Lors de la séance plénière du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine de ce jeudi 15 décembre 2022, les élu·es du groupe Écologiste, solidaire et citoyen ont voté contre le budget 2023 présenté par la majorité d’Alain Rousset.
« Ce budget 2023 vient – s’il fallait encore l’expliquer – parfaitement illustrer pourquoi les écologistes ne font plus partie de la majorité régionale, souligne Christine Seguinau, conseillère régionale de Gironde et co-présidente du groupe Écologiste, solidaire et citoyen. LGV, HVE, bassines : toutes les lignes rouges sont franchies, au détriment des politiques de transition. »
Les écologistes dénoncent notamment le provisionnement de 887 millions d’euros pour le projet GPSO (Grand projet du Sud-Ouest) de lignes à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux, Toulouse et Dax. Préférant financer la rénovation des lignes existantes, le groupe écologiste a déposé une série d’amendements pour inviter la Région à réorienter ces fonds vers la régénération des lignes du quotidien, l’achat de rames de TER supplémentaires et la modernisation de la ligne POLT. Tous ont été rejetés par la majorité.
« Alors que la capacité d’investissement de la Région se réduit dans le contexte économique actuel, Alain Rousset préfère persister dans son obsession, qui va coûter une fortune, ravager l’environnement et ne faire gagner que quelques minutes aux usagers », alerte Christine Seguinau.
Autre point de rupture entre écologistes et socialistes : le soutien au label HVE (Haute valeur environnementale). « Le modèle des lycées agricoles va s’orienter vers la HVE, déplore Stéphane Trifiletti, co-président du groupe. Or cette certification n’encourage en rien à sortir des pesticides et engrais de synthèse, pire, elle permet de poursuivre l’usage de pesticides CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques). La Région fait une erreur majeure en faisant de ce label sa priorité dans les politiques agricoles. »
Les élu·es écologistes s’inquiètent également des financements que la Région pourraient désormais débloquer pour la construction des « méga-bassines ».
« La Région annonce dans la présentation de ce budget qu’elle va mobiliser – a minima – les fonds européens pour financer les bassines, alerte Stéphane Trifiletti. Ce serait 4 millions d’euros par an, et peut-être davantage si la Région abonde avec ses fonds propres, qui pourraient être détournés vers ces ouvrages néfastes pour l’environnement. C’est une folie ! »