Le groupe écologiste, solidaire et citoyen du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine fait valider une aide financière d’urgence pour Haïti, en réponse à la crise que traverse le pays après le séisme dévastateur qui l’a touché le 14 août 2021.
La commission permanente du Conseil régional s’est positionnée, ce mardi 28 septembre, en faveur d’une aide de 31 000€ aux associations humanitaires Pompiers de l’Urgence Internationale et Télécoms Sans Frontières.
Trois jours après le violent séisme qui a ravagé Haïti le 14 août, les élu·e·s écologistes du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine avaient sollicité la Région pour que soit votée une aide exceptionnelle pour soutenir le pays.
Le séisme de magnitude 7.2 qui a ravagé l’île d’Haïti a entraîné le décès de 2 200 personnes et plus de 12 000 blessé·e·s. Ce bilan dramatique s’ajoute à un contexte politique, social et économique particulièrement tendu depuis 2019.
«La population haïtienne se retrouve confrontée à une crise sans précédent, qui l’expose à une précarité démocratique et sanitaire. Si la solidarité internationale s’est rapidement mobilisée, la Région Nouvelle-Aquitaine, au vue de ses relations historiques avec Haïti se devait d’agir et d’apporter son soutien», assure Karfa Sira Diallo, conseiller régional et fondateur de l’association Mémoires et Partages.
Dans le cadre de ses compétences en matière de coopération internationale, la Région Nouvelle-Aquitaine permettra donc à ces deux ONG – qui œuvrent déjà sur le terrain -, de venir en aide à la population Haïtienne. Avec cette subvention, les Pompiers de l’Urgence Internationale, association limougeaude composée de pompier·e·s professionnel·les ou volontaires, renforceront leurs équipes de secours auprès des blessé·e·s et assureront plus largement la distribution d’eau potable sur place. L’ONG paloise Telecoms Sans Frontières déploiera un système de communication efficace pour permettre aux populations affectées de contacter leurs proches, mais aussi de faciliter la logistique des équipes médicales.
Prochaine étape pour le groupe des élu·e·s écologistes : réfléchir à une manière de pérenniser un accord de coopération durable entre Haïti et la Région Nouvelle-Aquitaine.
Le groupe écologiste, solidaire et citoyen au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine
Suite à l’agression contre un agent SNCF et des usagers de la ligne Bordeaux–Arcachon, ce mercredi 15 septembre, le groupe écologiste, solidaire et citoyen au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine s’associe pleinement aux inquiétudes des cheminots.
« Nous nous étions abstenus lors du vote sur la convention entre la Région et la SNCF, notamment parce qu’elle prévoyait de supprimer la présence humaine systématique dans certains TER de l’étoile ferroviaire de Bordeaux », rappelle Christine Seguinau, conseillère régionale, membre de la commission Transports et infrastructures.
En décembre 2020 déjà, une agression à l’arme blanche avait eu lieu sur la ligne Bordeaux-Langon et un drame évité grâce à la présence d’un contrôleur. Nous avions alors demandé à la Région d’organiser sans attendre, avec la SNCF, le retour de contrôleurs dans tous les TER.
Or cette semaine, Alain Rousset, président du Conseil régional et Luc Lallemand, président directeur général de SNCF Réseau, ont signé un « contrat de performance » qui vise la modernisation du réseau et une meilleure qualité de service, mais sans remettre les contrôleurs dans tous les TER… Or le « service » ne se réduit pas à transporter les voyageurs, il s’agit également de les accompagner.
« Cet incident grave montre que, désormais, ce doit être une priorité, insiste Christine Seguinau. On ne peut pas attendre un accident dramatique pour revenir à une présence systématique d’un contrôleur dans chaque TER. Une brigade présente seulement dans 1 train sur 2 en moyenne, ce n’est pas une alternative acceptable ».
Les contrôleurs assurent une meilleure information lors de perturbations sur le réseau, accompagnent les voyageurs en difficulté, mais surtout, en cas d’accident ou d’incident, ils alertent les services compétents.
Ce n’est qu’ainsi que la collectivité se donnera pleinement les moyens de garantir un véritable service public régional sûr et apaisé.
Le groupe écologiste, solidaire et citoyen au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine
Le groupe écologiste, solidaire et citoyen au conseil régional souhaite que la prochaine commission permanente vote une aide d’urgence à Haïti. Un courrier a été envoyé au président de Région, Alain Rousset, pour proposer une participation au mouvement de solidarité.
« Haïti traverse une profonde crise avec le séisme meurtrier du 14 août dernier, qui aggrave la désastreuse situation politique, sociale et économique que traverse l’île depuis trois ans. Plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et va être encore plus exposée sanitairement et socialement du fait des conséquences du séisme », écrit Nicolas Thierry, président du groupe écologiste.
Selon les dernières estimations, cette catastrophe a fait près de 2 200 morts et plus de 12 000 blessées dans les régions du Sud.
« La Région Nouvelle-Aquitaine, dont les liens historiques avec « la perle des Antilles » au 18e siècle, ont été renforcés par une action de coopération dans le département du Nord haïtien qui a été touché par le premier séisme de 2010, doit prendre sa part au mouvement de solidarité », poursuit-il.
Parmi les priorités identifiées par les écologistes : le soutien à l’éducation des enfants et l’aide à la réorganisation des écoles et lycées ravagés par le séisme.
« Après cette aide d’urgence, nous proposons que la Région réfléchisse à une action plus pérenne, via des acteurs de terrain ou en engageant des discussions avec les collectivités haïtiennes, pour la signature d’un accord-cadre de coopération visant un développement durable en Haïti », ajoute Karfa Diallo, conseiller régional et président de l’association Mémoires et Partages.
« En ces moments difficiles, il faut aussi rappeler l’histoire : en 1804, la France avait exigé et obtenu d’Haïti le versement d’indemnités pour le prix de sa liberté conquise lors de la révolution haïtienne qui avait mis fin à l’esclavage des noir.e.s. Cette « dette » a été récemment estimée à 35 milliards d’euros (sans les intérêts) par l’économiste Thomas Piketty », souligne-t-il.
« Face à une épidémie de Covid19 qui ne peut qu’accentuer les conséquences absolument désastreuses pour les populations haïtiennes, notre groupe se tient bien sûr à la disposition de la Région pour contribuer à ce nouveau paradigme de coopération, consciente des héritages mais exigeante sur les finalités, au profit des populations », conclut Nicolas Thierry.
Le projet Tarmaq repose sur la possibilité d’acquisition foncière d’une zone de 10,5 ha sur le territoire de la ville de Mérignac. Elle s’est matérialisée par une convention d’acquisition foncière, signée le 11 septembre 2019 par la Région, Bordeaux métropole, la ville de Mérignac et l’EPF Nouvelle-Aquitaine.
Par cet avenant, il s’agit de prolonger de trois ans la poursuite des opérations foncières, infructueuses aujourd’hui, pour la porter à 2026.
Au-delà du signal assez négatif donné par ces difficultés d’acquisition, le projet Tarmaq qui représente un coût d’investissement de 73 millions d’euros et de fonctionnement annuel de 1,3 million, nous semble totalement décalé au regard des enjeux actuels, tant pour ce qui relève de notre économie que de notre environnement.
Autant la reconversion de la filière aéronautique et l’accompagnement de ses talents nous semble une urgence, autant le « divertissement » autour du secteur aérien nous paraît à l’inverse des politiques responsables que nous devrions mener pour conduire à une société de sobriété et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ce projet a été pensé avant la pandémie. Qu’avons-nous retenu des métamorphoses du télétravail qui permettent d’éviter de nombreux vols professionnels intérieurs, européens ou internationaux ? Qu’avons-nous retenu de la place de l’aérien en tant que filière dont l’objectif ne semble que poursuivre comme avant, comme dans le monde d’avant… alors que le climat s’emballe et que la biodiversité s’effondre ? Visiblement bien peu de choses. « Tout changerait donc encore pour que rien ne change ».
Enfin, l’emprise foncière de ce projet est non seulement démesurée mais inadaptée, à l’heure où la ville doit se refaire sur elle-même et permettre d’économiser le foncier, de le dédier à des besoins fondamentaux pour les habitants (logements, services, une activité économique relocalisée), en évitant d’obliger nos concitoyens à s’installer dans les territoires périphériques, un phénomène dont nous ne connaissons que trop bien, depuis des décennies, les effets négatifs : multiplication de la circulation, nuisances environnementales, vulnérabilité des nappes phréatiques, pour une qualité de vie bien dégradée pour nos concitoyens, etc…
On peut même imaginer qu’avec de telles pratiques, vous nous soumettiez, dans les prochaines années, une délibération visant à financer une nouvelle déviation, pour justement répondre aux problèmes de trafic routier engendrés par cette urbanisation « de dépit ».
Si la gestion publique s’apparente souvent aux choix faits en matière d’affectations budgétaires, notre groupe considère cette dépense publique comme inadaptée, en lieu et place de projets bien plus structurants et essentiels : combien de financements d’associations, de soutiens au monde économique dans son ensemble pour des activités vertueuses d’un point de vue social et environnemental, d’aménagements en faveur de la protection de la biodiversité auraient pu être réalisés au lieu de ce projet en de nombreux points démesuré et dépassé ?
Pour ces trois motifs (opportunité, coût et emprise foncière), et parce que ce projet va à l’encontre des objectifs de la transition énergétique, notre groupe votera contre cette délibération.
Dans un contexte préoccupant où l’on enregistre des taux d’abstention record et une défiance accrue envers la classe politique, nous portons la responsabilité considérable de redonner du sens à la vie publique, de garantir la transparence et la moralisation de la vie politique avec des preuves quotidiennes d’un fonctionnement plus horizontal et de prise de décision moins autoritaire.
Mais l’enjeu réel, vous le savez toutes et tous, est de donner une place aux citoyens dans l’institution, pas seulement quand arrive le jour de l’élection, une fois tous les 6 ou 7 ans.
Interrogeons vraiment le fonctionnement de notre institution : quelles formes de participation citoyenne ? Quelle possibilité réelle d’interpellation ? Quelle légitimité donnée par l’institution à cette parole citoyenne ? Quelle place pour la jeunesse ?
Cette crise de la représentation réveille la nécessité de repenser l’exercice de la démocratie et le règlement intérieur doit porter de nouvelles ambitions. Oui, le règlement intérieur peut être un vrai levier de démocratie s’il dépasse les simples recommandations réglementaires du code général des collectivités territoriales, comme c’est le cas actuellement.
Plus d’ambition en matière de transparence
Et à ce titre, l’ouverture de la commission permanente au public est devenue nécessaire. Nos concitoyens doivent pouvoir connaître les engagements financiers de la Région et ceux-ci doivent pouvoir être débattus.
Plus d’ambition sur la moralisation de la vie publique
Avec l’application, dans les faits, de l’article sur la modulation des indemnités en cas d’absence injustifiée. Cet article 74, cher aux écologistes qui ont toujours manifesté leur opposition au cumul des mandats à l’origine de trop nombreuses absences dans les instances. Pourquoi ne pas y ajouter les absences dans toutes les instances où sont sensés siéger les conseils régionaux comme les lycées par exemple, dont certains n’ont pas vu un seul élu régional durant tout le mandat ?
Plus d’ambition démocratique
C’est l’ambition 1 de NéoTerra, dont vous avez tant vanté la qualité pendant votre campagne électorale. Une ambition en partie rédigée par le groupe écologiste et citoyen de l’époque, qui s’appuyait sur les recommandations du rapport Acclimatera qui consacre deux chapitres à cette question et affirme que derrière la bataille du climat, c’est un enjeu de démocratie qui se joue et un enjeu de cohésion sociale de la transition écologique, qui ne pourra se faire sans regagner la confiance des Néo-Aquitains par des dispositifs plus participatifs ; « faire participer le citoyen à la prise de décision, notamment en élargissant les consultations des usagers » (cf. NéoTerra).
La participation citoyenne est aussi avant tout une source d’enrichissement du débat public et notre institution ne peut se passer de cette plus-value pour faire évoluer et évaluer les politiques publiques et pour lutter contre l’abstention de la jeunesse.
Il serait en effet illusoire de penser que l’abstention traduit un déficit d’engagement, bien au contraire, la mobilisation des citoyens est en permanente évolution avec un foisonnement d’initiatives citoyennes sur le territoire (1/4 de la population régionale de 15 ans et plus est engagée dans une activité bénévole au sein d’une association).
Commençons par accorder de l’intérêt aux initiatives des jeunes et pas seulement des start-ups, aux interpellations des jeunes générations sur les grandes orientations déterminantes pour leur avenir. Pourquoi ne pas installer un conseil régional des jeunes ou a minima un droit d’interpellation de la jeunesse comme nous l’avions proposé en 2019 dans le prolongement de la conférence territoriale de la jeunesse ?
Intégrons au règlement intérieur, au-delà du droit d’initiative citoyenne, auquel nous oblige le Code général des collectivités territoriales, un référendum d’initiative citoyenne.
Nous proposerons que ce droit concerne tous les citoyens de 15 ans et plus seulement sous condition d’inscription sur les listes électorales, au-delà de 70.000 signatures, comme c’est le cas actuellement.
Osons, mettons en place une convention citoyenne régionale ! Motion présentée par Nicolas Thierry, que vous aurez la fierté de voter à l’unanimité à la fin de la plénière.
Pour que les engagements portés par NéoTerra deviennent réalité dans le fonctionnement de notre institution, a minima pour première ambition, vous pourrez compter sur l’investissement du groupe écologiste, solidaire et citoyen du conseil régional, à la condition d’être partie prenante du choix de calendrier des réunions, à la condition que l’ambition dépasse le simple dépoussiérage et mise aux normes du règlement intérieur comme en 2016, à la condition, bien sûr, qu’il s’agisse de réunions de concertation et non d’information, pour montrer symboliquement le renoncement à la verticalité autoritaire.
Je serai assez bref puisqu’il s’agit pour nous de nous prononcer, concernant le compte administratif, sur un document essentiellement technique, qui certifie la bonne application du budget, que nous avions voté et il n’y a pas d’élément mettant en cause la bonne sincérité ou un dysfonctionnement quelconque.
Pour faire d’une pierre deux coups, mon intervention valant pour le rapport d’activités, je dirai juste et simplement que nous validons ces documents qui nous renvoient au mandat précédent, époque où nous étions dans la majorité et nous avons donc un bilan en partage.
Aussi et pour revenir au compte administratif, nous nous félicitons, comme nous l’avions fait lors du précédent compte administratif du 3 juillet 2020, des éléments retracés dans ce CA :
Un haut niveau d’investissement
Un budget de fonctionnement, sans rentrer dans les détails, bien maitrisé malgré le contexte
Un taux de réalisation qui s’améliore encore et qui atteint un niveau très acceptable
Des ratios globalement bons ou qui, pour l’endettement notamment, trouvent dans leur dégradation (désendettement passant de 4.3 ans à plus de 7 ans, ce qui reste correct) dans des explications liées à la crise sanitaire.
Toutefois et c’est un grand toutefois que nous exprimons, ou plutôt ré-exprimons devrais-je dire :
Léonore Moncond’huy l’évoquait pour notre groupe le 16 décembre 2019 lors de ce budget 2020 : « de manière générale, un budget qui ne représente par le sursaut attendu pour répondre à l’urgence. Si nous avions vingt ans devant nous, ce serait parfait ; or, l’année 2020 va être cruciale pour faire face aux enjeux » : preuve s’il en était besoin que Léonore Moncond’huy est une visionnaire et qu’avant la crise, les écologistes mesuraient déjà les perspectives qui nous attendent dans le nouveau monde qui s’avance devant nous.
Ces perspectives, nous les énoncions à nouveau lors du DOB 2021 et du vote du budget, avec une réponse que vous apportiez à des incertitudes très optimiste par un rééquilibrage financier (notamment la réduction de la dette dès 2021) qui se base des éléments contestables :
des projections de croissance très optimiste (+7% en 2021, +3 à 4% en 2022, 2023, 2024) qui ne prennent pas suffisamment en compte la durée réelle de la crise sanitaire et la force de la crise économique, sociale et environnementale systémique
des projections TICPE qui prévoient un retour à la normal dès 2021 (puis une baisse de 0,5% par an pour anticiper le changement des comportements : à ce rythme on aura divisé notre consommation de pétrole par 2 en 2155 !
Vous noterez au-delà des points relevés par Nicolas Thierry sur les catastrophes dites « naturelles » qui s’enchainent à cause du dérèglement climatique, de la crise économique qui pointera le bout de son nez en 2022, que 2021 voit sa croissance freinée par des problèmes d’approvisionnement, dommage collatéral de la crise sanitaire et de la mondialisation qui en porte les fruits.
L’année 2020 était exceptionnelle, l’année 2021 lui ressemble grandement si ce n’est en pire, pouvons-nous croire que les suivantes seront d’un autre ordre ?
Gageons que le budget 2021 qui présentait le covid comme facteur de dégradation(s) conjoncturelle(s) des recettes et de certains indicateurs (désendettement), avec des scénarios de sortie de crise optimistes ne soit meilleure référence dans le domaine et que le prochain budget que vous nous proposerez ne soit pas assis sur une mauvaise approche du risque, mais emprunt d’une vision de gestion de l’incertitude en même temps qu’il nous projettera sur un format encore plus néo-terrien.
Seuls 15 jours nous séparent de notre première plénière du mandat et pourtant le temps et les évènements se sont une nouvelle fois accélérés.
Nous avons en effet vu ces derniers jours la crise sanitaire fissurer encore un peu plus notre cohésion sociale et soumettre notre démocratie à des questions inédites.
Nous voyons également, alors que nous pouvions espérer que le plus dur était derrière nous, se former une nouvelle vague épidémique en raison du variant Delta et avec celui-ci toutes les potentielles conséquences sanitaires, économiques, sociales et psychologiques que nous pourrions encore une fois endurer.
Nous connaissons également le risque d’une crise économique à retardement, peut-être dès le premier trimestre 2022, en raison de l’incapacité de beaucoup de PME/TPE à rembourser les prêts et avances remboursables contractés dans l’année et demie qui vient de s’écouler.
Enfin, après les dômes de chaleurs qui ont frappé le Canada, le Maroc, l’Espagne et le Portugal, ou la terrible famine qui frappe un million de personnes à Madagascar, que le GIEC qualifie de première famine liée au réchauffement climatique, comment ne pas évoquer les inondations d’une intensité jusque-là inimaginable qui viennent d’endeuiller l’Allemagne et la Belgique. Inimaginable n’est en réalité pas le bon terme car les scientifiques nous rappellent aujourd’hui que tout ce que je viens d’évoquer était prévu et écrit dans les rapports scientifiques dès 1990.
30 ans que nous savons et regardons ailleurs.
Ce que nous vivons actuellement n’est rien de moins que le passage du réchauffement climatique au basculement climatique.
Et je profite de cette occasion pour dire que celles et ceux qui depuis des années portent comme seule réponse la diversion en polluant le débat public et politique avec des prêt-à-penser comme « l’écologie punitive » ou « l’écologie de la brutalité », devraient maintenant commencer à comprendre ce qui est réellement punitif ou brutal.
Mais il ne suffit plus de constater. Nous avons tout d’abord besoin d’un cap ou d’un horizon.
Vous allez me répondre à juste titre, NéoTerra. C’est en effet un cap, à quelques différences près, que nous pouvons partager.
Mais une fois ce cap fixé, il faut dessiner le chemin, et le plus court possible, car le temps presse, joue contre nous. Le compte à rebours est enclenché.
Et c’est bien cela qui nous inquiète profondément. Le cap est fixé mais le chemin n’est pas balisé, les politiques régionales pour atteindre les objectifs de NéoTerra n’ont pas fait l’objet de profonds réajustements. Si c’était le cas comment expliquer que depuis juillet 2019, date d’adoption de NéoTerra, si peu de politiques publiques régionales aient été retravaillées en profondeur, voire arrêtées. Faut-il comprendre que la Région, avant le vote de NéoTerra, disposait déjà de politiques publiques à la hauteur de l’enjeu ? Nous savons toutes et tous que ce n’est pas le cas.
Comprenez-moi bien, je ne cherche pas à polémiquer, ni à refaire les débats de la campagne, je pose juste ici des faits et souhaite des réponses pour comprendre et avancer. Et je l’ai déjà dit, n’en doutez pas, si vous êtes vraiment à la hauteur, nous n’aurons aucune réserve à soutenir vos initiatives.
J’aimerais donc vous entendre, et c’est important car nous sommes en tout début de mandat, sur le calendrier politique que vous prévoyez afin de mettre à niveau toutes les politiques de la Région que vous ne jugez pas encore au bon niveau d’ambition. On a besoin de savoir, ou plutôt de comprendre, si vous souhaitez vous inscrire dans une continuité totale ou si vous avez conscience de l’effort sans précédent qui est encore à opérer.
Notre conviction est que cet effort passe par la mise en place rapide de politiques publiques, d’une ambition inédite, qui participent à revitaliser la démocratie, mettre en place un bouclier social pour protéger les plus modestes et nous permettent de lutter et nous adapter à la crise écologique.
J’ajoute sciemment le terme adapter car nous avons d’ores et déjà transformé le climat de façon irréversible. Nous allons donc devoir apprendre à vivre avec des phénomènes extrêmes C’est cela l’adaptation, et donc en creux la sécurité et la protection des Néo-Aquitains. Cette notion d’adaptation doit dorénavant se trouver au centre de tous les arbitrages.
Donc encore une fois, nous avons besoin de mieux cerner votre plan d’urgence, votre stratégie face à la situation que nous vivons. Aujourd’hui, je ne la connais pas et à ce stade je ne perçois qu’une forme de continuité alors que le temps et les événements, eux, s’accélèrent.
Notre conviction est que l’on ne peut plus fabriquer des politiques publiques en vase clos, entre quelques élus, mal élus par ailleurs au regard de l’abstention, et des fonctionnaires aussi brillants et compétents soient-ils. Nous devons tester de nouveaux chemins, accepter d’être bousculés et ouvrir notre institution à l’innovation, pas uniquement technologique, mais aussi démocratique.
La création d’une convention citoyenne régionale, que nous proposons via une motion, dont nous débattrons tout à l’heure, s’inscrit dans cet esprit. Nous faisons le pari de l’intelligence collective, et… j’espère que vous partagerez cette audace, cet espoir et cette conviction.
Merci pour votre attention et surtout vos réponses.
Tout d’abord, Monsieur le Président, veuillez recevoir, de la part de notre groupe, nos félicitations républicaines pour votre ré-élection.
Les élections régionales ont été marquées par une abstention historique. La crise sanitaire et le contexte inédit, dans lequel s’est déroulée cette campagne, ont eu très probablement un effet sur la démobilisation des citoyennes et des citoyens. Mais s’arrêter à cette seule analyse serait une erreur.
Cette abstention est un silence glaçant, lourd de promesses déçues, de déceptions tues, d’humiliations mal ravalées, de peurs et de colères mêlées. Cette abstention historique est politique. Elle traduit une profonde crise politique et démocratique.
Les citoyens s’intéressent à la politique mais n’écoutent plus les politiques.
Le dialogue est rompu.
Au-delà de nos sensibilités politiques, nous devons toutes et tous, sans exception, nous remettre en question et trouver les moyens de régénérer le lien, la confiance avec les Français et en ce qui nous concerne les Néo-Aquitains.
Plus de deux tiers des électeurs ne se sont pas déplacés aux urnes, la légitimité qui est la nôtre dans cet hémicycle est donc forcément fragilisée. L’humilité devra donc habiter chacun de nos pas. Nous sommes des élus mal élus, enfant d’une crise démocratique qui n’en finit pas de s’approfondir.
Cette crise démocratique intervient par ailleurs à un moment où nous entrons dans la décennie critique, c’est ainsi que la qualifie la communauté scientifique. L’emballement climatique, l’effondrement du vivant, la perturbation des grands cycles naturels sont en dangers, et ce qui se joue aujourd’hui n’est rien de moins que préserver les conditions qui rendent notre planète habitable.
L’actualité, ce qui se passe actuellement au Canada par exemple, et c’est un exemple parmi tant d’autres, où l’on voit le pays suffoquer sous un dôme de chaleur à près de 50 degrés, est une parfaite illustration des phénomènes extrêmes qui vont se multiplier si nous ne dévions pas le cours des choses.
Vous avez parlé Monsieur le Président, durant cette campagne, de manière fort peu honnête, d’écologie de la brutalité. Ce sont les faits qui sont brutaux. L’heure n’est plus au déni, l’heure n’est plus aux paroles vides, le temps des actes est venu.
C’est dans la décennie qui est devant nous, et donc durant ce mandat qui se terminera en 2028, que les choses vont se jouer. C’est l’heure de la lucidité et du courage. Nous entrons dans la dernière fenêtre politique pour agir si nous voulons éviter de dépasser des seuils d’irréversibilité.
Les crises écologiques, sociales, économiques et sanitaires se conjuguent et sont en réalité la conséquence d’une même cécité : les maux que nous vivons viennent en bonne part de notre incapacité à accepter que nous vivons dans un monde, et des territoires, aux ressources limitées. Un principe de modération devrait guider nos pas. Le fait de ne pas l’intégrer dans nos politiques publiques, et dans notre manière d’habiter la planète, nous enferme dans une fuite en avant qui accélère la crise écologique et creuse les inégalités.
Notre rôle est donc d’apporter des réponses politiques qui n’opposent plus les crises aux crises. Le pire serait d’opposer les malheurs d’aujourd’hui aux désastres de demain. La seule voie possible pour répondre aux défis qui sont devant nous est de mener la transition écologique dans la justice sociale.
Soyez assurés que notre groupe sera toujours au rendez-vous pour soutenir les politiques publiques qui sauront articuler ces deux grands enjeux, absolument indissociables.
Néanmoins, ne comptez pas sur nous pour cautionner des politiques de petits pas, des politiques de simples ajustements, d’amélioration à la marge. Au regard de la situation que nous vivons, se tromper de niveau d’ambition, ou dans l’intensité de la réponse à apporter, serait aussi une faute politique et morale.
Je ne vous cache pas que nous débutons ce mandat avec beaucoup d’inquiétudes car il va falloir que vous fassiez ce que vous n’avez jamais fait. En effet, au-delà de fixer des objectifs, ceux de NéoTerra, l’enjeu est maintenant de transformer toutes les politiques publiques de la Région afin que celles-ci soient, d’une part, compatible avec la lutte contre l’emballement climatique et la préservation du vivant, et d’autre part qu’elles soient au bon niveau d’ambition.
Depuis le vote de la feuille de route NéoTerra, lors du mandat précédent, extrêmement peu de politiques ont été revisitées ou réorientées. Le grand bouleversement annoncé n’a en réalité pas eu lieu dans la machine régionale, dans la fabrique des politiques publiques.
Monsieur le Président, je le redis, en tant que Président de la plus grande Région de France, de la première région agricole d’Europe, une immense responsabilité, peut-être même écrasante, vous incombe. Ce mandat doit être celui du courage. Si vous échouez les conséquences seront telles que l’histoire ne retiendra que cela de votre passage à la tête de notre région.
Soyez à la hauteur et nous serons à vos côtés, si vous choisissez l’immobilisme ou le recul, nous n’aurons d’autre choix de que nous mettre en travers de votre route.