Agriculture

L’Appel de La Rochelle : les élu·es écologistes de Nouvelle-Aquitaine se mobilisent pour la sortie des pesticides de synthèse

Pour sensibiliser aux contaminations multiples des sols, de l’eau et de l’air et lutter contre les pesticides, l’association Avenir santé environnement organise, ce samedi 16 septembre, « L’Appel de la Rochelle ». Cette manifestation ouverte à toutes et tous sera suivie d’une conférence. Le groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région Nouvelle-Aquitaine sera fortement représenté pour rappeler ses engagements au service d’une véritable transition agricole pour sortir des pesticides de synthèse avant 2030, comme Alain Rousset s’y était engagé dans la feuille de route Néoterra en 2019.

Taux record de pesticides agricoles dans l’air, pollution de l’eau au chlortoluron, un herbicide cancérigène, cluster de cancers pédiatriques inexpliqués : dans la plaine céréalière d’Aunis, près de La Rochelle, les contaminations se multiplient et l’inquiétude grandit. L’association Avenir santé environnement s’est créée en 2018 à la suite des cas de cancers pédiatriques à Saint-Rogatien et à l’alerte sanitaire lancée par le CHU de Poitiers à l’Agence régionale de santé concernant ce territoire. Elle organise, ce samedi 16 septembre à La Rochelle à partir de 14h30, une manifestation et une conférence intitulée « agriculture – Enjeux et impacts environnementaux », en présence de médecins, chercheurs, juristes, agriculteurs, élus et associations.

« La France est, à l’heure actuelle, l’un des principaux consommateurs de pesticides en Europe : l’air, les sols et la quasi-totalité des cours d’eau sont contaminés. »

Plusieurs élu.es du groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région Nouvelle-Aquitaine seront présents : Katia Bourdin et Stéphane Trifiletti, conseillers régionaux de Charente-Maritime, Christine Graval et Thierry Perreau (Vienne) et Anne-Laure Bedu (Gironde).

 

« La France est, à l’heure actuelle, l’un des principaux consommateurs de pesticides en Europe : l’air, les sols et la quasi-totalité des cours d’eau sont contaminés, souligne Katia Bourdin, conseillère régionale écologiste de Charente-Maritime. Cela impacte les milieux, la biodiversité, la santé humaine. Nous demandons à l’État français, conformément à ses engagements vis-à-vis des Nations Unies, de reconsidérer sa position sur les pesticides qui dégradent la santé, l’environnement et l’avenir de nos générations futures. Cela ne peut plus durer ! »


« Nous exigeons, entre autres, une véritable transition agricole et un engagement concret via un plan de sortie des pesticides de synthèse d’ici 4-5 ans, indique le conseiller régional écologiste de Charente-Maritime Stéphane Trifiletti. La Région s’y est engagée dans la feuille de route Néoterra, mais rien ne change dans la politique agricole régionale. Nous demandons l’interdiction immédiate d’utilisation de tous les pesticides de synthèse sur les aires d’alimentation de captage d’eau potable. Nous souhaitons l’application du principe de précaution et donc l’interdiction immédiate de toutes les formulations contenant des molécules classées CMR (cancérogène, mutagène, reprotoxique), des néonicotinoïdes et/ou des perturbateurs endocriniens. »


Pour les élu-e-s écologistes, « Seul un plan de conversion de l’agriculture vers le bio peut garantir la protection des écosystèmes et des humains. Nous souhaitons que le prochain Plan régional santé et environnement (PRSE4) permette des actions plus concrètes pour réduire les pesticides ».

 

Plus d’informations : AGRICULTURE – Enjeux et Impacts environnementaux (weezevent.com)

Mégabassines : stopper la criminalisation et rouvrir le dialogue

 Alors que la sécheresse sévit toujours en France et dans notre région, neuf militants anti-bassines comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Niort ce vendredi 8 septembre pour avoir organisé une manifestation. Les élu·es du groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région Nouvelle-Aquitaine leur apportent leur soutien et rappellent que ces réserves artificielles représentent, de l’avis des scientifiques, une maladaptation au changement climatique qui met en danger l’avenir de notre agriculture et de nos territoires.

Les étés 2022 et 2023 ont été marqués par des sécheresses importantes : les nappes souterraines sont à des niveaux historiquement bas. De nombreux départements subissent des restrictions d’eau. Face à ce phénomène qui s’amplifie d’année en année, rendant visible le réchauffement climatique, Alain Rousset et sa majorité régionale persistent à soutenir la création de mégabassines, au diapason de l’État qui, lui, va jusqu’à criminaliser les opposants. Ces réserves creusées dans la terre visant à stocker en plein air de l’eau puisée dans les nappes superficielles en hiver, afin que quelques agriculteurs en disposent l’été.

Ce modèle est pour nous le symbole de la maladaptation d’une solution face à la crise de l’eau, et nous refusons ce choix, comme de nombreux experts scientifiques.

Fin août, le « convoi de l’eau », périple à vélo de Lezay (Deux-Sèvres) à Paris, a porté ce message et sensibilisé les habitants des campagnes traversées, réaffirmant la non-violence de l’immense majorité des opposants aux mégabassines. Pour éviter l’accaparement d’un bien commun vital et sortir de cette guerre de l’eau, la demande d’un moratoire a été portée jusqu’à la préfète en charge du bassin Loire-Bretagne. Les travaux pour la création d’une troisième retenue artificielle dans les Deux-Sèvres ont pourtant été lancés le 28 août.

« C’est une provocation inutile et mortifère. Ce n’est pas quand elles seront construites qu’on pourra rouvrir le débat ! »

Alors que s’ouvre le procès de neuf militants anti-bassines ce vendredi 8 septembre au tribunal correctionnel de Niort (Deux-Sèvres), suite à la manifestation de Sainte-Soline du 25 mars, le groupe écologiste au Conseil régional souhaite apporter tout son soutien aux neuf activistes.

 

« La réponse aux épisodes de sécheresse et au manque d’eau ne réside pas dans ces réserves d’eau très controversées. Elle réside notamment dans une évolution des pratiques agricoles vers des cultures moins gourmandes en eau », souligne Nicolas Gamache, conseiller régional des Deux-Sèvres.

 

« Nous demandons à l’Etat de cesser la criminalisation des militants écologistes et à la Région de ne plus cautionner la confiscation de l’eau, bien commun, par une minorité d’agriculteurs »  résume Stéphane Trifiletti.

 

Une autre trajectoire est possible : dans la Vienne, alors que le projet de trente bassines sur le bassin du Clain fait polémique, élus et associations ont pris l’initiative d’un projet territorial de gestion de l’eau « PTGE » citoyen pour une gestion de l’eau plus juste et démocratique.

 

« Alors qu’une étude approfondie, “hydrologie, milieux, usages et climat” a été réalisée pour déterminer objectivement la meilleure stratégie de gestion de l’eau, nous pensons souhaitable de rouvrir le dialogue sur de bonnes bases et avec toutes les parties prenantes. »

Non aux subventions régionales à la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne

Lors de la commission permanente du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, ce lundi 3 avril 2023, les élu·es du groupe écologiste, solidaire et citoyen ont voté contre les aides à la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne. Ils ont déploré les menaces explicites du président de cette Chambre d’agriculture à l’encontre de Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, ainsi que les manifestations d’hostilité organisées lors de sa visite et les encouragements à intimider les élu·es de ce département qui l’ont reçue. 

Conseiller régional écologiste, Karfa Diallo en a également été la cible. Les élu·es écologistes appellent l’État à prendre les mesures nécessaires pour enrayer ces actes racistes et anti-démocratiques. 

 

Ce même président de Chambre est à l’origine de la construction illégale du lac de Caussade, avec son syndicat, la Coordination rurale. Le groupe écologiste demande que la Région suspende ses aides financières à cette Chambre d’agriculture tant que son président est hors-la-loi.

La semaine dernière, Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), en visite dans le Lot-et-Garonne, s’est faite menacer par Serge Bousquet-Cassagne, le président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, et par la Coordination rurale 47. « Vous n’êtes pas la bienvenue. […] Ne venez pas chez nous, ça va mal se passer ! », ont-ils lancé à Marine Tondelier dans un communiqué publié lundi 27 mars. Par ailleurs, le président de cette Chambre d’agriculture a été condamné en appel en janvier 2022 pour la construction illégale d’une retenue d’eau, le lac de Caussade.


Pour ces raisons, les élu·es du groupe écologiste, solidaire et citoyen de la Région Nouvelle-Aquitaine s’opposent au soutien financier de la chambre
d’agriculture du Lot-et-Garonne par le conseil régional.

« Nous ne pouvons pas soutenir financièrement des gens qui ont ce genre de méthodes. Le président de la Chambre d’agriculture a clairement encouragé des agriculteurs et des chasseurs à des actes violents et des dégradations intolérables. »

« Nous dénonçons vivement les menaces et tentatives d’intimidation dont Marine Tondelier et des élus de la République ont été victimes, souligne Christine Seguinau, élue régionale de Gironde et coprésidente du groupe. Nous ne pouvons pas soutenir financièrement des gens qui ont ce genre de méthodes. Le président de la Chambre d’agriculture a clairement encouragé des agriculteurs et des chasseurs à des actes violents et des dégradations intolérables. Le maire de Nérac a subi cela encore hier ! »

 

En effet, ce lundi 3 avril, du purin a été déversé, sur le parvis de l’hôtel de ville de Nérac, dont le maire, Nicolas Lacombe, avait reçu Marine Tondelier mardi dernier.

Quant au lac de Caussade, « il combine tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de préservation de la ressource en eau : le vol d’un bien commun, la destruction des milieux naturels, la promesse d’un assèchement durable du territoire…», souligne le conseiller régional de Gironde Vital Baude. 

« Ce type d’actes d’intimidation se multiplie un peu partout, comme le montrent les vandalismes perpétrés le 22 mars à l’encontre de militants écologistes et les menaces à des élus de Charente-Maritime. Cela doit nous inquiéter », conclut Stéphane Trifiletti, coprésident du groupe écologiste.

« Acceptons-nous de soumettre notre mandat au diktat de quelques excités qui menacent et usent de méthodes d’intimidation ou réaffirmons-nous haut et fort que la République ne se négocie pas et que ses élus ne sont pas des paillassons ?  », interroge Maryse Combres, conseillère régionale du Lot-et-Garonne. 

Éco-socio-conditionnalités, fin des aides régionales aux yachts, crise viticole, protections périodiques gratuites… Nos propositions pour la plénière de mars

À l’occasion de la séance plénière du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine ces lundi 27 et mardi 28 mars 2023, les élu·es du groupe écologiste, solidaire et citoyen portent plusieurs propositions pour améliorer la mise en place d’éco-socio-conditionnalités sur les aides régionales, une mesure défendue depuis longtemps par les écologistes. 

 Ils proposent également de faire de la Région Nouvelle-Aquitaine une destination touristique zéro carbone dès 2040 et de mettre un terme aux subventions à l’industrie des yachts privés à moteur thermique. Enfin, les écologistes présenteront deux motions : l’une sur la gratuité de protections périodiques durables et l’éducation à la santé menstruelle dans les lycées ; l’autre sur la crise viticole et la sauvegarde de l’emploi et des terres arables.

Des amendements pour répondre à l’urgence climatique

Le 20 mars, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié la synthèse de huit ans de travaux. Il rappelle qu’il reste une chance de limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C par rapport à la période préindustrielle, à condition d’un sursaut international. « Nous demandons un sursaut régional, souligne Stéphane Trifiletti, conseiller régional de Charente-Maritime et coprésident du groupe. Nous devons renforcer les mesures d’adaptation au dérèglement climatique, aussi pour limiter son impact sur les sociétés humaines, en particulier les personnes vulnérables. Il faut aller plus vite : c’est pourquoi nous proposons que la Région affiche une vraie ambition dans sa feuille de route pour un Tourisme durable : faire de la Nouvelle-Aquitaine une destination zéro carbone à l’horizon 2040. »

 

Mais la principale politique débattue lundi dans l’hémicycle régional sera la mise en place d’éco-socio-conditionnalités, c’est-à-dire de la mise en œuvre systématique de critères économiques, sociaux et environnementaux pour bénéficier  des aides régionales.

« Le seuil d’application est prévu à 150 000 euros mais il est trop élevé, souligne Anne-Laure Bedu, élue régionale de Gironde. Cela signifierait que la majorité des entreprises échappe à toute exigence de critères en matière de transition écologique et sociale. C’est pourquoi nous proposons de l’abaisser à 50 000 euros. » 

 

Les écologistes souhaitent également que les aides soient conditionnées à des critères bien précis : engagement des entreprises en faveur de la transition écologique, en faveur de la justice sociale et de la redynamisation de certains territoires délaissés. Globalement, il faut instaurer le respect des limites planétaires (et notamment les consommations d’eau, d’énergie et d’espace ainsi que la protection de la biodiversité).

 

« L’enjeu est également de renforcer la démocratie et le dialogue social, indique la conseillère régionale de Gironde Christine Seguinau, coprésidente du groupe. Nous proposons que les CSE des entreprises sollicitant des aides régionales soient non seulement informés sur ces démarches mais également invités à donner un avis. Enfin, nous souhaitons la création d’un comité de suivi pour contrôler l’attribution et l’utilisation de ces subventions publiques avant, pendant et après attribution, poursuit l’élue. Il réunirait élu·es, organisations syndicales et patronales, associations et acteurs régionaux. »

Accélérer et orienter l’argent public vers la transition : pour les écologistes, les ambitions affichées par Néo Terra rendent le soutien public à certaines filières illégitimes. C’est pourquoi, le groupe écologiste propose un amendement à la feuille de route des industries nautiques et navales en Nouvelle-Aquitaine 2023-2028 afin d’exclure des aides régionales les filières des yachts privés (bateaux de plus de 7 mètres) à moteur thermique.

 

« Ces embarcations privées de luxe à moteur thermique sont des bateaux extrêmement producteurs de gaz à effet de serre en décalage avec la nécessaire transition énergétique, rappelle le conseiller régional girondin Vital Baude. Nos politiques publiques doivent se concentrer sur les filières d’avenir telles que la voile ou les propulsions alternatives. »

Une opposition inflexible au projet GPSO

Lors de cette plénière, la majorité présente un avenant au plan de financement du Grand Projet du Sud Ouest (GPSO) pour, notamment, y intégrer les taxes spéciales instaurées par l’État.


« Ce plan de financement ne tient pas la route, c’est pourquoi nous nous sommes associés au recours déposé auprès du tribunal administratif de Toulouse pour obtenir son annulation, rappelle Christine Seguinau. L’Europe ne mettra pas un euro sur ce projet. Cette baudruche se dégonfle et ce n’est pas avec les quelques rustines proposées par cet avenant que la Région règlera le problème. Alain Rousset et sa majorité doivent cesser de poursuivre des chimères. Il est temps d’abandonner ce projet ruineux pour la Région et les collectivités locales et destructeur de l’environnement. Il est de plus inefficace pour régler les défis d’une mobilité décarbonée et accessible à tous dans les délais imposés par le réchauffement climatique. Nous devons accélérer la transition écologique de notre mobilité, comme le recommande le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (COI). C’est possible en mettant l’argent sur les lignes du quotidien et en rénovant la ligne existante. »

Notre groupe présentera également deux motions à l’occasion de cette plénière :

MOTION · Pour la gratuité des protections périodiques durables et l’éducation à la santé menstruelle pour les jeunes

Le groupe écologiste présente lors de cette séance plénière une motion pour la gratuité des protections périodiques durables et l’éducation à la santé menstruelle dans les lycées.

« La précarité menstruelle et le tabou des règles constituent un enjeu majeur de santé publique et de solidarité, a fortiori dans les établissements scolaires, indique Katia Bourdin, élue régionale de Charente-Maritime. La difficulté d’accès aux protections périodiques lors des règles – qui concerne près de 2 millions de femmes – peut engendrer des absences et mettre en péril la scolarité mais aussi exposer à des problèmes de santé, tel le choc toxique. De nombreuses régions ont mis en œuvre la gratuité dans les lycées. Nous devons en faire autant et soutenir les filières locales de protections périodiques vertueuses et durables. »

MOTION · Crise viticole du Bordelais : un plan d’accompagnement social d’ampleur et de sauvegarde des terres agricoles

Face à la crise viticole dans le Bordelais, le groupe porte également une motion en faveur de mesures plus ambitieuses que celles annoncées afin de soutenir l’ensemble des acteurs via un plan de sauvegarde de l’emploi et des terres agricoles.


« Nous demandons la création d’une structure chargée de la réorganisation et de la sauvegarde du foncier pour une vocation nourricière et d’autonomie alimentaire; un plan d’action pour développer la diversification des exploitations en agriculture biologique et viser l’autonomie alimentaire du territoire ; un accompagnement social d’ampleur pour éviter les drames humains », indique Vital Baude.

Enfin, les élu·es écologistes poseront une question orale à la majorité régionale lors de la séance au sujet de la création d’un réseau de vétérinaires dédié aux soins d’urgence pour la faune sauvage dans notre région.

Pour Anne-Laure Bedu : « il faut pouvoir envisager la prise en charge, sur tout notre territoire, des animaux victimes des activités humaines, a fortiori des incendies. »

MOTION · Crise viticole du Bordelais : un plan d’accompagnement social d’ampleur et de sauvegarde des terres agricoles

À l’occasion de la séance plénière du 27 & 28 mars 2023 le groupe écologiste, solidaire et citoyen a déposé la motion suivante :

Crise viticole du Bordelais : un plan d’accompagnement social d’ampleur et de sauvegarde des terres agricoles

Depuis plusieurs années, les viticulteurs du Bordelais ont été poussés à s’endetter pour produire à perte ou pour distiller. Cette fuite en avant, encouragée par l’interprofession et l’État, est responsable de la situation de ruine annoncée pour un grand nombre de viticulteurs : en février 2023, une enquête de la Chambre d’agriculture de la Gironde révélait qu’un quart des viticulteurs souhaitent arracher totalement leurs vignes.

 

Selon cette même enquête, 1 320 s’estiment « en difficulté », soit près du tiers d’entre eux. À cette crise sociale s’ajoute une menace grave sur le devenir des terres arables suite aux arrachages. Jusqu’à présent, les annonces officielles ne répondent ni à l’ampleur du drame de la crise sociale à venir, ni aux transitions nécessaires. L’arrachage de 9 500 hectares de vignes avec une prime de 6 000 € par hectare, la distillation et les crédits pour la diversification ou la réorientation vers de nouvelles productions ne sont pas suffisants. Les 6000 € par hectare couvriront à peine plus que les frais d’un arrachage correct (recyclage des piquets, fils, ceps compris) sans solutionner l’endettement structurel accumulé depuis plusieurs années. De plus, l’enveloppe de 9.500 hectares n’est pas à la hauteur des 30 000 à 40 000 hectares de vignes concernés par la crise.

 

Cette situation, révélatrice des dérives toujours plus flagrantes d’un modèle dépassé, est l’occasion de mettre en œuvre concrètement la transition écologique voulue dans Néo Terra, et notamment les ambitions 2 (transition agroécologique), 3 (transition écologique des entreprises), 8 (préservation de la biodiversité) et 10 (préservation des terres agricoles).


Face à l’ampleur de la crise viticole du Bordelais, la Région Nouvelle-Aquitaine s’engage à élaborer, avec l’ensemble des acteurs, un ambitieux plan de sauvegarde de l’emploi et du foncier agricole. Ce plan intègre :

 

  • un état des lieux complet : surfaces abandonnées ou en passe de l’être, profils de viticulteurs, valeur agronomique des terres concernées, Coopératives d’utilisation de matériel agricole existantes (CUMA)… ;
  • un outil de réorganisation et de sauvegarde du foncier, avec un gouvernance publique, pour préserver la vocation nourricière, avec des solutions de défaisance et de transmission ;
  • une réévaluation du plan d’actions pour être à la hauteur du désastre économique annoncé et des conséquences sociales associées ;
  • un plan de diversification des productions et d’autonomie alimentaire sans pesticide ni engrais chimique de synthèse.

Bassines : la Région doit clarifier sa position

Lors de la commission permanente du lundi 13 mars, la majorité régionale a émis un avis “réservé” sur la révision des règles de gestion des eaux du bassin de la rivière Boutonne. Une attitude bien trop timorée, voire ambigüe, alors que cette révision vise à permettre aux agriculteurs irrigants des niveaux de prélèvement d’eau insupportables pour les milieux naturels. À terme, cette révision a pour objectif de rendre possible la construction de 21 nouvelles mégabassines en Charente-Maritime !

Les élu·es écologistes ont voté contre cet avis bien insuffisant pour infléchir une situation de plus en plus conflictuelle, sous la pression de l’agro-industrie, avec la complicité  de l’Etat.

Les effets du dérèglement climatique sont déjà visibles, les sécheresses se multiplient, les zones humides et la biodiversité sont à l’agonie. Nous plaidons pour une baisse de la consommation d’eau et un meilleur partage de cette ressource et demandons que la Région cesse son double discours.

Depuis plus de trente ans, la rivière Boutonne – qui coule dans les départements des Deux-Sèvres et de la Charente-Maritime, et se jette dans le fleuve Charente -, et les nappes souterraines atteignent presque chaque été des seuils critiques. En cause : une pluviométrie insuffisante, des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et le développement de cultures très gourmandes en eau. 

 

Dans ce contexte dégradé, la révision du Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) du bassin de la Boutonne, qui va maintenir des volumes prélevables insoutenables jusqu’en 2027, est un non-sens.

« La réponse aux épisodes de sécheresse et au manque d’eau ne réside pas dans ces réserves d’eau très controversées et sévèrement contestées par les scientifiques. Elle réside dans une évolution des pratiques agricoles. »

« Cette décision est motivée par le projet de réaliser à terme 21 nouvelles bassines sur la Boutonne, alors que le Tribunal de Poitiers a annulé leur autorisation en février 2021, dénonce Stéphane Trifiletti, conseiller régional de Charente-Maritime et coprésident du groupe. La France est actuellement en pleine sécheresse hivernale. La recharge des nappes souterraines est tardive et insuffisante, l’été s’annonce difficile. La situation est grave. Aussi, nous demandons à la Région de ne plus cautionner la confiscation de l’eau, bien commun, par une minorité d’agriculteurs irrigants. Il faut prendre des mesures d’anticipation pour enfin changer les pratiques agricoles : produire moins de maïs, sortir des pesticides, économiser et mieux partager l’eau. »

 

Une autre trajectoire est possible : dans la Vienne, alors que le projet de trente bassines sur le bassin du Clain fait polémique, citoyens, élus et associations ont pris l’initiative d’un projet territorial de gestion de l’eau “PTGE” pour une gestion de l’eau plus juste et démocratique. Un collectif de 14 associations a également demandé, le 9 mars dernier, un moratoire immédiat sur les projets de réserves de substitution et dénoncent le passage en force que constitue la construction des réserves de Mauzé-sur-le-Mignon et de Sainte-Soline malgré les recours.

 

 

« La réponse aux épisodes de sécheresse et au manque d’eau ne réside pas dans ces réserves d’eau très controversées et sévèrement contestées par les scientifiques. Elle réside dans une évolution des pratiques agricoles, souligne Christine Graval, conseillère régionale de Vienne. Nous cherchons un vrai partage de l’eau, en accord avec la loi sur l’eau et les milieux naturels et basé sur la réalité de la ressource. »

 

Pour Nicolas Gamache, conseiller régional des Deux-Sèvres : « La Région Nouvelle-Aquitaine doit cesser de soutenir, de manière plus ou moins déguisée, un modèle agricole intensif et dépassé, pour une poignée d’irrigants. L’argent public devrait être investi dans la transition agroécologique, avec des économies d’eau, notamment en changeant les variétés cultivées. »

Le groupe écologiste, solidaire et citoyen soutient depuis toujours la mobilisation contre les mégabassines. Alors qu’un grand rassemblement est prévu le week-end du 25 mars, les élu-e-s écologistes rappellent leur attachement au juste partage de l’eau, bien commun, et à la non-violence.

Bassines : les élu·es écologistes dénoncent un premier financement de la Région

Lors la commission permanente du lundi 6 février 2023, l’exécutif de la Région Nouvelle-Aquitaine s’apprête à financer une partie du protocole bassines dans les Deux-Sèvres. Les élu·es écologistes dénoncent un passage en force et un choix délétère.

Une subvention de 20 000 euros à la Coop de l’eau, qui porte les projets de bassines dans les Deux-Sèvres, est inscrite à l’ordre du jour de la commission permanente du 6 février. Ce financement destiné à « accroître la compétitivité et l’adaptation des exploitations agricoles » servira en réalité à financer une étude sur la biodiversité sur les secteurs concernés par la création des 4 premières bassines. La Coop de l’eau va ainsi être aidée par la Région pour étudier les dégâts qu’elle va elle-même occasionner sur la biodiversité.

 

Pour Nicolas Gamache, conseiller régional des Deux-Sèvres « c’est un passage en force sournois : ce soutien aux bassines a été noyé dans une délibération prévoyant d’autres ouvrages hydrauliques. Ce qui devait être la colonne vertébrale du protocole d’accord des Deux-Sèvres, la biodiversité, n’est plus qu’un alibi. » Les élu·es écologistes dénoncent une grave erreur de la majorité régionale avec cette délibération qui inaugure les financements régionaux de ces réserves d’eau très controversées, et sévèrement contestées par des scientifiques.  

« L’argent public devrait être investi dans la transition agroécologique et le partage de la ressource en conformité avec le code de l'environnement, pas l’inverse ! »

« La Coop de l’eau semble arriver à ses fins, poursuit Nicolas Gamache. Nous demandons le retrait immédiat de ce dossier car il n’est pas question de laisser la Région Nouvelle-Aquitaine subventionner une étude qui permettrait de soutenir un modèle agricole intensif et dépassé, pour une poignée d’irrigants. L’argent public devrait être investi dans la transition agroécologique et le partage de la ressource en conformité avec le code de l’environnement, pas l’inverse ! »

INVITATION PRESSE – Visite du site d’implantation potentielle de Pure Salmon & journée d’échanges avec des élu·es écologistes au Verdon-sur-Mer (Gironde) le vendredi 27 janvier 2023

En soutien au collectif “Eaux Secours Agissons !” opposé au projet d’implantation d’une méga-usine de saumons Pure Salmon au Verdon-sur-mer (Gironde), les député∙es européen∙nes Caroline Roose, Marie Toussaint et Benoît Biteau, respectivement membre de la commission pêche, membre de la commission environnement, santé publique & sécurité alimentaire et 1er vice-président de la commission agriculture & développement rural, se rendront sur place le vendredi 27 janvier pour une journée d’échanges avec les militant∙es et les élu∙es locaux∙ales.

 Seront notamment présent∙es :

  • Christine Seguinau, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine
  • Anne-Laure Bedu, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine
  • Katia Bourdin, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine
  • Nicolas Thierry, député de Gironde et conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine
  • Laure Curvale, vice-présidente du Département de la Gironde
  • Bruno Béziade, conseiller départemental de la Gironde

Nous vous donnons rendez-vous à 10h30 au Verdon-sur-mer à l’arrivée du bac (19 avenue du phare de Cordouan).

 

Pour les Charentais-Maritimes, un bac part de Royan à 9h45 et arrive 30 minutes plus tard au Verdon.

 

De 10h30 à 11h30, nous visiterons les abords du site sur lequel le projet est prévu. Les opposants au projet expliqueront les raisons pour lesquelles ce projet est une aberration, en rupture avec les réglementations environnementales et les objectifs de la France en matière de protection de la ressource en eau, de lutte contre l’effondrement de la biodiversité et de bien-être animal.

 

À 11h45, les participant∙es (re)prendront le bac jusqu’à Royan et déjeuneront au Mogador, 8 rue de la Tartane. La réservation est prévue pour 12h30. Merci de nous prévenir si vous souhaitez vous joindre à ce déjeuner.

 

Pour clôturer ce rendez-vous, nous organisons une conférence de presse au Garden tennis 4 allée des Rochers à Royan de 14h à 15h où nous vous espérons nombreux. Les membres du collectif opposé au projet Pure Salmon, ainsi que les élu∙es présent∙es prendront la parole et répondront à vos questions.

 

Plusieurs annonces importantes vous seront communiquées quant à la suite de la mobilisation contre ce projet.

Si vous ne pouvez pas être présent∙e physiquement, nous avons la possibilité de permettre la visio-conférence.

Merci de nous indiquer par retour de mail si cet outil vous serait utile.

LGV, HVE, Bassines : les écologistes s’opposent au budget régional 2023

Lors de la séance plénière du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine de ce jeudi 15 décembre 2022, les élu·es du groupe Écologiste, solidaire et citoyen ont voté contre le budget 2023 présenté par la majorité d’Alain Rousset.

« Ce budget 2023 vient – s’il fallait encore l’expliquer – parfaitement illustrer pourquoi les écologistes ne font plus partie de la majorité régionale, souligne Christine Seguinau, conseillère régionale de Gironde et co-présidente du groupe Écologiste, solidaire et citoyen. LGV, HVE, bassines : toutes les lignes rouges sont franchies, au détriment des politiques de transition. »

 

Les écologistes dénoncent notamment le provisionnement de 887 millions d’euros pour le projet GPSO (Grand projet du Sud-Ouest) de lignes à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux, Toulouse et Dax. Préférant financer la rénovation des lignes existantes, le groupe écologiste a déposé une série d’amendements pour inviter la Région à réorienter ces fonds vers la régénération des lignes du quotidien, l’achat de rames de TER supplémentaires et la modernisation de la ligne POLT. Tous ont été rejetés par la majorité.

 

« Alors que la capacité d’investissement de la Région se réduit dans le contexte économique actuel, Alain Rousset préfère persister dans son obsession, qui va coûter une fortune, ravager l’environnement et ne faire gagner que quelques minutes aux usagers », alerte Christine Seguinau.

« Ce budget 2023 vient - s’il fallait encore l’expliquer - parfaitement illustrer pourquoi les écologistes ne font plus partie de la majorité régionale : LGV, HVE, bassines... toutes les lignes rouges sont franchies, au détriment des politiques de transition. »

Autre point de rupture entre écologistes et socialistes : le soutien au label HVE (Haute valeur environnementale). « Le modèle des lycées agricoles va s’orienter vers la HVE, déplore Stéphane Trifiletti, co-président du groupe. Or cette certification n’encourage en rien à sortir des pesticides et engrais de synthèse, pire, elle permet de poursuivre l’usage de pesticides CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques). La Région fait une erreur majeure en faisant de ce label sa priorité dans les politiques agricoles. »

 

Les élu·es écologistes s’inquiètent également des financements que la Région pourraient désormais débloquer pour la construction des « méga-bassines ».

 

« La Région annonce dans la présentation de ce budget qu’elle va mobiliser – a minima – les fonds européens pour financer les bassines, alerte Stéphane Trifiletti. Ce serait 4 millions d’euros par an, et peut-être davantage si la Région abonde avec ses fonds propres, qui pourraient être détournés vers ces ouvrages néfastes pour l’environnement. C’est une folie ! »

MOTION · Pour la création d’un Conservatoire des Terres Nourricières en Nouvelle-Aquitaine

À l’occasion de la séance plénière des 15 & 16 décembre 2022 le groupe écologiste, solidaire et citoyen a déposé la motion suivante :

Pour la création d'un Conservatoire des Terres Nourricières en Nouvelle-Aquitaine

Alors que la santé, le bien-être et même le lien social dépendent d’une alimentation suffisante, variée et de qualité, l’insécurité alimentaire et la malnutrition s’accentuent en France et en Nouvelle Aquitaine. Au moins 4 millions de personnes en France auront recours à l’aide alimentaire cet hiver. En parallèle, le monde agricole est frappé par de violentes crises :

  • Une forte paupérisation : 1 agriculteur sur 5 vit avec moins de 350 € par mois
  • Un défi générationnel : la moitié des agriculteurs part à la retraite d’ici dix ans.
  • Une forte concurrence pour l’usage des sols : plus de 40 000 hectares de terres agricoles ont disparu en Nouvelle-Aquitaine entre 2010 et 2020, soit l’équivalent de la ville de Poitiers.

Il est donc urgent de renforcer notre souveraineté alimentaire. Pour répondre à ses enjeux, la Région Nouvelle-Aquitaine développe une vision stratégique s’articulant autour :

  • D’une agriculture régénératrice qui stocke du carbone dans les sols, qui préserve la ressource en eau et qui favorise la biodiversité.
  • D’une agriculture rémunératrice qui permette aux agriculteurs et aux travailleurs agricoles de vivre décemment du fruit de leur travail.
  • D’une agriculture qui amène du goût et des produits sains dans nos assiettes.
  • De la sortie effective des engrais et pesticides de synthèse d’ici 2030 et de la sortie des pesticides CMR d’ici 2025 conformément à la feuille de route NéoTerra.
  • D’une formation accrue à l’agroécologie, d’un soutien à l’investissement et à l’installation en agriculture biologique.


Pour accompagner ces évolutions agronomiques majeures garantes de notre souveraineté alimentaire, la Région Nouvelle-Aquitaine s’engage à créer un Conservatoire Régional des Terres Nourricières afin d’assurer la protection des terres agricoles et l’installation d’agriculteurs et d’agricultrices engagé·es dans l’agroécologie.

Cette structure aura pour objectif d’acquérir ou faciliter la mise à disposition du foncier agricole, de lutter contre l’artificialisation des sols, d’accompagner l’installation, de créer des espaces d’expérimentations et de mettre en place des conventions avec la restauration collective. Elle veillera, en particulier :

  • à favoriser un modèle polyculture-élevage plus durable, plus responsable et plus respectueux y compris du bien-être animal,
  • à garantir une formation poussée à l’agroécologie-agroforesterie pour accompagner l’ensemble des paysannes et paysans qui souhaitent s’engager dans la démarche,
  • à mieux accompagner la reprise des structures lors des départs en retraite, en amont de la cessation de leur activité et dans les meilleures conditions possibles.
  • à engager la réflexion autour des nouveaux droits à l’alimentation et de la Sécurité Sociale Alimentaire.

Pour atteindre ces objectifs, le Conseil régional s’engage à investir 100 millions d’euros d’ici 2028 au sein de ce Conservatoire – soit 20 millions chaque année – notamment pour viser 50 000 hectares de terres agricoles d’ici 2028 – soit environ 5 000 à 10 000 hectares par an.