsi que sur la phase de démantèlement du site. Le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) met également en avant des manques dans les éléments apportés par le porteur de projet. A ce stade et à la lecture de l’avis du SDIS, la prévention du risque incendie et les précautions prises par NOVAEM au regard de la dangerosité de l’activité ne sont pas suffisantes. Sur ces différents points, les réponses apportées par l’entreprise NOVAEM ne sont pas de nature à rassurer clairement et durablement. Aussi, considérant le manque d’information à disposition du public et des autorités compétentes, le groupe écologiste, solidaire et citoyen ne peut que déplorer la précipitation dans ce dossier et exprimer ses réserves sur la poursuite du projet de NOVAEM.

Par ailleurs, le calendrier retenu par l’entreprise NOVAEM pour demander l’extension de ses activités de mélange et de stockage de nitrate d’ammonium pose question au regard des évolutions réglementaires en cours. En effet, suite à l’explosion intervenue au port de Beyrouth en août 2020, le ministère de la transition écologique a engagé une révision de la réglementation sur le stockage de produits à base de nitrate d’ammonium. Par précaution, le projet de NOVAEM devrait être suspendu jusqu’à l’aboutissement de ces évolutions réglementaires. Ainsi, ce projet serait encadré par une réglementation actualisée au regard des risques que présentent ces activités.

Enfin, au-delà du cas de l’entreprise NOVAEM, notre groupe d’élu·e·s rappelle que la France est le premier consommateur de nitrate d’ammonium agricole en Europe et le deuxième dans le monde. Dans un objectif de réduction systémique des risques, la solution la plus efficace et que nous défendons reste le développement de l’agroécologie, visant notamment à l’abandon progressif des engrais azotés minéraux.

Groupe écologiste, solidaire et citoyen

Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine

Consultation du public : Utilisation des produits phytopharmaceutiques dans les sites NATURA 2000

Avis du groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région Nouvelle-Aquitaine déposé le 5 juin 2022 sur le site du Ministère de la Transition Écologique

Le groupe écologiste, solidaire et citoyen, composé de dix-neuf élu·e·s du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine tient à vous formuler ses observations dans le cadre de la consultation du public à laquelle est soumis votre projet d’arrêté.

La consultation sur le projet de décret relatif à l’encadrement de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques dans les sites NATURA 2000 met en évidence qu’en 2022 la France ne garantit pas que l’utilisation des pesticides soit restreinte ou interdite, conformément à la directive européenne de 2009. Au bout de treize ans, donc, ce projet de décret est censé mettre notre pays en conformité pour la protection des zones Natura 2000, dans le contexte d’effondrement de la biodiversité que nous connaissons.

Le gouvernement ne consent à envisager une évolution de la réglementation que sous l’injonction du Conseil d’Etat, lui-même sommé d’agir par des associations environnementales.

Le projet de décret prévoit une application par chaque préfet pour chaque contrat et charte, et non une règlementation nationale. Il est à craindre que ces ajustements au cas par cas entraînent une application d’un droit inégal d’un territoire à un autre et de dispositions tributaires de contextes locaux plus ou moins favorables, avec une application non satisfaisante de la directive. Nous estimons que la règlementation en la matière doit être nationale, afin de ne pas exposer la France à de nouvelles condamnations pour désobéissance aux règles européennes et afin de soustraire les espaces naturels protégés aux risques inhérents à l’exposition aux pesticides.

De plus il est envisagé des délais d’application de 6 mois et des périodes dérogatoires jusqu’à un an : la protection des zones Natura 2000 et des espèces qu’elles abritent attend déjà depuis 13 ans, de nouveaux atermoiements seraient tout à fait dommageables.

Nous demandons en conséquence une application immédiate de la directive européenne, avec une réglementation nationale seule garante de l’égalité de traitement des 1756 sites concernés.

L’une des mesures urgentes pour atteindre les objectifs recherchés par la directive de 2009 est d’engager toutes les SAU qui impactent des zones concernées dans des assolements sans intrants chimiques : prairies naturelles et cultures sans pesticides. La conversion rapide à l’agriculture biologique partout où cela est nécessaire pour la protection des zones Natura 2000 est une mesure de bon sens, qui nécessite un accompagnement significatif des agriculteurs par l’Etat.

Alors que la déclinaison française de la prochaine PAC est en cours d’élaboration, au travers d’un Plan stratégique national (PSN), la France se doit de prévoir, dans ce PSN, des financements suffisants pour le développement de l’agriculture biologique notamment sur les zones à enjeux eau et les zones à enjeux biodiversité, dont les sites Natura 2000.

Seules ces mesures ambitieuses pourront préserver nos biens communs et donner enfin à la biodiversité la protection indispensable pour notre avenir et celui des générations futures.

Pour le groupe écologiste, solidaire et citoyen,

le président, Nicolas Thierry

Contribution publique : Chasse au blaireau en Deux-sèvres

 

Courrier envoyé le 7  juin 2022, à l’attention de la Préfète des Deux-Sèvres et du Directeur départemental des territoires des Deux-Sèvres

Le groupe écologiste, solidaire et citoyen, composé de dix-neuf élu·e·s du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine tient à vous formuler ses observations dans le cadre de la consultation du public à laquelle est soumis votre projet d’arrêté relatif à l’ouverture et à la clôture de la chasse pour la période 2022-2023. Vos services ont publié une note de présentation du projet d’arrêté dont nous avons pris connaissance. Nous vous proposons ci-après des arguments complémentaires démontrant le caractère inopportun des dispositions relatives à l’autorisation de deux périodes complémentaires de vénerie sous terre du blaireau, exposées dans l’article 1 de votre projet d’arrêté.


Au préalable, il convient de souligner la fragilité des populations de blaireaux. Les populations de blaireaux souffrent d’une mortalité accrue en raison de la disparition de leurs habitats, du trafic routier et d’une pression de chasse importante. La dynamique de population est faible et la mortalité juvénile importante. Concernant la population deux-sévrienne de blaireau, la note produite par vos services mentionne explicitement le manque de données fiables de recensement. Les données collectées par la Fédération Départementale des Chasseurs ne sauraient à ce titre se substituer à un véritable protocole scientifique. Ces données ne permettent pas d’identifier méthodiquement une quelconque évolution de la population de blaireaux dans le département des Deux-Sèvres. Nous rappelons par ailleurs que le blaireau est une espèce protégée par la Convention de Berne, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, ratifiée par la France en 1990.


Par ailleurs, nous tenions à rappeler la cruauté de la vénerie sous terre. Cette forme de chasse consiste à acculer les blaireaux dans leur terrier à l’aide de chiens avant de les déterrer et de les
achever à la dague. Cette pratique soumet les animaux à un état de stress extrême pouvant durer plusieurs heures. En l’espèce, le projet d’arrêté soumis à la consultation du public vise à étendre la période de chasse du blaireau à partir du 15 mai, c’est-à-dire bien avant le sevrage des blaireautins. L’allaitement des blaireautins dure en effet jusqu’au 15 juin et ceux-ci restent dépendants
jusqu’à l’automne. L’extension de la chasse à une période au cours de laquelle les blaireautins sont présents dans les terriers est contraire à l’article L424-10 du Code de l’Environnement qui interdit la destruction des petits des espèces de mammifères chassables.


Nous tenions également à attirer votre attention sur le manque données fiables relatives aux dégâts imputables au blaireau. Les collisions routières, les dommages sur les cultures agricoles et les infrastructures sont peu documentés et les chiffres avancés par vos services sont, pour l’essentiel, issus de décomptes effectués par la Fédération Départementale des Chasseurs.

L’implication du blaireau n’est pas méthodiquement démontrée, notamment concernant les nuisances causées aux activités agricoles. Seule une expertise scientifique, fondée sur des observations rigoureuses et un décompte visant l’exhaustivité pourrait permettre d’éclairer convenablement la décision. Rappelons au demeurant que la régulation du blaireau a montré son inefficacité sur les éventuels dégâts causés sur les digues, routes ou ouvrages hydrauliques par le creusement des terriers, du fait de la place libérée par l’animal éliminé qui est très vite occupée par un autre individu.

De surcroît, l’importante biodiversité présente dans les terriers de blaireau doit être davantage considérée. Étendre la période de la vénerie sous terre du blaireau revient en effet à mettre en péril l’importante vie sauvage des terriers. Les dégradations massives et répétées des terriers nuit indéniablement aux espèces qui partagent les terriers occupés par le blaireau. Étendre sa période de pratique pourrait se révéler fatal pour les espèces cohabitantes.


Enfin, nous estimons que les mesures alternatives à la vénerie sous terre ne sont pas suffisamment considérées. Plutôt que d’opter pour l’extension de la période de chasse, plusieurs méthodes simples peuvent permettre de limiter largement les faibles dégâts causés par le blaireau : l’utilisation de produits répulsifs olfactifs sur les terriers ou à proximité des cultures et la mise à disposition de terriers artificiels permet un contrôle efficace des populations de blaireaux. Ces techniques sont largement documentées par les associations de protection de l’environnement et l’office national de la chasse.

Considérant l’ensemble de ces éléments, notre groupe de dix-neuf élu·e·s du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine estime que l’extension de la période de chasse du blaireau n’est pas justifiée. Nous rappelons par ailleurs que l’exercice récréatif de la chasse ne peut en aucun cas constituer un motif de dérogation à la Convention de Berne. Alors que de nombreux départements n’autorisent plus aucune période complémentaire pour ce mode de chasse, nous demandons qu’il en soit de même dans le département des Deux-Sèvres et que les dispositions de votre projet d’arrêté visant à autoriser deux périodes complémentaires de vénerie sous terre du blaireau n’aboutissent pas.


Nous vous prions d’agréer, Madame la Préfète, Monsieur le directeur départemental des territoires, l’expression de nos sentiments les meilleurs.


Pour le groupe écologiste, solidaire et citoyen au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine,

Nicolas Gamache, conseiller régional des Deux-Sèvres

Nicolas Thierry,  président du groupe

Contribution publique : Chasse au blaireau en Vienne

 

Courrier envoyé le 2 juin 2022, à l’attention du Préfet de la Vienne et du Directeur départemental des territoires de la Vienne

Le groupe écologiste, solidaire et citoyen, composé de dix-neuf élu·e·s du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine tient à vous formuler ses observations dans le cadre de la consultation du public à laquelle est soumis votre projet d’arrêté autorisant l’ouverture de périodes complémentaires de la vénerie sous terre du blaireau pour la campagne 2022-2023. Vos services ont publié une note exposant le contexte et les objectifs du projet d’arrêté, à laquelle est annexé un document produit par la Fédération Départementale des Chasseurs de la Vienne. Notre groupe d’élu·e·s vous propose ci-après des arguments complémentaires démontrant le caractère inopportun de ce projet d’arrêté.

Au préalable, il convient de souligner la fragilité des populations de blaireaux. Les populations de blaireaux sont fragiles et souffrent d’une mortalité accrue en raison de la disparition de leurs habitats, du trafic routier et d’une pression de chasse importante. La dynamique de population est faible et la mortalité juvénile importante. Nous rappelons à ce titre que le blaireau est une espèce protégée par la Convention de Berne, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, ratifiée par la France en 1990. Pour le département de la Vienne, aucune donnée de comptage fiable ne permet d’observer une évolution de la population de blaireaux. La Fédération Départementale des Chasseurs de la Vienne a récemment entamé des opérations de comptages nocturnes dont elle juge les résultats inexploitables à ce stade si bien qu’aucune évolution de la population dans le département ne peut être identifiée à partir de ces données.

Par ailleurs, nous tenions à rappeler la cruauté de la vénerie sous terre. Cette forme de chasse consiste à acculer les blaireaux dans leur terrier à l’aide de chiens avant de les déterrer et de les achever à la dague. Cette pratique soumet les animaux à un état de stress extrême pouvant durer plusieurs heures.

En l’espèce, le projet d’arrêté soumis à la consultation du public vise à étendre la période de chasse du blaireau au mois de juin, c’est-à-dire avant le sevrage des blaireautins. L’allaitement des blaireautins dure en effet jusqu’au 15 juin et ceux-ci restent dépendants jusqu’à l’automne. L’extension de la chasse à une période au cours de laquelle les blaireautins sont présents dans les terriers est contraire à l’article L424-10 du Code de l’Environnement qui interdit la destruction des petits des espèces de mammifères chassables.

Nous tenions également à attirer votre attention sur le manque données fiables relatives aux dégâts imputables au blaireau. Les collisions routières, les dommages sur les cultures agricoles et les infrastructures sont peu documentés et aucune donnée fiable ne permet d’apporter un éclairage pertinent à la décision. Si la Fédération Départementale des Chasseurs de la Vienne fournit un travail de décompte de ces dégâts, celui-ci est pour le moment lacunaire.

La collecte des données a débuté en 2021 et repose pour l’essentiel sur des déclarations de chasseurs et d’agriculteurs, amenés à se souvenir des dégradations constatées sur les trois années écoulées. Ce décompte rétrospectif n’est pas fiable. Seule une expertise scientifique, fondée sur des observations rigoureuses et un décompte visant l’exhaustivité pourrait permettre d’éclairer convenablement la décision. Rappelons au demeurant que la régulation du blaireau a montré son inefficacité sur les éventuels dégâts causés sur les digues, routes ou ouvrages hydrauliques par le creusement des terriers, du fait de la place libérée par l’animal éliminé qui est très vite occupée par un autre individu.

De surcroît, l’importante biodiversité présente dans les terriers de blaireau doit être davantage considérée. Étendre la période de la vénerie sous terre du blaireau revient en effet à mettre en péril l’importante vie sauvage des terriers. Les dégradations massives et répétées des terriers nuit indéniablement aux espèces qui partagent les terriers occupés par le blaireau. Etendre sa période de pratique pourrait se révéler fatal pour les espèces cohabitantes.

Enfin, nous estimons que les mesures alternatives à la vénerie sous terre ne sont pas suffisamment considérées. Plutôt que d’opter pour l’extension de la période de chasse, plusieurs méthodes simples peuvent permettre de limiter largement les faibles dégâts causés par le blaireau : l’utilisation de produits répulsifs olfactifs sur les terriers ou à proximité des cultures et la mise à disposition de terriers artificiels permet un contrôle efficace des populations de blaireaux. Ces techniques sont largement documentées par les associations de protection de l’environnement et l’office national de la chasse.

Considérant l’ensemble de ces éléments, notre groupe de dix-neuf élu·e·s du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine estime que l’extension de la période de chasse du blaireau n’est pas justifiée. Nous rappelons par ailleurs que l’exercice récréatif de la chasse ne peut en aucun cas constituer un motif de dérogation. Alors que de nombreux départements n’autorisent plus aucune période complémentaire pour ce mode de chasse, nous demandons qu’il en soit de même en Vienne et que ce projet d’arrêté n’aboutisse pas.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, Monsieur le directeur départemental des territoires de la Vienne, l’expression de nos sentiments les meilleurs.

Pour le groupe écologiste, solidaire et citoyen au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine,

Christine Graval, conseillère régionale de la Vienne

Thierry Perreau, conseiller régional de la Vienne

Nicolas Thierry, président du groupe

Lettre ouverte, Thierry Perreau | Ferme-usine aux 1200 taurillons

La Nouvelle République du 19 mai 2022 : Ferme des 1.200 taurillons : le tribunal administratif de Poitiers s’estime incompétent (lanouvellerepublique.fr) 

« Le tribunal administratif de Poitiers s’est déclaré incompétent, jeudi 19 mai 2022, à étudier deux recours, déposés par l’association Aspect et la commune de Coussay-les-Bois, contre des permis de construire de la Ferme des 1 200 taurillons « .

 A l’entrée du parc de Blossac, qui voisine avec le Tribunal Administratif, la caravane rebelle brille sous le chaud soleil. Je prends la parole en tant qu’élu régional EELV comme le font, depuis 2015  les élus écologistes de la Vienne : Véronique Massonneau, Léonore Moncond’huy, Christine Graval… Nous le faisons pour dénoncer l’incohérence d’un tel projet alors que toutes les connaissances scientifiques en démontrent la nocivité.

Il s’agit d’élever, dans un système concentrationnaire, des taurillons destinés à l’engraissage. Ce mode d’élevage est la certitude de souffrance pour les animaux et la démonstration d’un mépris profond pour le vivant. Ce projet est aussi l’accaparement d’un bien commun essentiel à toute vie, l’eau. A Coussay-les-Bois, on boit une eau de parfaite qualité, ne subissant aucun traitement, c’est une situation rarissime. On peut affirmer sans grand risque d’être démenti que, si le projet de cet élevage aboutissait, cela en serait fini de cette situation exceptionnelle. Alors peut-être faudra-t-il créer, avec force subventions publiques, une usine de traitement des eaux, pour « laver » l’eau polluée par les effluents de cette usine à viande ?

Ces atteintes au vivant, aux bien communs, comme l’eau ou l’air ne sont plus admissibles, qu’il faille des années de combat de la part, des militants et des élus pour freiner, sinon empêcher ces projets mortifères n’est plus acceptable.
Que ce soit les taurillons ou les bassines, il semble inévitable que la captation des biens communs au profit de minorités économiques conduise à des oppositions qui se durciront. Seul le profit de court terme peut expliquer de tels comportements d’accaparement et les lois ne sont plus adaptées à garantir nos besoins vitaux.

Le dérèglement climatique, la dégradation de notre environnement, la disparition des espèces, le gaspillage des ressources, demandent un encadrement législatif nouveau, qui prenne en compte l’accélération, l’urgence des conditions à réunir de notre vie, de notre survie sur Terre. Si changer les lois qui nous réunissent est un chantier à conduire avec précaution, il est certainement plus facile de fixer des conditionnalités, des objectifs de développement durables aux projets économiques. En tous cas il faut s’affranchir du versement d’un seul euro d’argent public quand de tels projets transgressent l’intérêt collectif, appuyé par l’analyse des scientifiques, l’expression citoyenne et le vote des élu.es.
La centrale nucléaire de Civaux, comme d’autres, est à l’arrêt pour cause de soudures défaillantes. Cet événement avait mis de côté l’inquiétude grandissante de la ressource en eau disponible pour son refroidissement. Discute-t-on de la pertinence de cette production électrique ? Évoque-t-on la dangerosité intrinsèque d’une telle production ?
Non. La réponse en cours est le forage de deux ou trois puits à 50 m de profondeur, pour tenter de trouver l’eau qui serait nécessaire en cas de besoin de refroidissement impossible par le seul apport de la rivière Vienne.

Nous recherchons des solutions techniques aux problèmes que nous créons, quelle personne sérieuse pourrait tenir cette position longtemps?

L’eau est un bien si précieux que l’on ne peut pas lui donner un prix qui permette de la gaspiller, c’est un bien commun vital, il peut être partagé, reparti, géré, préservé, objet de toutes les attentions, il ne peut pas être le privilège de quelques-uns, ce serait à la fois une injustice et une illusion.

Nous apportons, et apporterons tout notre soutien à l’association Aspect pour son combat, ainsi qu’aux élu.es de Coussay-les-Bois en particulier pour leur résistance et pugnacité à défendre leur cadre de vie et un bien précieux à tous : l’eau.

Thierry Perreau, conseiller régional en Vienne

Contribution publique : Chasse au blaireau en Lot-et-Garonne

 

Courrier envoyé le 2 mai 2022, à l’attention du Préfet du Lot-et-Garonne et du Directeur départemental des territoires 

Le blaireau d’Europe, Meles, meles, est un petit ours de nos campagnes. Discret, nocturne, paisible, il se nourrit de vers et petits fruits. Il a 2 ou 3 petits par portée, ce qui constitue une faible dynamique des populations. Il vit dans des terriers qui impressionnent par leur savante construction et qui sont des lieux de riche biodiversité, car abritant d’autres espèces en interdépendance.


La littérature scientifique* qui concerne cette espèce indique que non seulement les jeunes blaireaux de l’année ne sont pas complètement sevrés au 15 mai mais qu’ils restent dépendants de leur mère, pour survivre, au minimum jusqu’au mois d’août. Les jeunes restent généralement plus longtemps avec leur mère lorsque les étés sont secs. D’autre part, la mortalité juvénile constatée sur cette espèce est très importante, de l’ordre de 50 % la première année, due principalement au trafic routier.


Dès lors, l’instauration d’une période complémentaire de vénerie sous terre pour en réguler les populations paraît en total décalage avec la réalité. Elle peut venir affecter des effectifs déjà très affaiblis et contribuer à sa disparition dans le département.


Nous notons d’ailleurs que la note de présentation du projet d’arrêté ne mentionne aucun recensement précis du nombre d’individus de l’espèce en Lot-et-Garonne. Elle fait mention d’une estimation des populations qui aurait une tendance à l’augmentation sur 25 ans. Mais, problème, cette estimation est avancée par les déterreurs et les gestionnaires de territoires de chasse, c’est-à-dire ceux qui sollicitent l’allongement de la période de vénerie. Il n’est absolument pas possible de considérer comme valables des chiffres fournis par des parties directement intéressées. Pour pouvoir justifier d’une nécessité à réguler, il faudrait a minima avoir un comptage préalable et sérieux des populations concernées.


La note de présentation voudrait aussi démontrer que cette période complémentaire de vénerie sous terre ne peut pas mettre l’espèce en péril ; mais force est de constater que rien dans cette
note ne vient étayer cette affirmation : ni comptage préalable, ni garantie sur le nombre d’individus qui seront tués. Tout juste une estimation, encore une, de 200 blaireaux qui seront massacrés (terme plus juste, en la matière, que l’euphémisme « prélèvement », comme nous le verrons plus bas).


Nous rappelons que le blaireau est une espèce protégée par la Convention de Berne, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, ratifiée par la France en 1990.

Alors que les dégâts invoqués pour justifier de le chasser dans une période qui met en péril les juvéniles, comme expliqué ci-dessus, ne sont pas précisément décrits ni quantifiés pour le département du Lot-et-Garonne, nous souhaitons attirer votre attention sur les techniques simples permettant de les éviter : cordelettes enduites de répulsif autour des cultures, répulsifs
olfactifs sur les rares terriers posant problème pour les digues, routes ou ouvrages hydrauliques.


Ces techniques de dissuasion connues des associations de protection de l’environnement, ont également été documentées par l’office national de la chasse. Il existe donc bien des alternatives à l’extension de la période de chasse pour remédier à d’éventuels dégâts. En conséquence, les conditions de la dérogation ne sont pas remplies et cette période complémentaire pour la vénerie sous terre semble incompatible avec le respect de la Convention de Berne. Nous rappelons que l’exercice récréatif de la chasse ne peut en aucun cas constituer un motif de dérogation.


La vénerie sous terre est particulièrement cruelle : elle inflige un stress et des souffrances extrêmes aux animaux qui sont traqués et acculés dans leur terrier à l’aide de chiens ; au terme de plusieurs heures à creuser à la pelle, la pioche et/ou la barre à mine pour les atteindre, les blaireaux sont tirés hors de terre à l’aide de pinces puis achevés à la hache ou à la dague quand ils ne sont pas laissés en pâture aux chiens.


Toute la vie sauvage associée qui s’abrite dans ces terriers se trouve également détruite ou désorganisée à l‘issue de cette opération barbare. De plus en plus de départements, dont certains depuis plusieurs années, n’autorisent plus aucune période complémentaire pour ce mode de chasse.


Notre groupe de 19 élu·e·s au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine demande instamment qu’il en soit de même dans le département du Lot-et-Garonne et que soit refusée la période complémentaire de vénerie sous terre.

Pour le groupe écologiste, solidaire et citoyen au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine,

Maryse Combres, conseillère régionale du Lot-et-Garonne

Nicolas Thierry,  président du groupe

Contribution publique : Chasse au blaireau en Corrèze

 

Courrier envoyé le 28 avril 2022, à l’attention de la Préfète de Corrèze et de la Directrice départementale des territoires 

Le blaireau d’Europe, Meles, meles, est un petit ours de nos campagnes. Discret, nocturne, paisible, il se nourrit de vers et petits fruits. Il a 2 ou 3 petits par portée, ce qui constitue une faible dynamique des populations. Il vit dans des terriers qui impressionnent par leur savante construction et qui sont des lieux de riche biodiversité, car abritant d’autres espèces en interdépendance.


La littérature scientifique* qui concerne cette espèce indique que non seulement les jeunes blaireaux de l’année ne sont pas complètement sevrés au 15 mai mais qu’ils restent dépendants de leur mère, pour survivre, au minimum jusqu’au mois d’août. Les jeunes restent généralement plus longtemps avec leur mère lorsque les étés sont secs. D’autre part, la mortalité juvénile constatée sur cette espèce est très importante, de l’ordre de 50 % la première année, due principalement au trafic routier.


Dès lors, l’instauration d’une période complémentaire de vénerie sous terre pour en réguler les populations paraît en total décalage avec la réalité. Elle peut venir affecter des effectifs déjà très affaiblis et contribuer à sa disparition dans le département.
Nous notons d’ailleurs que la note de présentation du projet d’arrêté ne mentionne aucun recensement précis du nombre d’individus de l’espèce . Pour pouvoir justifier d’une nécessité à réguler, il faudrait a minima avoir un comptage préalable et sérieux des populations concernées.

Le dernier paragraphe de la note de présentation voudrait démontrer que la vénerie sous terre, pratiquée par un nombre restreint d’équipages de chasseurs, ne peut pas mettre l’espèce en péril ; mais force est de constater que rien dans cette note ne vient étayer cette affirmation : ni comptage préalable, ni garantie sur le nombre d’individus qui seront tués.

Or, comme vous le rappelez dans votre note de présentation, le blaireau est une espèce protégée par la Convention de Berne, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, ratifiée par la France en 1990. Alors que les dégâts invoqués pour justifier de le chasser dans une période qui met en péril les juvéniles, comme expliqué ci-dessus, ne sont pas précisément décrits ni quantifiés pour le département de la Corrèze, nous souhaitons attirer votre attention sur les techniques simples permettant de les éviter : cordelettes enduites de répulsif autour des cultures, répulsifs olfactifs sur les rares terriers posant problème pour les digues, routes ou ouvrages hydrauliques.

Ces techniques de dissuasion connues des associations de protection de l’environnement, ont également été documentées par l’office national de la chasse. Il existe donc bien des alternatives à l’extension de la période de chasse pour remédier à d’éventuels dégâts. En conséquence, les conditions de la dérogation ne sont pas remplies et cette période complémentaire pour la vénerie sous terre semble incompatible avec le respect de la Convention de Berne. Nous rappelons que l’exercice récréatif de la chasse ne peut en aucun cas constituer un motif de dérogation.

La vénerie sous terre est de plus particulièrement cruelle : elle inflige un stress et des souffrances extrêmes aux animaux qui sont traqués et acculés dans leur terrier à l’aide de chiens ; au terme de plusieurs heures à creuser à la pelle, la pioche et/ou la barre à mine pour les atteindre, les blaireaux sont tirés hors de terre à l’aide de pinces puis achevés à la hache ou à la dague quand ils ne sont pas laissés en pâture aux chiens.

Toute la vie sauvage associée qui s’abrite dans ces terriers se trouve également détruite ou désorganisée à l‘issue de cette opération barbare. De plus en plus de départements, dont certains depuis plusieurs années, n’autorisent plus aucune période complémentaire pour ce mode de chasse.

Notre groupe de 19 élu·e·s au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine demande instamment qu’il en soit de même dans le département de la Corrèze et que soit refusée la période complémentaire de vénerie sous terre.

Pour le groupe écologiste, solidaire et citoyen au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine,

Maryse Combres, conseillère régionale du Lot-et-Garonne

Nicolas Thierry,  président du groupe

  • cf. « Contribution à l’étude de la reproduction des Blaireaux Eurasiens (Meles meles) et de la période de dépendance des blaireautins en France » réalisée par Virginie Boyaval, éthologue.

Débat public : Éoliennes en mer au large de l’île d’Oléron

La Commission nationale du débat public a mené depuis une année une large consultation sur le territoire, relative à l’implantation d’un parc éolien au large de l’ile d’Oléron. Notre groupe d’élu·e·s a eu l’occasion de consulter les documents d’étude et de participer à de nombreux ateliers et réunions de cette consultation. Il se félicite de l’horizontalité de la démarche et de la diversité des approches envisagées pour sensibiliser les publics aux enjeux démocratiques, énergétiques, environnementaux y compris les exigences de protection des écosystèmes fragiles. Nous tenons par conséquent à féliciter les équipes de la CNDP pour la qualité des échanges et la transparence des enjeux.

Le développement nécessaire des énergies renouvelables

Notre groupe d’élu·e·s partage l’impérieuse nécessité de développer les énergies renouvelables afin de garantir l’autonomie énergétique de nos territoires, de réduire notre dépendance excessive
aux énergies fossiles et nucléaires et d’atteindre au plus tôt la neutralité carbone. Le développement des énergies renouvelables devra par ailleurs être accompagné d’une politique ambitieuse
en matière de sobriété énergétique. Dans ce contexte, l’éolien offshore représente une source de production électrique à privilégier dans notre région, notamment en raison de sa compétitivité et sa productivité. C’est pourquoi notre groupe d’élu·e·s en soutient le développement et ne peut envisager le scénario 0.

Garantir une transition énergétique vertueuse

En revanche, afin de garantir une transition énergétique vertueuse et de ne pas compromettre l’acceptabilité des projets de développement des énergies renouvelables, plusieurs conditions doivent être strictement respectées. Le choix de zones d’implantation réduisant au maximum les atteintes à la biodiversité est une de ces conditions essentielles et trop souvent négligées. Le projet d’éoliennes en mer au large de l’île d’Oléron ne remplit pas cette condition. En effet – comme les associations environnementales avec lesquelles nous avons eu l’occasion d’échanger – notre
groupe d’élu·e·s déplore le périmètre d’implantation du projet. Ce périmètre ne tient pas compte de la présence d’une biodiversité remarquable et protégée à plusieurs titres. Situées dans une zone de protection classée Natura 2000 d’intérêt avifaune majeur, à l’intérieur du parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis, ces implantations d’éoliennes n’offriraient pas suffisamment de garanties pour la protection des espèces et des milieux.

Pour un scénario alternatif, conjuguant énergies renouvelables et préservation de la biodiversité

L’implantation d’énergies renouvelables ne saurait se faire au mépris de la protection de la biodiversité, en particulier lorsque d’autres possibilités d’implantation semblent envisageables. Pour cette raison, nous ne pouvons émettre un avis favorable sur aucun des scénarios 1 et 2, proposés à l’origine de la concertation. Par ailleurs, ceux-ci semblent incompatibles avec la pérennisation d’une pêche artisanale et durable, dont une part importante des prises s’effectue dans cette zone des douze milles. Concernant les scénarios 3 et 4, en dehors du parc marin, ils ne peuvent être envisagés que dans la mesure où ils n’entrent pas en concurrence avec la zone Natura 2000, la zone de protection spéciale directive oiseaux et la zone spéciale de conservation directive habitats. Seule une implantation éloignée de ces zones pourrait garantir des atteintes réduites à la biodiversité remarquable de ce territoire. Par ailleurs, il apparaît impératif qu’aucun parc ne soit implanté sur un parcours de mammifères marins identifié. Aucun projet ne saurait donc être envisagé sans une étude d’impact préalable des aménagements de câble jusqu’au poste de raccordement.

Les dix-neufs élu·e·s du groupe écologiste, solidaire et citoyen du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine privilégient donc un scénario conjuguant énergie renouvelable vertueuse et protection de la biodiversité. Nous resterons ainsi très vigilant·e·s et mobilisé·e·s dans l’après-débat public, en particulier sur le choix du scénario retenu, et ce d’autant plus que la remise du dernier rapport alarmant du GIEC devrait inciter davantage encore le recours aux énergies renouvelables, parmi lesquelles l’éolien offshore serait à même de prendre une place importante. La condition expresse de préservation de la biodiversité devra nécessairement rester prioritaire.